• Est-ce que tu peux nous présenter ta mission ?

 

Je vais travailler auprès du Greek Council for Refugees à Athènes, un réseau d’avocats, d’anthropologues et de militants qui se bat pour les droits de migrants en Grèce. On s’intéresse à la pratique de  l’enfermement telle qu’elle se cristallise dans les centres de rétention pour les migrants.

La mission proposée par Échanges et Partenariats et Migreurop m’a vraiment passionnée car elle met en avant une toute autre perspective dans les projets dits associatifs. Une mission qui présente à la fois un intérêt scientifique et militant. Il s’agit de l’étude des conditions dans les centres de rétention en Grèce, phénomène tant récent qu’intense. Également, je vais examiner les rôle de l’agence Frontex ( l’agence européenne qui contrôle les frontières) et sa présence dans les centres de détention.

D’ailleurs, j’ai trouvé que l’organisation du cadre du programme est particulièrement juste. Le réseau Échanges et Partenariats met en relation plusieurs réseaux associatifs sur une échelle européenne et simultanément, donne la chance à de jeunes diplômés à participer activement à des projets de solidarité internationale.

  • Qu’est-ce que tu attends précisément de ta participation ?

Cette mission me permettra de mettre en lumière une partie des conséquences des politiques européennes en matière d’immigration en Grèce. J’espère pouvoir dévoiler, dans la mesure du possible, le fonctionnement des mécanismes de l’enfermement et de ses transformations, l’instrumentalisation des décisions législatives en matière d’immigration et apporter sur la scène publique des témoignages des migrants ayant vécu l’expérience dans ces lieux. C’est l’opportunité de diffuser une information importante qui servirait à alimenter la dénonciation de ces politiques-là, en vue de faire bouger la condition de l’enfermement à l’avenir. En d’autres termes, je considère que ce projet constitue une arme pour qu’on puisse intervenir sur un niveau politique et contester la violation régulière des droits de l’homme en Grèce. Dans ce but, je souhaite faire connaître le projet de Migreurop à toute personne, collectif et réseau qui lutte pour l’égalité des droits des migrants, et qui serait intéressé par une future collaboration contre les pratiques de l’enfermement.

  • Qu’est-qui t’a amené à participer à ce projet ?

Diplômée d’un Master de Sociologie et ayant une expérience dans le travail de terrain, je cherchais une alternative pratique en tant que sociologue. C’est qui m’a amené au milieu associatif dans lequel mes compétences seraient valorisées et où j’ai réalisé que je pourrais m’épanouir en faisant le pont entre ma formation et l’application pragmatique de mes connaissances tout en restant en accord avec mes principes éthiques et idéologiques.