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Liberté et Diversité

Au sein de ce peuple en réside mille. La question arabe, la question musulmane, la question amazighe, la question de qui nous sommes. L’identité marocaine relève de nombreuses sources et d’origines complexes, héritée d’une histoire ancienne et aux multiples influences. Cette histoire c’est celle des tribus, d’un royaume, d’une centralité du pouvoir, d’une colonisation, d’un combat pour la libération, de guerres, de la conquête de territoire, de la rétribution d’un patrimoine, de réconciliations, de la reconnaissance d’une diversité, de la recherche d’une unicité.

Autour de quelques questions, un consensus – au moins apparent – existe et cimente, de manière forte mais fragile, la nation marocaine. Sa lutte pour l’indépendance, son roi et son désert.

Cette question d’identité, de : qui est-on? à quoi appartient-on? de ce qui nous lie ressurgit ici continuellement. Chaque discussion nous y mène.


 

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Modernité

Tendre vers la modernité. Modernité qui serait, selon les définitions que l’on peut donner à cette notion, invariablement synonyme de progrès, d’objectif vers lequel doit tendre la société marocaine. Mais alors que signifie modernité? Parfois, en poussant les conversations un petit peu plus profondément, en creusant pour dénicher ce qui se trouve derrière les concepts et les mots prononcés comme si leurs sens étaient évidents, on trouve des réalités diverses.

La définition que je peux garder de la modernité est celle qui consiste à penser qu’une société peut considérer et respecter chacun des membres qui la compose comme un individu unique aux envies et aux besoins propres et qui doit pouvoir s’exprimer librement et trouver un moyen de s’épanouir dans le cadre qu’elle lui offre.

Le respect des différences, le respect de l’individu comme étant au cœur du projet politique donc au cœur de l’aspiration de ce que la société veut pour elle-même.


 

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Langues et Identité

Ce besoin de non-harmonisation et cette pluralité riche et complexe qui compose le Maroc s’apprivoise dès le premier pas dehors.

Tu as le choix (ou pas).

Français, arabe dialectal marocain (qui est en fait multiple, avec des accents, des mots, des intonations différentes en fonction de la région d’où tu viens), amazigh (qui est également multiple puisque selon les régions, la langue diffère), wolof, anglais, espagnol… Mais le choix, si tu l’as, de la langue avec laquelle tu t’exprimes et en fonction du contexte, est en fait l’expression (ou est perçue comme telle) d’une position et l’affirmation de quelque chose.

Tu parles arabe pour être proche des gens et être compris de tous.

Tu parles amazigh pour affirmer ton identité.

Tu parles français pour faire snob.

Au delà des clichés, du jugement, des principes quasi-dictatoriaux sur les langues utilisées et l’implication qu’elles ont sur la façon dont nous sommes perçus par l’autre, la pluralité des langues semble être le reflet de la complexité des origines de sa population et chacune porte le poids d’une histoire ou d’un combat.

Mais quelle lecture avoir de la susceptibilité quant à leur utilisation ? Que ce soit l’inachèvement de la recherche ou de la définition d’une identité, les conséquences d’un passé douloureux, ou la nécessaire affirmation d’une nation, le combat parallèle devient celui de lutter contre le racisme, l’exclusion et la dictature sociétale prônant l’uniformisation ayant dangereusement le vent en poupe.


 

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