"Vous étiez élus pour juger les membres de l’ancien régime et pas pour leur donner des postes à responsabilités"

« Vous étiez élus pour juger les membres de l’ancien régime et pas pour leur donner des postes à responsabilités »

(L’article en espagnol ci-dessous)

« Vous étiez élus pour juger les membres de l’ancien régime et pas pour leur donner des postes à responsabilités » voilà ce que l’on pouvait lire hier sur une des pancartes portées par les journalistes qui ont participé à la manifestation qui a eu lieu à la place de la Kasbah à Tunis, siège du gouvernement. La raison des protestations était de montrer le refus des deux nominations arbitraires à la tête du groupe de presse Dar Assabah, qui publie les journaux ‘Le temps’ et ‘Assabah’.

« C’est la technique d’Ennahda pour contrôler et utiliser les médias à l’approche des élections », affirmait une des participantes à la manifestation. Elle dénonçait aussi le fait que les nominations ont été faites sans consulter les membres du groupe de presse, et que le but de ces dernières n’a rien à voir avec l’objectivité que défendent les employés.

Tout a commencé la semaine dernière lors de l’annonce de la nomination de Raouf Cheikhrouhou en tant que président du conseil d’administration du groupe de presse Dar Assabah, dont 70% est détenu par l’état depuis la révolution de 2011, et de Lotfi Touati en tant que directeur général. Le refus s’est vu dès le vendredi 17 août dans les journaux que publie le groupe Dar Assabah. Le quotidien francophone « Le Temps » et arabophone « Assabah » ont surpris leurs lecteurs avec des éditoriaux vierges en signe de protestation, et un communiqué de presse au sein de leurs pages dans lequel les employés de Dar Assabah refusent catégoriquement les deux nominations et la méthode employée, opaque et arbitraire. Ils ont défendu dans le même communiqué « une presse libre, indépendante et plurielle » et ont affirmé qu’ils continueront la lutte jusqu’à obtenir gain de cause pour leurs « revendications légitimes » qu’ils exposent dans leur texte dont combattre toute tentative du pouvoir politique ou financier de contrôler le groupe de presse.

Mardi dernier, le 21 août, s’est tenue l’Assemblée générale de Dar Assabah dans laquelle les nominations de Raouf Cheikhrouhou et Lotfi Touati ont été confirmée. Ce dernier est décrit par le portail d’information tunisien ‘Kapitalis’ comme « un commissaire de police converti en agent de propagande de l’ancien régime dictatorial de Ben Ali, et qui prend à présent la tête du plus ancien groupe de presse de Tunisie ».

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Une centaine de journalistes ont manifesté accompagnés de professeurs d’université, syndicalistes et avocats venus apporter leur soutien à la place de la Kasbah sous un soleil justicier le mercredi 22 août.

Le portail d’information Kapitalis affirme que la nomination de Lotfi Touati n’est pas définitive, et que dans 21 jours se tiendra une assemblée générale extraordinaire pour voter sa position de directeur général de Dar Essabah.

De leur côté les manifestants sont déterminés. « La lutte ne s’arrête pas là, si nous n’obtenons rien avec cette manifestation nous continuerons à protester jusqu’à atteindre notre but », affirme un participant. Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a déjà convoqué une assemblée générale prévue pour demain vendredi 24 août dans laquelle se discutera une possible grève générale des médias.

 

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« Habéis sido elegidos para juzgar a los miembros del antiguo régimen, no para darles puestos de responsabilidad » se podía leer ayer en una de las pancartas que levantaban algunos de los periodistas que acudieron a la manifestación que se celebró  en la plaza de la Kasbah de Túnez, sede del gobierno. La razón de la protesta era mostrar el rechazo al nombramiento arbitrario de dos puestos a la cabeza del grupo de prensa Dar Assabah, que publica los diarios ‘Le Temps’ y ‘Assabah’.

“Es una estrategia de Ennahda para controlar y servirse de los medios de comunicación de cara a las elecciones”, afirmaba una de las asistentes a la manifestación. Al mismo tiempo que denunciaba que el nombramiento se hizo sin consultar a los trabajadores del grupo de prensa, y en el que ven unos fines pocos ligados a la objetividad periodística que defienden sus trabajadores.

Todo comenzó la semana pasada cuando se anunció el nombramiento de Raouf Cheikhrouhou como presidente del Consejo de Administración del grupo de prensa Dar Assabah, que pertenece en un 70% al Estado después de la revolución de 2011, y de Lotfi Touati como director general. El viernes 17 de agosto se pudo ver la reacción de rechazo en los diarios que publica el grupo Dar Assabah. El periódico francófono ‘Le Temps’ y el arabófono ‘Assabah’ sorprendieron a sus lectores con su editorial en blanco como señal de protesta, y un comunicado de prensa divulgado entre sus páginas en el que los trabajadores de Dar Assabah rechazaban categóricamente los dos nombramientos y el método en el que se habían llevado a cabo, opaco y arbitrario. En el mismo comunicado defendieron “una prensa libre, independiente y pluralista” y afirmaron que continuarán la lucha para obtener las “reivindicaciones legítimas” que exponen en el texto, entre ellas combatir toda tentativa por parte del poder político o financiero de controlar el grupo de prensa.

El pasado martes 21 de agosto tuvo lugar la Asamblea general de Dar Assabah en la que se confirmó el nombramiento de Raouf Cheikhrouhou y de Lotfi Touati. A éste último el portal de información tunecino ‘Kapitalis’ lo describe como “antiguo comisario policía convertido en propagandista del antiguo régimen dictatorial de Ben Alí, y que encabeza ahora el grupo de prensa más antiguo de Túnez”.

Las reacciones no se hicieron esperar. El miércoles 22 de agosto se convocó una manifestación a la que acudieron un centenar de periodistas, pero también gente que se acercó por solidaridad, como algún que otro profesor de universidad o varios sindicalistas y abogados que se concentraron bajo un sol de justicia en la plaza de la Kasbah.

El portal de información Kapitalis afirma que el nombramiento de Lotfi Touati no es definitivo, sino que en 21 días se celebrará una asamblea general extraordinaria en la que se votará si va a convertirse en director general de Dar Essabah.

Por su parte, los manifestantes lo tienen claro. “La lucha no acaba aquí, si no conseguimos nada en esta manifestación seguiremos protestando para conseguir lo que pedimos”, afirmaba un asistente. El Sindicato Nacional de Periodistas Tunecinos (SNJT) ya ha convocado una asamblea general prevista para mañana viernes 24 de agosto en la que se barajará la probabilidad de llevar a cabo una huelga general de profesionales de los medios.