iliana

Iliana part en Grèce pour 4 mois et demi dans le cadre d’un partenariat entre Migreurop et le Greek Council for Refugees (GCR).

 

De nationalité grecque, qu’est-ce qu’il t’a poussé de faire ce choix et de retourner dans ton pays d’origine ?

En dehors de la sensibilité particulière que je ressens naturellement pour la Grèce du fait de mes origines, j’ai éprouvé personnellement le changement qui a abouti à la situation actuelle, très dégradée, notamment pour les étrangers. Le contexte actuel de crise aggrave la situation des étrangers via la montée de mouvements d’extrême droite, l’appauvrissement brutal des classes moyennes ayant favorisé les tensions sociales, le repli identitaire et la xénophobie. Les violences sont de plus en plus sanglantes et sont exacerbées par l’impunité de groupes tels que l’Aube Dorée. Parallèlement, le gouvernement traite les étrangers comme des criminels entre les centres de rétention insalubres et la violence policière, il y a une réelle urgence humanitaire.  J’ai pu aussi constater ce phénomène à l’échelle de mon quartier. Un quartier historiquement militaire d’Athènes, plutôt aisé et conservateur dans lequel la classe moyenne a été durement touchée par la crise. J’ai donc vu concrètement des personnes que je côtoie depuis mon enfance entrer dans des groupes néo-nazis. Mais aussi les suspicions et les menaces sur les habitants opposants se multiplier pour devenir permanentes. Cela m’a même amenée à rompre des liens avec des personnes dont j’étais proche. C’est tout ce contexte qui m’a amenée à postuler pour cette mission espérant de contribuer de ma propre façon à la sensibilisation de la société civile et de l’opinion publique.

 

Athènes, Istanbul, Paris…

Et oui, la multi-culturalité me va bien ! Lors de ma licence en études turques à Athènes, je suis partie en Erasmus à Istanbul, afin de mieux connaître le pays et le peuple que je ne connaissais que par les bouquins. C’était une expérience qui m’a donné encore plus envie de bouger. Je suis donc partie pour Paris où je suis restée 4 ans et demi afin de poursuivre une licence et un master 2 dans le domaine des Relations Internationales à l’INALCO. La particularité de ces études est la combinaison entre études des relations internationales et d’une langue orientale. Je me suis donc trouvée dans un environnement entourée par des personnes ayant le même intérêt que moi, les relations internationales, étant en même temps attirées par des cultures du monde entier. L’échange quotidien avec eux m’a donné envie d’aller plus loin, de voyager encore plus, tout en rapport avec ma passion pour les questions humanitaires et sociales. Dans l’avenir j’aimerais continuer dans le même chemin. Pouvoir travailler pour une association qui corresponde à mes idées, c’est-à-dire pouvoir travailler pour et avec les gens, dans des endroits différents. Après la mission j’aimerais bien continuer à voyager, peut-être en Europe ou, qui sait, dans un pays hors contexte européen !

 

Pourquoi tu pars en mission ?

Depuis que j’ai pu constaté le statut et les conditions de vie des minorités et des migrants en Grèce, j’ai toujours voulu m’engager sur les questions migratoires. Le partenariat entre Migreurop et le GCR correspond absolument à ce souhait, m’introduisant dans le milieu associatif à la fois français et grec. Echanges et Partenariats me donne l’opportunité de réaliser mon rêve : partir en mission en Grèce et travailler pour la défense des droits des migrants. Merci EP !