YO ! Moi c’est Dalal et je pars en Palestine.

 

Comme tu le sais peut être déjà la situation politique, géographique, économique en Palestine est un peuuuu compliqué. Si tu ne le savais pas, pose toi des questions. Dans tout les cas tonton Dalal est là pour te faire un petit récap.

Cours d’histoire-géo

 

Pour replacer géographiquement la Palestine est aujourd’hui divisée en deux territoires autonomes : La bande de Gaza à l’Ouest : donnant sur l’Egypte au sud, enclavée par Israel au nord et à l’Est et par la mer Méditerranée à l’Ouest. La Cisjordanie à l’Est; ouvre sur….(y’a un indice dans le nom) la Jordanie à l’Est. Encerclée par le mur de protection israélien à l’ouest.

Pour te parler de la Palestine, j’aurai pu remonter au Moyen âge lorsque mes ancêtres Gaulois partaient fièrement à la reconquête de Jérusalem. Mais je ne vais pas le faire. Une parce qu’au moyen âge mes ancêtres étaient surement de ceux qui détenaient la Palestine. Deux parce qu’il suffit de remonter au début du XXe siècle pour comprendre que les enjeux autour du territoire de la Palestine sont bien plus politique et économique que religieux.

À la fin de la première guerre mondial l’empire Ottoman est déchu. La France et la Grande Bretagne se partagent le gâteau à travers les accord Sykes-Picot ( article du monde diplomatique comment l’empire ottoman fut dépecé ). El Bilad el Cham, qui recouvre l’actuelle région du Moyen Orient sans l’Irak est désormais redistribué. La Palestine, et la  Jordanie, sont sous mandat Britannique jusqu’en 1948 et Syrie et Liban sous mandat Français jusqu’en 1946.

  • En 1947, un an avant le retrait du mandat Britannique en Palestine, L’ONU vote le projet d’un foyer national juif en Palestine. Sans tenir compte du rejet du projet par la Palestine et l’ensemble des pays Arabes. La création d’Israël pose problème dès le départ dans la mesure où les territoires accordés aux sionistes en 1948 sont les résultats d’une politique impérialiste, qui viole les droits des peuples à disposer d’eux mêmes.
  • En 1948, après le départ des britanniques, Israël déclare son indépendance. Les frontières du nouvel état déclenchent de fait des déplacements de population massifs et forcés en dehors de jeune état sioniste.

 

  • en 1967 La guerre des six jours permet à l’État Israélien d’étendre son territoire au delà des frontière fixées par L’ONU en 1948. Après l’humiliante défaite de la coalition arabe rassemblant l’Egypte, La Syrie et la Jordanie. Israël, investit la Cisjordanie, la bande de Gaza et le Sinaï. Ces territoires sont toujours sous occupation Israélienne, à l’exception du Sinaï.

Cette conquête de territoires par Tsahal marque pour beaucoup le début d’une vie de réfugié-es.

 

 

Un-« Welcome Refugees »

 

La destruction des maisons, la redistribuant les terres, l’expansion des colonies marquent la volonté d’Israël de rendre tout retour des palestinien-ne-s impossible. Cette nouvelle stratégie repose sur l’idée que « la frontière se trouve là où habitent des juifs, et non pas sur un tracé de carte » (Golda Meir, Premier ministre d’Israël de 1969-1974).

La politique expansionniste ne passe plus désormais par les armes, mais par l’implantation de colonies juives en dehors des frontières de 1948 et 1967  (carte ci-dessous).

Le droit de retour

La question des réfugié-e-s palestinien-ne-s pose celle du droit au retour. Ce droit reconnu par l’ONU, est une revendication fondamentale des Palestinien-ne-s en exil.

Le statut des refugié-e-s palestiniens est particulier parce qu’il est lié à ce droit de retour, et à l’UNRWA (United Nations Relief and Work Agency for Palestine Refugees) . les palestinien-ne-s se distinguent du reste des réfugié-e-s dans le monde, qui bénéficient pour leur part de la protection internationale du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugié-es (HCR). Ça a l’air compliqué, mais fait moi confiance, c’est (très) simple. En acceptant le statut de réfugié-e-s non  « permanents », les palestinien-ne-s s’assurent le maintien de leur droit au retour, garantit par L’ONU. Le problème c’est que cette spécificité est à double tranchant. À défaut d’une législation international sur le traitement des réfugié-e-s palestinien-ne-s, qui reconnaitrait à la fois leur droit au retour et leur droit de refugié-e-s, l’UNRWA laisse chaque états appliquer une juridiction différentes pour « ses réfugié-e-s palestinien-ne-s ». Ce qui crée des vrai discriminations de traitement des réfugié-e-s selon les pays. Tu me suis ?

 

Les palestiniens dans la région

Les trois principaux pays d’accueil la Jordanie, la Syrie, le Liban illustrent ces disparités de traitement. Au Liban par exemple, les réfugié-e-s palestinien-ne-s sont victimes d’une ségrégation géographique, du fait des camps où la plupart d’entre eux vivent encore, plus de soixante ans après la Nakba. À cette ségrégation, s’ajoute les discriminations économiques et législatives et le racisme institutionnel. À l’inverse les palestinien-ne-s de Jordanie ont bénéficié d’une traitement plus égalitaire de la part de l’état Jordanien. La plupart ont reçu la nationalité jordanienne mais certaines fonctions politique leur restent toujours interdite. Enfin la Syrie, avait probablement le traitement le plus égalitaire envers ses réfugié-e-s du point des services sociaux, de l’emploi et du commerce, sans leur accorder la nationalité. De manière générale les réfugié-e-s palestinien-ne-s dans la région, sont au mieux l’objet d’une méfiance au pire vu comme un fardeau

 

Être réfugié-e palestinien-ne, en Palestine, Un paradoxe ?

Même la phrase sonne fausse. Et Pourtant les réfugié-e-s palestinien-ne-s en Palestine (les territoires palestiniens sous occupation israélienne) sont très nombreux. Pour moi la situation de réfugié-e-s était toujours liées à un départ forcé à l’étranger, et effectivement, les réfugiés que j’ai rencontré en vivant au Moyen Orient qu’ils soient Syriens, Palestiniens, Egyptiens ou Soudanais avaient tous, tous, quittés leur pays.

C’est précisément cette situation, d’occupation, de ségrégation, d’illégitimité sur son propre sol, qui à mené au soulèvement de la jeunesse palestinienne en 1987 et 2000. En Arabe ; l’INTIFADA.

 

la ville du petit Jésus

 

(c)Giphy

Eh oui, parce que depuis tout à l’heure je parle, je parle. Mais je ne t’ai toujours pas dis ou j’allais !!! Je serai donc dans le camps Dheisheh tout près de Betlehem.

il faut quand même je t’explique comment je suis arrivée là ! Quelque mois après mon retour de Beyrouth et la validation de mon sacro saint diplôme, je cherchais à retourner au Moyen Orient. Là un pote, d’une pote, (ouais, je suis nulle pour romancer) me parle d’échanges et partenariats et d’un projet en Palestine.  Donc j’y suis allée. J’ai rencontré Laure et Lorna (d’échanges et partenariats), et Sylvain et Charlotte (du CICP), qui m’ont parlé de leur histoire avec Laylac.

                                          ليلك

Laylac, c’est la transcription en alphabet latin de ليلك, qui veut dire Ta Nuit. La nuit, est, un topos poétique en littérature arabe. Elle évoque la bien aimé, la liberté, la quête d’absolue…enfin pour les 8 prochains mois Laylac ça va surtout évoquer pour moi la structure à Dheisheh avec laquelle je vais bosser.

Long story short Laylac c’est un structure indépendante politiquement et économiquement. C’est un espace où les jeunes du camps peuvent s’investir dans la communauté, l’organisation d’activité, l’aide au plus petit. C’est un espace de solidarité et aussi un lieux informel de formation politique. Parce que Laylac est une initiative locale citoyenne par et pour les palestiniens, elle s’oppose à la confiscation du politique par les ONG (le site de Laylac).

J’aurais l’occas de te parler de mes aventures sur place durant les prochains mois. Je te laisse avec 47 soul un groupe palestinien de Jordanie à qui j’ai piqué le nom de mon article 🙂