J’essaierai d’écrire une fois par jour dans la mesure du possible, pour y parler des mobilisations, des avancées de la COP 21 et de mon ressenti. Cette brève sera donc très souvent mise à jour ! Les brèves les plus récentes seront ajoutées en début du Journal. 

 

D9   Depuis Paris

Cette après-midi, une version presque finale du texte a été rendue publique. Les discours pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré étaient présents tout le long des négociations. Mais les engagements pour atteindre l’objectif sont loin d’être au rendez-vous. La société civile a réalisé un sit-in devant les salles de négociations au Bourget pour montrer son désaccord et réclamer un accord ambitieux, qui répond aux enjeux de justice climatique.

Certes, la quantité de pages et le nombre de crochets ont réduit ! Le texte ne fait plus que 29 pages, et la partie traitant spécifiquement de l’accord seulement 14 pages. Cela n’empêche pas que les questions les plus sensibles (trajectoire pour limiter le réchauffement climatique à 2 degré, le financement, les droits de l’homme ou l’adaptation) ne sont pas réglées alors que ce sont les sujets essentiels afin d’obtenir un accord juste !

Et comme tous les jours, les mobilisations continuent. Aujourd’hui était la journée de la Via Campesina qui a mis en avant l’importance de la promotion de méthodes d’agriculture qui respectent la planète tout en dénonçant le système de production actuel. En effet, l’agriculture est l’un des secteurs les plus émetteurs et pour l’instant, l’accord ne remet absolument pas en question les modèles de production et promeut des fausses solutions.

Ce matin, une réunion s’est tenue avec Naomie Klein sur les stratégies futures des luttes contre les traités de libre-échange et leurs impacts sur le climat. De nombreuses propositions sur la sensibilisation et la mobilisation ont émergé. Cette après-midi, les discussions sur le sujet ont continué à l’Espace Génération Climat du Bourget à travers la conférence « Le libre-échange laisse-t-il place aux actions contre le changement climatique ».

D8   Depuis Paris

Les négociations se tendent : depuis dimanche, cinq groupes informels – auxquels la Société Civile n’a pas d’accès à part dans les retours en plénière – se sont formés. Ces groupes se rencontrent pour discuter les sujets sur lesquels on ne parvient pas à se mettre d’accord :

  • Ce qui doit être fait avant 2020
  • Cadre ambitieux de l’accord
  • Les enjeux financiers
  • La différenciation
  • L’adaptation

Les observateurs de la Société Civile n’ont plus qu’un accès restreint aux négociations et la frustration monte. Les négociations s’accélèrent et un nouveau texte devrait paraître demain, qui servira de guide jusqu’à l’accord final. Face à ce manque de transparence dans les négociations, nous pouvons voir la nécessité de poursuivre les actions collectives, pendant et après la COP, dont l’accord franchira les lignes rouges !

Quatre points évoluent de manière très négatives dans le cadre des négociations (qui ont été soulevé lors de l’AG d’aujourd’hui à la ZAC) :

  • L’objectif des températures entre 1,5 et 2 degrés : avec la direction prise actuellement par les négociations, nous savons qu’avec les engagements des États (INDC), nous nous rapprochons des 3 degrés !
  • Le financement : sur ce sujet, les Pays en Développement étaient jusque-là unis pour demander aux Pays Développés les 100 milliards par an promis depuis Copenhague, mais ce n’est plus le cas car il a été mis sur la table que les Pays Émergents devraient eux aussi investir dans ce Fond Vert, ce qui nous amène au sujet de la différenciation.
  • La révision des objectifs devrait contraindre les pays à améliorer leurs objectifs, mais pour l’instant, nous nous dirigeons vers une seule plénière, au sein de laquelle sera discutée l’évolution des objectifs.
  • Le paragraphe qui évoque les droits, donc le chemin que l’on prend pour se diriger vers l’objectif principal de ne pas dépasser les 2 degrés est truffé de crochets, donc menacé.

Mais les mouvements continuent. Aujourd’hui, une assemblée avait lieu au CICP concernant la convergence des mouvements dénonçant les accords de libre-échange et pour la justice climatique. Cette réunion était riche en débats et en propositions, afin de joindre les luttes et les combats, qui sont interconnectés. De nombreuses propositions d’actions ont émergé pour l’année 2016, ce qui se lie avec la question du futur du mouvement climatique qui travaille sur les façons d’évolution du mouvement et l’importance de continuer les mobilisations !

 

D7   Depuis Paris

Le texte que les ministres ont commencé à travailler ne nous laisse pas beaucoup d’espoir. Encore truffé d’options sur les sujets problématiques, ce texte n’évoque même pas les énergies renouvelables. Pour l’instant, à quelques jours de la fin de la COP, nous nous dirigeons vers un réchauffement autour des 3 degrés en 2100, bien loin des 2 degrés – objectif principal de la COP 21 –, sans même parler des 1,5 degrés.

L’accord devait être contraignant. Mais comme l’a souligné Geneviève Azam lors de l’Assemblée Générale de la ZAC (Centquatre), cela dépend de ce qu’on entend par contraignant. En effet, si la contrainte n’est qu’au niveau national et ne dépend d’aucune instance externe, les promesses n’engagent donc que ceux qui les ont faites. Les États-Unis ont insisté sur le fait qu’il n’était pas question d’avoir un accord contraignant sur les niveaux d’émissions.

L’autre point qui fait débat depuis de nombreuses COP est la question des financements. À Copenhague, il avait été acté que 100 milliards (par an !) devraient être donnés pour le Fond Vert pour le Climat. Mais cette question reste un point très sensible pour lequel les Pays Développés tentent par tous les moyens de ne pas avoir d’engagements contraignants.

Mais … les mobilisations continuent d’autant plus. Pour la première journée de la Zone d’Action Climat au Centquatre, les militants étaient au rendez-vous, et à travers les nombreuses réunions, le futur du mouvement se discute, les liens se forment et les prochaines actions se préparent. Nous ne sommes pas dupes et nous savons que l’accord qui sera pris sera trop faible, et pas vraiment contraignant. Mais toutes les mobilisations alternatives persistent !

D6   Depuis Paris 

Aujourd’hui, dimanche 6 décembre, pause dans les négociations. La version du projet d’accord acceptée par les États a été transmise à Laurent Fabius et les ministres reprendront les négociations demain, lundi 7 décembre.

Du côté du Sommet Citoyen pour le Climat, à Montreuil, il semblerait selon la ville de Montreuil qu’il y ait eu 30 000 visiteurs sur le week-end. L’ambiance était au rendez-vous, et les débats furent riches!

pour le climat

À midi, les faucheurs de chaises ont amené sur la place de la Mairie les 196 chaises réquisitionnées dans les banques afin de tenir un sommet pour le financement de la transition sociales et énergétique, dénonçant l’éviction fiscale des banques. Des représentants de syndicats, d’ONG et des mouvements sociaux des 5 continents  s’y sont assis et y ont dénoncé l’évasion fiscale des banques, alors que les États ne trouvent pas les financements pour le Fond vert pour le Climat.

De nombreux débats ont continué tout l’après-midi, et le Sommet s’est fini dans la bonne humeur, sur la place de la Mairie de Montreuil en buvant un coup de jus de fruit des paysans de la conf’ ou une bière. Ce Sommet redonne de l’espoir, nous montre que les mobilisations continuent, que les militants sont nombreux, et que la dynamique est en place.

Demain, le Centquatre ouvre ses portes et se transformera du 7 au 11 décembre en Zone d’Action Climat!


D5   Depuis Paris 

Après une semaine de négociations, une nouvelle version affinée du projet d’accord a été approuvée par tous les États et sera transmise aux ministres pour la deuxième semaine de négociations. Cependant, ce texte est bien décevant pour la Société Civile car il est truffé de nombreuses options sur lesquelles les États n’ont pas réussi à trancher, toujours les mêmes qui continuent à faire débat: les financements climatiques, la question de la différenciation, de l’adaptation ou encore des pertes et dommages, ainsi que la révision des engagements avant 2020.

Les fausses solutions s’imposent! Comme le fait remarquer le Réseau Action Climat, les grands pollueurs se sont introduits dans l’agenda d’action de la COP 21, notamment à travers l’inclusion du « Partenariat Pétrole et Gaz sur le méthane », qui vise à réduire les fuites, dans l’Agenda des Solutions. Cela montre une fois de plus les poids des lobbies de ces grands pollueurs dans les négociations, alors que pour atteindre l’objectif de ne pas dépasser les 2 degrés – sans même parler des 1,5 degrés -, les deux tiers des énergies fossiles devraient rester dans les sols. Alors, pourquoi la COP 21 ne se concentre pas sur la transition énergétique vers les énergies renouvelables? De nombreux pays subventionnent largement plus les énergies fossiles qu’ils ne s’engagent pour le Fond Vert. En France, cela est notamment le cas à travers les cadeaux fiscaux: le remboursement de la taxe diésel aux transporteurs routiers ou l’exonération totale de la taxe pour le transport aérien, qui ne nous mènent absolument pas vers la transition énergétique.

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Mais aujourd’hui, c’était aussi le premier jour du Sommet Citoyen pour le Climat qui durera tout le week-end à Montreuil: une concentration de nombreux débats, de présentations d’alternatives concrètes, de projections, de pièces de théâtre et du marché de la Confédération Paysanne.

De nombreux débats, riches en rencontres, en échange et en propositions d’alternatives ont eu lieu. Beaucoup d’internationaux étaient présents! Les thématiques sont très diverses, mais les luttes se rejoignent et remettent en question le système.

Cette après-midi, l’AITEC était au théâtre salle Maria Casarès afin de présenter la pièce de théâtre « Changement climatique: de l’or en barre » jouée et créée par la troupe TAF Théâtre. Il s’agit d’une pièce de théâtre humoristique abordant les enjeux du changement climatique et dénonçant le poids des multinationales.


D4   Depuis Paris 

Plus qu’une journée pour rendre un texte affiné à Laurent Fabius afin que les ministres s’y attaquent. Les négociateurs seraient parvenu à réduire le texte de moitié. Les sujets sur lesquels on ne s’accorde pas restent les mêmes : il s’agit de la différenciation entre les pays développés et les pays en développement, ainsi que des financements attendus par les pays du sud afin de s’adapter aux changements climatiques. La COP ressemble à une partie de poker dans laquelle les joueurs les plus riches sont les plus frileux et tentent de s’engager le moins possible.

Parallèlement, plus de 700 maires se sont réunis à l’hôtel de ville de Paris afin de réaliser une « pression positive » sur les négociations. Dans la lutte contre le climat, il y a donc des « pressions positives » et des « pressions négatives » ?

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Pendant ce temps au Grand Palais avait lieu l’ouverture de Solutions 21, un ensemble de grands pollueurs tels qu’Engie, Coca Cola, Renault-Nissan et de nombreux autres de greenwasher leur image à travers la promotion de fausses solutions. Afin de dénoncer cette mascarade, de nombreux activistes se sont rendus sur place. En cette période d’État d’Urgence, la sécurité était démultipliée : une relooking au faciès pour rentrer – de nombreuses personnes se sont vus interdire l’entrée à un événement ouvert au public – et quatre fouilles avant d’entrer dans le Grand Palais. Une fois à l’intérieur, des lobby tours ont débuté dans plusieurs endroits, avec l’objectif d’exposer au public les fausses solutions et l’hypocrisie de la situation. Cependant, ces lobby tours n’ont jamais duré plus de deux minutes car la police est très rapidement intervenue de façon musclée. De nombreux activistes ont été emmenés par les policiers en civil, et chaque personne élevant la voix était emmené. Le mot d’ordre pour les policiers était donc d’éviter toute perturbation des Solutions 21, quoi qu’il en coûte. Mais cela n’a pas empêché les nombreux militants pour le climat de faire entendre leur désaccord en dehors du Grand Palais, en déroulant une banderole Fausses solutions, Pas de paix sans justice climatique et en donnant une conférence de presse, expliquant les raisons de l’action. Pour rappel, cet événement est l’un des rares événements maintenu cette première semaine autour de la COP 21, promouvant les fausses solutions de grosses compagnies alors que de nombreux événements organisés par la société civile ont été interdits. Cette action a permis de faire entendre nos voix et de rappeler une nouvelle fois l’État d’Urgence Climatique.

 


 

 

D3   Depuis Paris

Ce matin, de nombreux activistes se sont réunis au siège de la BNP, rue des Italiens à Paris. Ils étaient plus de 200 à appeler BNP Paribas à cesser de pratiquer l’évasion fiscale. BNP est l’un des grands sponsors de la COP 21 alors qu’elle continue à investir massivement dans les énergies fossiles, et beaucoup trop peu dans les énergies renouvelables.

Aujourd’hui au Bourget, la journée commence sur les thématiques du transport et des mobilités ! Un sujet clé dans les négociations, qui sera mis en avant dans l’agenda des solutions. Les prix fossiles ont aujourd’hui été remis à la Turquie, l’Organisation de l’aviation civile internationale et l’Organisation Maritime Internationale.

Les négociations se crispent autour de la question des financements, et le problème reste lattant.

Concernant le texte de l’accord, qui doit être rendu à Laurent Fabius dans deux jours, les options sont toujours aussi nombreuses même si le texte a été raccourci de quelques pages (seulement 4, comme le précise Greenpeace). Une version actualisée a été mise en ligne. Hier soir, 250 options restaient ouvertes et les négociateurs s’inquiètent de la lenteur du processus, comme tous les ans. Les points sur lesquels il y a du retard sont ceux-ci: mécanismes de transparence (qui émet quoi et quand), mécanisme de révision des engagements. Les médias parlent du risque d’un scénario à la Copenhague où le texte rendu la première semaine serait trop ouvert, ce qui mènerait à un accord peu contraignant.


D2  Depuis Bruxelles

La journée commence fort au Port Autonome de Liège, avec vingt-quatre activistes belges – le collectif « Total-y-Terre » – qui bloquent l’accès au dépôt pétrolier de Total dans le cadre des Climate Games. Ils dénoncent l’interférence de Total, « l’une des multinationales les plus puissantes du monde », dans les accords climatiques.

Les actions de désobéissance civile se multiplient avec raison ! Aujourd’hui, les Amis de la Terre ont sorti un rapport démontrant que les plus grosses banques internationales ont alloué 270 milliards de dollars au charbon entre 2009 et 2014. OXFAM, pour sa part, sort un rapport prouvant que 50% des émissions sont dues aux 10% des habitants les plus riches.

Au Bourget, la course contre la montre des négociations continue. D’ailleurs, Laurent Fabius le rappelle en arrivant : « Mon message est tout à fait clair : il faut accélérer le processus car il reste beaucoup de travail ». Il sera d’ailleurs accueilli par le vice-président du Medef, car le Medef, comme précisé sur son site web, est un acteur à part entière de la COP21 ! Rappelons à ce sujet que le Medef obtient « la plus mauvaise note de tous les lobbies et associations professionnelles et européennes » (évaluation des positions publiques sur toute une série d’enjeux et de débats politiques liés au climat, réalisé par InfluenceMap, nouvelle ONG britannique).

Aujourd’hui, le débat tourne en grande partie autour de la résilience, c’est-à-dire la « capacité d’un système à absorber une perturbation pour ensuite se réorganiser et continuer de fonctionner de la même manière qu’avant ». Une question importante car la résilience globale dépendra largement de l’objectif de long terme. L’adaptation est un sujet sur lesquels les engagements doivent être forts. Vingt villes, dont la ville de Paris qui souhaite se montrer exemplaire, se sont engagées à consacrer 10% de leur budget pour s’adapter aux risques liés au climat. La ville de Paris continue sur sa lancée car elle sera la première ville à donner – 1 million d’euros – au Fond Vert pour le Climat.

Warning : Concernant l’Agenda des Solutions, certains pays semblent vouloir éviter la discussion autour des solutions d’augmentation au soutien à l’adaptation. Les pays développés doivent revoir à la hausse leurs objectifs ! Un accord juste nécessite des ressources suffisantes mises à disposition afin de soutenir des actions d’atténuation et d’adaptation au climat sur le terrain.

Le thème de la différenciation fait débat depuis des années. Aujourd’hui,

– lettre des ONG sur les négociations climat de Paris – rappelle la nécessité d’y faire face afin d’avoir un accord ambitieux et équitable, l’approche de la différenciation doit être sensible à l’évolution des niveaux de développement.

Warning : La mention des « pertes et dommages » dans le texte actuel doit être travaillée ! En effet, le texte actuel comporte deux options : l’une qui exclurait totalement les pertes et dommages de l’accord et l’autre qui prévoit 5 paragraphes pour un mécanisme complet. Des options en accord avec la réalité doivent être élaborées.

Aujourd’hui, l’organisation WWF a rappelé que « les débats des Nations Unis passent à côté des ravages causés par le climat ».

Nous terminerons néanmoins ce bilan de la journée par une note positive : le mouvement de désinvestissement des énergies fossiles gagne du terrain. L’ONG 350.org a annoncé que c’était désormais plus de 500 institutions – représentant au total quelque 3200 milliards d’euros actifs – qui avaient choisi de se désinvestir du gaz, du pétrole et du charbon.


D1  Depuis Bruxelles

Aujourd’hui, au lendemain des beaux discours des chefs d’État, les négociations commencent vraiment au Bourget où se déroule la COP 21. Si le ministre français des Affaires Étrangères Laurent Fabius évoquait dimanche une cinquantaine de points en discussions dans le projet d’accord, la Fondation Nicolas Hulot dénombre « plus de 200 options et 1200 expressions soumises à discussion ».

Cette semaine, l’objectif des négociateurs est de travailler une version élaguée du texte d’une cinquantaine de pages élaboré lors des précédentes négociations en préparation à la COP 21. Cette version doit être remise au Président de la COP (Laurent Fabius) samedi, afin que les ministres le reprennent pendant la deuxième semaine.

Un mini-sommet sur les solutions en Afrique et la dette écologique a eu lieu au Bourget, réunissant le président Français et 12 présidents africains, au sein duquel le président François Hollande s’est engagé sur un soutien financier de 2 milliards d’euros d’ici 2020 dans les énergies renouvelables. Le RAC précise dans son analyse de la journée qu’il ne s’agit pas de nouveaux financements mais de la mise en œuvre de ceux déjà annoncés lors de l’Assemblée Générale de l’ONU du mois de septembre et qui pour l’instant, les engagements financiers pris par la France sont loin de refléter ses annonces.

Nous apprenons également aujourd’hui que la préfecture de police interdit les manifestations jusqu’au 13 décembre dans « plusieurs communes avoisinantes au Bourget » et sur le « secteur des Champs-Elysées, du Grand Palais et de la Concorde ». Il y a encore quelques jours, on essayait de nous faire croire que les manifestations pour le climat étaient interdites pour des raisons de sécurité ! Apparemment, le gouvernement ne prend même plus la peine de feindre agir pour la sécurité des citoyens et affirme pleinement agir à l’encontre de la liberté d’expression et de manifestation. L’État d’Urgence, nous nous en doutions, allait servir d’excuse pour freiner, voire tenter d’empêcher les mobilisations alternatives à la COP 21, mais c’est autre chose de l’assumer. Les mesures exceptionnelles de l’État Français vont à l’encontre de nos libertés et il est de notre responsabilité de le dénoncer et de faire entendre nos messages, réaffirmant « l’État d’Urgence Climatique ».

À ce sujet, les deux premiers jugements des manifestants de la place de la République ont eu lieu et ont donné lieu à deux condamnations : l’une de 3 mois de prison ferme et 200 euros de dommages et intérêts pour « violences volontaires sur un agent de police et refus de se disperser malgré les sommations » et l’autre de 1000 euros d’amende pour « être restée sur la place malgré les ordres » et avoir refusé la prise d’empreintes.

La société civile continue à se mobiliser, bien heureusement. 350.org poursuit sa campagne sur le désinvestissement des énergies fossiles. Un événement s’est tenu aujourd’hui, réclamant des engagements clairs, de cesser d’investir dans les énergies fossiles et d’encourager les vraies solutions.

N30   Depuis Bruxelles

Premier jour de la COP 21 : alerte orange à la pollution à Pékin, qui annonce bien « l’État d’Urgence climatique » face auquel nous nous trouvons. Aujourd’hui, 150 chefs d’État ont du s’exprimer pour l’ouverture de la COP 21. Dès la première journée, la problématique des responsabilités est soulevée par le Premier Ministre Indien Narenda Modi, ce qui amène le Président des États-Unis Barack Obama à reconnaître la responsabilité historique de son pays en matière de changements climatiques. De son côté, le Président français François Hollande énonce les trois conditions nécessaires à la réussite de la COP 21 : la mise en place du « mécanisme d’ambition » (révision tous les 5 ans des engagements des États concernant la réduction des gaz à effet de serre), l’installation d’une réelle solidarité avec les pays les plus vulnérables et une transition massive et rapide vers des énergies renouvelables. Pour en savoir plus, je vous invite à visiter le site du Réseau Action Climat « Ma COP 21 ».

Des belles paroles des chefs d’État présents pour l’ouverture de ce sommet ! Comme le souligne le Réseau Action Climat dans son analyse de la journée , il faut rester vigilant quant aux retranscriptions de ces discours dans l’accord. C’est seulement le premier jour des négociations, des grandes idées sont énoncées mais tout reste à faire, et l’important sera de les mettre en pratique.

Du côté de la Belgique, les choses vont mal ! Si les négociations ont commencé, il n’y a toujours pas d’accord entre le fédéral et les régions, les Belges n’ont donc n’ont pas de proposition pour leurs engagements. La Belgique reçoit le premier « prix Fossile » décerné par le Climate Action Network, un prix distribué chaque jour afin de pointer les manquements des pays nominés. La ministre Fédérale de l’Environnement, de l’Énergie et du Développement Durable de Belgique, Marie Christine Marghem n’a pas pris le train avec les délégations belges car son agenda était trop serré, notamment en raison des négociations concernant la prolongation de Doel 1 et Doel 2, de
s centrales nucléaires. C’est à se demander quelles sont les priorités de l’État belge!

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Face à cela, les citoyens belges continuent de se mobiliser. Hier, un groupe d’une trentaine d’activistes déguisé en ‘éléments de la nature’ (animaux, fruits, arbres…) s’est rendu dans un concessionnaire Volkswagen afin de réclamer la Justice Climatique et dénoncer le lobbyisme intense, la promotion des fausses solutions et la fameuse tricherie sur les normes anti-pollution. Je vous invite à regarder la vidéo de cette action. Pour sa part, le Climate Express s’active car, après l’interdiction de la marche à Paris, après l’interdiction d’une marche à Bruxelles puis l’interdiction d’une marche à Ostende, ils ne se laissent pas abattre et organisent une marche qui est finalement autorisée à Ostende le 6 décembre prochain !

N29   Depuis Bruxelles

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Veille de la COP 21, journée mondiale des marches pour le climat ! Au niveau mondial, 2300 marches ont eu lieu, mobilisant plus de 570 000 personnes ! En France et en Belgique, la majorité des marches prévues sont annulées. L’alternative trouvée dans le peu de temps imparti : des chaines humaines dans plusieurs villes, pas autorisées mais tolérées par les autorités. Il y aura plus de 10 000 personnes à Paris, et 4 000 à Bruxelles. Dans toute la Belgique, des actions décentralisés ont eu lieu : Ostende, Gand, Liège, Bruges, Lièges et encore beaucoup d’autre villes.

Avec si peu de temps d’organisation, les 4000 personnes et les nombreuses actions décentralisées redonnent de l’espoir. Nous sommes nombreux à vouloir nous mobiliser, et même si la situation est compliquée, nous voulons revendiquer ensemble nos messages climatiques à la veille de l’ouverture de la COP 21.

Une alternative « digitale » a également été mise en place par le Climate Express et la Coalition Climat Belge, avec pour principe de prendre un selfie dans un endroit que l’on estime « sécurisé », afin de dénoncer les interdictions de manifestation et de pouvoir porter notre message.

A Paris, si la chaine humaine qui rassemble 10 000 personnes se déroule bien, cela sera plus difficile pour le rassemblement qui s’est déroulé par la suite sur la place de la république. Il se solde par des affrontements avec les CRS, et 289 interpellations et 174 gardes à vue.

Pendant ce temps, les négociateurs se sont réunis au Bourget avant l’ouverture officielle de la COP 21. Laurent Fabius, président de ce sommet et ministre français des affaires étrangères, rapporte qu’il reste une cinquantaine de points en discussion dans le projet d’accord.