Dernière ligne droite avant la COP 21 ! La « COP de la dernière chance », qui doit permettre de conclure un nouveau traité donnant suite au protocole de Kyoto et incluant les pays qui jusque-là y échappaient. L’objectif principal : limiter le réchauffement climatique en deçà de 2 degrés en 2100. Pour l’instant, les promesses des États sont loin d’être suffisantes, et nous nous rapprochons plutôt d’un réchauffement autour de 3 degrés. Les accords pris devront donc permettre de réduire considérablement les émissions de Gaz à Effet de Serre à travers de nouveaux engagements, de dégager des financements pour appuyer les pays en développement (le fameux fond vert pour le climat…) et participer à la création d’une dynamique amenant les pays à présenter régulièrement de nouveaux engagements. Ambitieux, non ?

Mais, après 20 COPs, des négociations difficiles et trop peu souvent de résultats à la hauteur de nos attentes, le scepticisme est de mise. Certes, les négociations climatiques sont nécessaires mais il s’agit « d’un processus lent qui est loin d’être en mesure de répondre à l’urgence de la situation », même selon Ségolène Royal. Cependant, elles permettent à la société civile de se retrouver et de s’organiser face à la difficulté de parvenir à des accords et à la lenteur du processus. Depuis quelques années, événements alternatifs et mobilisations pour le climat se mettent en place. La COP 19, à Varsovie, a notamment été un temps fort dans les mobilisations lorsque les mouvements sociaux et les organisations de la société civile se sont retirés de la COP. Cela nous rappelle l’urgence de la situation, la nécessité de mobilisation et de la constitution d’un mouvement fort pour une réelle transition écologique et sociale. En effet, le climat et le social s’entremêlent, les effets du changement climatique aggravant les inégalités.

Et la COP 21, particulièrement médiatisée du fait de ses enjeux, peut représenter un moment crucial pour l’évolution de ce mouvement. Dans de nombreux pays européens, mouvements sociaux et organisations de la société civile se sont regroupés au sein de coalitions, ce qui favorise la mise en réseau, l’organisation des mobilisations et l’articulation de nos modes d’actions. La coalition française facilite différents temps de mobilisations en cette fin d’année : des grandes marches pour le climat les 28 et 29 novembre, un sommet citoyen pour le climat les 5 et 6 décembre, une zone d’action pour le climat du 7 au 11 décembre et une action de masse le 12 décembre. Les internationaux sont évidemment les bienvenus ! Certains marcheront dans leur ville les 28 où 29 novembre, mais d’autres ont fait le pari de mobiliser leurs habitants jusqu’à Paris, favorisant des moyens de transport durable. C’est le cas du Climate Express ! L’objectif du Climate Express : permettre la venue de 10 000 belges et envahir la capitale française afin de peser sur nos décideurs. Audacieux, non ? Et nécessaire !

Pour ces mobilisations, le Climate Express travaille avec la Coalition climat belge et la Coalition française, les belges viendront donc en train (comme ils l’ont fait pour Varsovie lors de la COP 19) et à vélo ! Mais les militants de ce mouvement ne s’occupent pas seulement du « moyen de locomotion » pour participer aux mobilisations, ils sont partisans de ceux qui clament « changeons le système, pas le climat », se battent pour un changement réel qui doit se construire conjointement, pour que le monde ne soit pas guidé par le profit, pour que les lobbys ne parviennent plus à faire pression pour maintenir un système basé sur l’exploitation des ressources naturelles (notamment des énergies fossiles)… Des changements nécessaires pour une société plus juste, tant au niveau écologique qu’au niveau social. Et ces actions ne s’arrêteront pas après la COP 21, au contraire, il s’agit d’un cheminement qui n’en est qu’à ses débuts, dans le but de participer au développement d’un mouvement fort luttant pour la justice climatique et sociale prenant en compte les droits de tous. La mise en réseau est donc essentielle ! Toutes ces formes d’organisation qui se créent aux quatre coins du monde doivent se rejoindre et agir ensemble pour se faire entendre et ce malgré leurs divergences. Ce n’est pas une mince affaire, mais le processus a commencé, et c’est dans ce cadre que j’interviendrai au sein du Climate Express pendant quelques mois. Ma participation naît d’un partenariat entre deux associations se rejoignant à travers des réseaux  similaires organisé par Échanges et Partenariats qui met en place cet échange afin de renforcer et développer les partenariats et permet le renouvellement des générations. L’échange se fait entre l’AITEC (qui a pour objectif de relier l’engagement politique et la pratique professionnelle et à travers cela traite de nombreux sujets tels que la justice écologique et l’alternative à l’extractivisme ou la régulation du commerce et de l’investissement, sujet fortement lié aux problématiques climatiques par ses impacts) et le Climate Express que je vous ai déjà présenté plus haut.