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Plusieurs centaines de militants se sont réunis lundi 6 juin devant le Centre de commerce mondial pour se mobiliser contre le Partenariat transpacifique (PTP) à l’occasion de la venue à Montréal de Mme Chrystia Freeland, ministre du commerce international. Ils ont leur détermination à s’opposer à ce traité de libre échange qui représente une grave menace pour nos démocraties et pour l’environnement.

Cette action a mis en scène un cheval de Troie gonflable géant et des centaines de citoyens, symbolisant la mainmise des multinationales et de leurs lobbies sur nos sociétés en imposant leurs politiques ultra-libérales grâces aux traités de libre-échange face aux citoyens révoltés venus crier leur droit à la démocratie.

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Des porte-paroles de différentes organisations du RQIC ont pris brièvement la parole pour rappeler les enjeux que soulèvent un tel accord commercial et les dangers qu’ils font peser. Claude Vaillancourt, président d’Attac Québec a souligné le fait que ce genre d’accord risque de renforcer le pouvoir des entreprises transnationales : «On nous dit que le PTP cherche à éliminer la discrimination. Mais c’est bel et bien de discrimination dont il faut parler : celle en faveur des très grandes entreprises, et contre toutes celles et ceux qui voudraient limiter leur pouvoir. Le PTP est un accord de libre échange fait pour les multinationales, par les multinationales et contre l’intérêt de tout le reste. »

Suite à la manifestation, les membres du RQIC se sont donnés rendez-vous à 18h pour participer à la « consultation publique » sur le PTP à l’Université Concordia dès 18h00. La ministre et trois autres panélistes se sont exprimés tour à tour sur les enjeux du PTP devant une salle très attentive. Le public a ensuite été invité à prendre la parole pour poser des questions. Des dizaines de citoyens se sont levés pour exprimer leurs craintes et leur opposition au PTP.

Durant cette soirée, nous avons pu ressentir une certaine émotion dans la salle. Car ce soir là, ce ne sont pas des acteurs individualistes et inconscients que nous avons vu s’exprimer mais des citoyens alertes, informés et conscient de leur force collective, qui n’ont pas hésité à s’emparer du micro pour faire savoir leur détermination à s’opposer à ce traité de libre échange face à une ministre décontenancé par une telle opposition. Certains ont rappelé à la ministre qu’un tel accord ne ferait qu’accentuer la ploutocratie et l’écart de richesse entre les élites et le peuple, une tendance qu’elle décrivait pourtant elle même dans son livre « Plutocrats : The Rise of the New Global Super-Rich and the Fall of Everyone Else ».

Les interventions se poursuivis dans le calme, parfois même avec humour. Les « Raging Grannies » qui avaient préparé une petite chanson de protestation spécialement pour le PTP en font profiter la ministre et l’ensemble de l’auditoire.

L’animateur du débat a bien essayé d’intervenir pour écouter le débat, c’était peine perdu. Un citoyen dans la salle se lève et lui rétorque « On va prendre le temps d’écouter tout le monde, nous ne sommes pas pressés. Et on veut des réponses ! », la salle approuve par des applaudissements. Ce soir là, durant un court instant, le « peuple » avait conscience de sa force et menait la danse. Ces mêmes citoyens n’étaient pas dupes, les chances que la ministre prennent en compte leurs remarques restent faibles. Les consultations publiques sont malheureusement trop souvent des simulacres de démocratie participative…