li tgal yddar logoDans le cadre du projet « Li Tgal Yddar » (Chose promise, Chose due), Racines et la Fondation Heinrich Böll Afrique du Nord Rabat, ont organisé un atelier de jeu de simulation, dans une auberge près de Chefchaouen.

« Li Tgal Yddar » (Chose promise, chose due) : droits des citoyens, redevabilité des élus et renforcement des capacités de la société civile et des élus Marocains.

Ce vaste et ambitieux projet est une opération de sensibilisation aux droits et obligations des citoyens, et des responsables politiques ainsi que le renforcement des capacités de la société civile et des élus Marocains, qui fait suite à la campagne « 3lach o kifache » (Pourquoi et comment) menée depuis décembre 2014. « 3lach o kifache » avait notamment pour but de sensibiliser les citoyens autour d’activités artistiques et culturelles, et d’un espace d’échange sur internet et les réseaux sociaux dans plusieurs villes marocaines (ateliers pédagogiques avec les jeunes, pièce de théâtre-forum, film sur « Le Vote », BD pédagogique, débats sur le web et les réseaux sociaux).

« Li Tgal Yaddar » a ainsi pour mission principale d’accompagner les élections locales, régionales et parlementaires 2015-2017, ainsi que sensibiliser les citoyens à leurs droits et obligations dans ce contexte en vue de construire une démocratie participative et responsable, notamment en termes d’obligation de reddition des comptes et de gestion des fonds publics. Le but est d’encourager le dialogue, de renforcer la confiance entre les élus et les citoyens, d’accroître la motivation des jeunes à participer aux processus politiques et de créer un espace d’échange entre les acteurs politiques et issus de la société civile.

Après une première phase qui consistait à produire des outils pédagogiques d’éducation civique de manière participative à travers des workshops de conception, la deuxième phase va s’organiser à travers une tournée de présentation de ces outils, et la transmission du jeu de simulation pour mieux appréhender le système politique marocain.

Le jeu de simulation : une méthode pédagogique innovante

Pendant 4 jours, il était donc question de travailler autour de l’apprentissage du système politique marocain, avec six binômes composés de jeunes marocains engagés dans plusieurs associations du pays.

L’objectif du workshop : s’exercer à la méthode du jeu de simulation, l’appréhender pour l’adapter aux problématiques des villes respectives des binômes, et la transmettre aux citoyens.

Ayant déjà participé à un jeu de rôle autour des acteurs régionaux dans le cadre de mon Master 2, j’étais curieuse de voir comment allait se dérouler ce jeu de simulation cette fois-ci : Est-ce qu’il y aurait une certaine réserve de la part des participants ? Quel serait l’investissement des participants ? Quelle fluidité pour un jeu polyglotte : expliqué en anglais, traduit et expérimenté en arabe, et parlé en arabe-français-anglais ? Serais-je à la hauteur, moi qui ne connaissais pas parfaitement le fonctionnement du système politique marocain ?

Après une introduction des règles du jeu de simulation, géré par le très bon orateur Florian de l’entreprise CRISP, chacun des participants devait s’approprier un personnage, issu d’un parti politique, d’une association, d’un acteur de la société privée, ou de l’administration centrale, dans le but d’élaborer un plan de développement pour une ville marocaine fictive autour d’une problématique adaptée à la typologie de la ville (dans notre cas : la privatisation de l’eau dans le cadre d’une ville rurale vivant de l’agriculture).

photo 2

Quel plaisir de voir l’investissement des participants !

Autour d’un planning parfaitement mené par le chef d’orchestre Florian, les participants se retrouvaient autour de tables-rondes de négociations, de réunions plénières et de conseils communaux pour confronter leurs idées et faire valoir leurs intérêts.

SG Photo 1 article

Chaque jour, des « news show » préparées sous la forme d’un journal télévisé, relataient les propos des citoyens (aimablement joués par les serveurs de l’auberge, ou les autres voyageurs), et des différents personnages sur les négociations en cours et les problématiques de la ville. Des « cartes d’action » permettaient aux participants de pouvoir réaliser des activités selon la personnalité et les opinions de leurs personnages, comme par exemple organiser une manifestation pour une meilleure gestion des déchets, venant d’une association écologiste.

Newshows complet

Après les négociations, il fallait donc que le Pasha, chef décisionnaire du Conseil Communal, prenne la décision d’appliquer, ou non, le plan de développement proposé par les partis politiques du conseil communal… et j’étais le Pasha, pour la plus grande hilarité des autres participants !

Adapter le jeu de simulation à son contexte local

L’expérience de ce jeu de simulation avait également pour but de transmettre cette méthode aux jeunes marocains afin qu’ils puissent l’adapter à leur propre contexte, autour d’une problématique locale. Les binômes ont donc présenté leurs propositions, afin de favoriser la connaissance du fonctionnement du système politique marocain auprès d’un plus large public.

SG prez complet

La suite de l’expérience est donc entre leurs mains ! Et nous attendons impatiemment de voir les résultats du jeu de simulation dans différents contextes.

Photo groupe recadré