annem ve babam

 

Tout juste diplômée d’une école de cinéma parisienne, Müret Isitmez décide, en 2010, de se lancer dans la réalisation d’un film racontant l’histoire de ses parents, immigrés turcs en France.

Sujet souvent méconnu, son père fait partie de ces jeunes ouvriers envoyés dans les usines en France dans les années 70. Laissant derrière lui femme et enfants, une campagne sans emploi et sans perpespective, il s’installe dans la banlieue de Strasbourg, pour quelques mois d’abord puis pour toute la vie.

Sous forme d’hommage, ce film revient sur les traces familiales, les raisons qui ont poussé ses parents à suivre la voie de l’exil, les difficultés et la solitude des deux personnages, l’un en France, l’autre en Turquie, dans la campagne anatolienne.

Plongée au coeur des souffrances, des disputes de village, des mariages forcés et des enlèvements de jeunes filles, Müret Isitmez a elle même découvert une partie de son histoire lors du tournage. Seule de la fratrie à être née en France, elle explique avoir été élevée dans une famille totalement turque mais pudique et réservée, peu encline à dévoiler les douleurs et les cicatrices. Elle a du longuement batailler avec ses parents pour obtenir les confessions qu’elle livre à l’écran. Se sentant française, avant d’être d’origine turque, ce film a été pour elle l’occasion de découvrir la culture turque mais aussi kurde.

Pour ceux s’intéressant aux questions d’immigration mais aussi à la Turquie, ce film est à voir. Bien au delà des questions d’intégration souvent liées systématiquement à l’immigration, ce film s’intéresse avant tout à ces hommes et ces femmes qui ont servit de main d’oeuvre, dans un pays étranger, à un moment donné. Il est avant tout un hommage à toute cette génération, dont les histoires se croisent et se ressemblent.

Bande annonce:

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19550812&cfilm=231088.html