Sabine, tu pars en Sicile avec le réseau Migreurop auprès de l’un de ses membres fondateurs, l’Arci. Peux-tu nous parler d’un évènement qui aurait marqué ton engagement ?

J’aimerais évoquer l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour des élections présidentielles en 2002. Marseillaise, alors lycéenne dans un établissement public paisible avec une grande mixité sociale et culturelle, cet évènement m’a choquée, réveillée peut-être… Je me suis à la fois rendue compte de l’ampleur du racisme et de la xénophobie en France, mais également de la possibilité d’agir contre cela individuellement et collectivement. J’ai alors pensé qu’il ne tenait qu’à nous de choisir le monde dans lequel nous voulions vivre.

Au cours de mes années d’études et d’engagement associatif en France comme à l’étranger, je me suis passionnée pour l’histoire individuelle des personnes que j’ai rencontrées : qu’elles aient subit des violations des droits de l’Homme, et/ou qu’elles défendent ces mêmes droits.

C’est également ce que je recherche dans mes lectures et dans les films que je vais voir.

Pourrais-tu nous en donner un exemple ?

 

Il y a quelques années, j’ai découvert le roman autobiographique de Khaled Husseini, Les Cerfs Volants de Kaboul. Histoire d’un Afghan émigré aux Etats-Unis depuis les années 80, il s’agit certes d’un roman, mais je pense qu’il dépeint bien le tiraillement et les souffrances de l’exil, le partage entre l’envie d’oublier et celle de revenir..En outre il fait découvrir un peu l’histoire d’un pays, sans doute transformée par les médias de masse occidentaux.

 

Pour terminer, pourrais-tu évoquer une chanson ?

L’une de mes chansons préférées est une chanson de Michel Fugain, « Si tu cherches fortune », qu’il chantait avec le Big Bazar. C’est une chanson qui a en quelque sorte bercé mon enfance, une leçon de vie à l’encontre de la philosophie prônée par notre société de consommation, de réussite par l’argent acquis le plus rapidement possible, en oubliant l’essentiel : la vie, le parcours : « l’important c’est de  marcher (…) l’important c’est de rêver ».