Ce lieu, on m’en avait dit des choses incroyables. Du mouvement, une vie culturelle et un mode d’occupation alternatif d’un lieu emblématique de cette ville. Si vivante, si grande, si contrastée, presque schizophrénique.

Mais on m’avait également prévenu « Ce n’est plus ce que c’était ». Qu’aujourd’hui, les difficultés de gestion et les conflits avec la municipalité ont entaché le dynamisme qui y régnait.

Finalement, deuxième jour à Rabat, on me propose de m’y rendre. C’est accompagnés d’une équipe d’e-joussour, un portail démocratique et web-radio indépendante avec laquelle je travaille que notre joyeuse troupe s’y dirige. Nous devons aller voir l’état d’un studio radio qui s’y trouvait. Avant que la situation ne s’aggrave et que finalement, on décide de quitter les lieux.

Je me retrouve dans les dédales de ces immenses bâtiments. Le soleil caresse le jaune des murs et seuls les tags et graffitis égaillent les ruines des abattoirs.

 

 

Des carcasses d’oeuvres d’art et des scènes désertées peuplent encore certains petits espaces. On ne peut que deviner l’ancienne frénésie qui devait régner ici, on la sent dans l’air.

 

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Je me retrouve spectatrice des restes d’un endroit qui me fait rêver.

J’écoute alors Moha me parler avec passion et regrets de la vie qu’il y avait ici, du dynamisme, des initiatives. De ce que cela aurait pu devenir aussi. Et je me sens triste. Les perspectives sont sombres, quelques rares associations y demeurent encore comme Casa Mémoire et le Théâtre Nomade.

 

Il semblerait qu’il n’y ait plus grand chose à faire pour sauver ce lieu. Je n’arrive pas trop à le concevoir. Sa position centrale et la proximité des transports en commun destinent ces abattoirs à devenir un mall ou un hôtel d’après ce qu’on dit.