C’était il y a un an, le 6 février 2014 : des migrants, partis du Maroc, tentèrent d’accéder à l’enclave espagnole de Ceuta par la nage.
Alors qu’ils n’étaient plus qu’à quelques dizaines de mètres de la plage du Tarajal, tout près du poste-frontière séparant les deux pays, les deux continents, la Guardia Civil utilisa du matériel anti-émeute – fumigènes et des balles en caoutchouc – pour les en empêcher. Quinze corps furent retrouvés, d’autres, à jamais disparus.

C’est contre l’impunité des agissements des autorités espagnoles au nom de la lutte contre l’immigration clandestine et en mémoire de ces morts que des associations appelèrent à marcher.

Migrant-e-s bloqué-e-s à Ceuta et militant-e-s manifestèrent ensemble, dans les rues fliquées de l’enclave, jusqu’à la plage où furent ôtées les vies. Une plaque fut apposée, en hommage à ces hommes qui, « venus chercher une vie meilleure, ne trouvèrent que la mort ».

Ces évènements, loin d’être seulement tragiques, sont résolument politiques en ce qu’ils ne sont qu’une illustration parmi tant d’autres des conséquences des politiques migratoires de l’Union européenne élaborées et appliquées pour protéger ses frontières, à tout prix.


 

 

L’investigation complète du journal El Diario sur les évènements:

http://lasmuertesdeceuta.eldiario.es/home.html

 

Une vidéo des faits:

http://www.elmundo.es/espana/2014/02/22/53083124ca47419d5e8b456b.html

 

Un communiqué des associations espagnoles membres du réseau Migreurop peu après les évènements:

http://www.migreurop.org/article2481.html

 

L’actualité avec la très récente inculpation de 16 agents de la Guardia Civil impliqués dans cette affaire:

http://www.apdha.org/imputacion-de-los-guardias-civiles-implicados-en-el-tarajal-un-paso-en-la-buena-direccion-para-restablecer-la-dignidad-de-las-victimas-y-sus-familias/