Une semaine après l’élection du cinquième président de la République d’Egypte,  son nom -scandé par une foule massée pendant plusieurs jours sur la place Tahrir dans l’attente des résultats- résonne encore dans toutes les rues du Caire. Même s’il est légitime qu’une majorité d’Egyptiens se réjouissent de la tenue d’élections libres après 30 ans de dictature, beaucoup d’incertitudes demeurent quant à l’avenir de l’Egypte, à commencer par la place qu’occupera l’armée dans ce nouveau système politique qui peine à se mettre en place, et n’accorde au nouveau président qu’un pouvoir très limité.

Sans oublier que Mohamed Morsi s’est hissé au pouvoir avec un taux de participation au second tour de 51%. C’est dire si sa victoire est fragile, d’autant plus si l’on considère les électeurs qui ont choisi de lui accorder leur voix dans le seul but de 

, un des symboles de l’ancien régime.

Parmi les incertitudes qui demeurent, toujours cette même question : quelle place sera accordée aux droits humains dans cette nouvelle Egypte ? L’actualité récente inquiète. Des viols et des agressions sexuelles ont récemment eu lieu sur la place Tahrir. Beaucoup de Coptes se sentent menacés par l’influence grandissante des partis islamistes, certains d’entre eux allant même jusqu’à évoquer la possibilité de quitter le pays. Et malgré les 2000 réfugiés toujours bloqués au poste frontière de Saloum, les prises d’otages dans le Sinaï et la politique du shoot to stop pratiquée aux frontières de l’Egypte (Israël et Soudan), 

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L’accession au pouvoir des Frères Musulmans va permettre de révéler le véritable visage politique de la confrérie, après plusieurs années de conciliations avec l’ancien régime. S’ils ne répondent pas aux attentes de la population, il ne fait nul doute que les Egyptiens seront leur faire savoir, que ce soit par le biais des urnes ou en faisant entendre leur voix sur la place Tahrir, avec des airs qui pourraient cette fois-ci être beaucoup moins favorables à Mohamed Morsi…