P1000942P1000985Vendredi 10 Avril : l’équipe du numéro d’alerte téléphonique Watch the Med l’Alarm Phone (AAN) est contactée par le Père Zerai, ce père Erythréen, qui depuis la Suisse reçoit les appels de migrants en détresse en mer, et transmet les indications nécessaires aux autorités, soit en Italie les gardes côtes à travers le Centre national de Coordination des opérations de secours en mer (IMRCC) Centre compétents.

http://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/mussie-zerai-saint-patron-des-migrants/ar-BBhtPQe.

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600 passagers environ, de nombreuses femmes et enfants sont à bord d’une embarcation en bois.

Comme le veut la pratique mise en place depuis maintenant six mois, l’équipe de permanence reprend alors contact avec les personnes en détresse afin notamment de les informer de ce que les secours ont été avertis. Le navire ayant commencé à prendre l’eau, l’équipe recontacte les gardes côtes italiens afin de les en informer. Quelques heures plus tard, l’AAN, au cours d’une nouvelle conversation téléphonique, est avertie d’un problème de moteur sur cette même embarcation, et en informe aussitôt les gardes côtes Maltais et italiens, ainsi que l’UNHCR. Les gardes côtes Maltais, ayant indiqué que l’embarcation était proche des côtes Libyennes, déclarent leur intention de contacter les gardes côtes italiens, sans préciser s’ils allaient ou non déclencher une opération.

 

Cependant, à 16 heures, soit après environ 8 heures de navigation, 6 heures après avoir appelé à l’aide pour la première fois, et échangé quatre appels téléphoniques avec l’équipe AAN, ne voyant toujours pas de secours arriver, les passagers, ont rappelé le Père Zérai. Ce dernier a alors renvoyé un message d’alerte aux garde côtes Italiens, et incité l’équipe de l’AAN à en faire autant. Cette dernière a cependant décidé d’alerter l’ensemble de son réseau de militants et des journalistes, via les réseaux sociaux en ligne et courriers électroniques, lançant ce qu’ils appellent la « big alarm ». Après avoir exprimé une certaine colère face à cette pression militante, et souligné le fait que l’embarcation en détresse se trouvait dans les eaux Libyennes, les gardes côtes ont confirmé avoir lancé une opération de secours.

Le soulagement n’est que momentané, oui quelques vies sauvées certes, mais une grande inquiétude : comment poursuivre la communication avec les gardes côtes, et surtout jusqu’à quand devrons nous ainsi nous maintenir, en alerte parce qu’un certains nombre d’entre nous,  êtres humains, n’avaient plus d’autre alternative,  que de s’embarquer pour un tel voyage.

L’AAN n’est absolument pas là pour nier la difficulté et la dangerosité des opérations de secours que mènent les grades côtes. Ses militants entendent exercer le droit de regard des citoyens sur des opérations devant respecter le droit de la mer et des migrants, tout en dénonçant les politiques de fermeture des frontières qui d’une part poussent des milliers de gens à s’engager sur ces routes au péril de leur vie, d’autres part instaure des opérations de surveillance et de sécurité en lieu et place d’opérations d’évacuations humanitaires,.. http://www.vacarme.org/article2752.html

Peu de répit est possible pour eux comme pour les gardes côtes et l’ensemble des acteurs intervenants dans le cadre d’opérations de secours. Le lendemain nous apprenons que cette opération n’était en fait, qu’une des trois opérations conduites le même jour par les gardes côtes italiens, ayant porté secours à environ 1000 personnes.

Une part des personnes arrivent justement en ce dimanche ce matin, 12 avril, à Messine, j’en suis en informée.. une fois l’opération terminée..Il s’agit de la première opération de débarquement de Messine.

Lundi en revanche, ce sont 321 migrants qui arrivent à Catane quelques kilomètres au sud, à bord du Fiorillo, l’un des patrouilleurs des gardes côtes italiens. Je décide de m’y rendre.