Il y a deux ans, les politiques de fermeture et de militarisation de la frontière hispano-marocaine ont une fois de plus révélé leur extrême brutalité à l’encontre des personnes en migration.

Le 6 février 2014, alors que plus de 200 personnes tentaient de franchir à la nage la frontière de Ceuta, la Guardia Civil espagnole a employé contre eux du matériel anti-émeute – fumigènes et balles en caoutchouc. Cette brutale répression a provoqué la mort d’une quinzaine de personnes en migration. Peu de temps après les faits, plusieurs organisations de la société civile ont dénoncé devant la justice espagnole le comportement criminel des autorités. Mais en octobre dernier, la juge d’instruction en charge de l’affaire a rendu une décision de non-lieu (« sobreseimiento » en espagnol)* et à ce jour, les corps de plusieurs victimes n’ont toujours pas été identifiés côté espagnol…

Aujourd’hui, 6 février 2016, les militant-e-s se mobilisent dans de nombreuses villes (Ceuta, Melilla, Rabat, Barcelone, Madrid, Berlin, Gênes, Strasbourg, Rome, Idomeni). Pour se rappeler des morts. Pour faire en sorte qu’il n’y en ait plus d’autres. Pour condamner la guerre aux migrants menée par l’UE et ses Etats membres. Pour dire non à la militarisation outrancière des frontières extérieures de l’Union européenne. Pour affirmer le droit fondamental de tous les êtres humains à migrer librement.

Appel à la mobilisation transnationale du 6 février 2016

Pour en savoir plus sur le contexte, les crimes impunis des autorités espagnoles et les mobilisations transnationales, vous pouvez consulter en français : 

– L’article d’Elsa** « Quand les frontières tuent : marche à Ceuta contre l’impunité et en mémoire des morts du Tarajal » (15 février 2015)

– L’article d’Elsa « La Guardia Civil à la frontière sud de l’Europe ou le bal de l’impunité » (16 octobre 2015)

– Mon article « Violences et impunité à la frontière Sud de l’Europe : le cas emblématique de Melilla » (14 octobre 2015)

– L’article de Yabiladi « Espagne : La justice classe sans suite les plaintes des familles des migrants morts noyés en 2014 près de Ceuta » (16 octobre 2015)

– Le communiqué de presse de Migreurop « Les associations espagnoles de Migreurop se constituent partie civile quant aux événements de Ceuta » (26 février 2014)

– Le déclaration conjointe « Dix ans de violences aux frontières sud de l’Union européenne : L’impunité autour de l’externalisation des politiques de ‘gestion’ des migrations doit cesser » (7 octobre 2015)

– L’appel à une mobilisation transnationale le 6 février 2016

Vous pouvez aussi consulter en espagnol : 

– Le teaser du documentaire « Tarajal: desmontando la impunidad de la frontera Sur » réalisé par l’Observatoire des Droits Economiques, Sociaux et Culturels (Observatorio DESC) et Metromuster

– Le projet multimédia « Las muertes de Ceuta » du journal en ligne El Diario

– Le documentaire « Tarajal: Transformar el dolor en justicia » réalisé par le collectif Caminando Fronteras

– L’article d’El Diario « El Gobierno aún no ha identificado cuatro cuerpos de los muertos de Ceuta enterrados en España » (5 février 2016)

– L’article d’El Diario « Los familiares de las víctimas de Ceuta crean una asociación en Camerún para exigir justicia » (5 février 2016)

– L’article d’El Diario « Inmigrantes subsaharianos se manifiestan por primera vez en Marruecos por las muertes de Ceuta » (6 février 2016)

– Le communiqué inter-associatif « Dos años después de la tragedia de El Tarajal, catorce muertes y una desaparición siguen impunes » (5 février 2016)

– L’article du journal Público « Dos años de impunidad tras las muertes en el Tarajal » (5 février 2016)

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* Les associations ont fait appel de la décision de non-lieu, ce qui laisse une possibilité de réouverture de l’affaire.

** Elsa était volontaire du GADEM (organisation marocaine membre de Migreurop) et du réseau Migreurop en 2015 et elle a assisté à la mobilisation du premier anniversaire à Ceuta le 6 février 2015.