Volontaire en Italie pour la Confédération paysanne et l’Associazione Rurale Italiana sur le thème des travailleurs saisonniers migrants

Pourquoi l’agriculture paysanne?

C’est en fait un long chemin qui m’a amené à m’intéresser à l’agriculture paysanne.

Ça a commencé par la cuisine, la convivialité, puis viennent les produits, les producteurs, les circuits d’approvisionnement, pour aboutir à une réflexion sur  les systèmes de production et les comportements alimentaires en général.

Au cours de ce cheminement, j’ai eu l’occasion de me frotter entre autres à l’agroécologie, la cuisine partagée, à des réseaux comme Slowfood par exemple, un mouvement international résumé par la devise  » clean, good and fair food » (pour l’anecdote, c’est d’ailleurs près de Turin que le mouvement est né, précisément dans les régions dans lesquelles je vais me rendre).

Je me suis petit à petit investie dans des projets d’agriculture et d’apiculture urbaine, qui m’ont permis de développer mes connaissances en la matière. Cela comporte également des thématiques d’émancipation et de résilience passionnantes.

C’est à travers ces projets que je peux faire le lien avec le monde agricole paysan et aux problématiques qui sont les siennes, telle que la souveraineté alimentaire et plus pragmatiquement en Europe, une action pour modifier la PAC afin notamment de favoriser une agriculture plus respectueuse des paysans, du territoire, des hommes et de la nature.

Pourquoi l’Italie?

Par goût personnel d’une part, j’ai étudié l’italien au collège et  je le parle (presque !) couramment.

J’y suis allée régulièrement en voyage, pour cuisiner, pour des festivals de court-métrages et également pour y faire du Wwoofing dans des petites fermes biologiques du Piémont.

Il n’y a cependant pas que des petites fermes en Italie du Nord, loin s’en faut, il s’agit également d’une zone céréalière et de maraîchage intensif, cette dernière activité impliquant une concentration de main-d’œuvre saisonnière. La question des conditions des travailleurs migrants ici a toute sa pertinence, et fait écho pour moi à la situation des Mondine, ces femmes qui désherbaient les rizières jusqu’au milieu du 20ème siècle, dans des conditions très difficiles, et dont les chants de luttes sont encore très populaires aujourd’hui.

Pourquoi toi?

Ce volontariat articule deux thématiques à savoir la défense de l’agriculture paysanne et d’autre part, la question des travailleurs migrants et du respect de leurs conditions de travail et de vie. De fait, après des études en droit social, j’ai travaillé dans une structure pour la protection sociale européenne, ce qui, associé à mon intérêt  pour l’agriculture paysanne, fait en réalité assez naturellement le lien avec cette mission; elle s’insère assez justement dans mon cheminement personnel et professionnel.

Aujourd’hui je contribue parallèlement à la création d’une coopérative d’agriculture urbaine à Paris  « Les mauvaises herbes », avec l’idée de sensibiliser, de produire pour aller vers un autre modèle de consommation et de production. Nous sommes en cours de projet et mon volontariat en Italie est en quelques sortes un chapitre de plus qui s’inscrit dans son histoire.