On manifeste. On manifeste contre ou pour. On manifeste pour se faire entendre. On manifeste sauvagement. Parfois illégalement, mais souvent avec autorisation.On a déjà toutes et tous participé-es à des manifestations dans différents cortèges : syndicale, politique ou dans le fameux « cortège de têtes ». Criées à en perdre la voix, à essayer de ne pas se frotter les yeux remplis lacrymo ou même à s’emmerder royalement dans des manifs syndicales …

Mais ce que l’on sait moins c’est comment s’organise ces différentes manifestions. La plupart du temps l’organisation de ces dernières sont des rapports de force houleux entres organisations du mouvement sociales : cris, pression et déchirement avant de se retrouver ensemble à battre le pavé … Bienvenue dans l’organisation d’une manifestation contre le TTIP à Madrid !

Mais en quoi consiste le TTIP ? Il s’agit d’un traité de libre-échange entre l’Amérique du Nord et l’Union européenne portant sur l’agroalimentaire négocié en secret durant des mois, divulgué au public, qui attend de recevoir l’approbation du Parlement européen le 1-2 février prochain. Ce traité bénéficie d’une campagne marketing en cours et qui a pour objectif final d’harmoniser à la baisse les législations des deux côtés de l’Atlantique, au seul profit des grandes entreprises. Ses conséquences : plus de chômage, plus de privatisations, moins de droits sociaux et environnementaux. En définitive, il apporte sur un plateau nos droits au capital.

Face à cette offensive, plus d’une centaine d’organisations de l’État espagnol, comme partout dans le monde, décident de se mobiliser à travers la campagne « Stop TTIP & Ceta ».

Justement, il se tient le 12 janvier dernier une « inter-orga » à 19H dans le centre de Madrid prés de Gran Via dans le local de « ecologistas en accion ».

Premier tour des organisations présentes : Attac, Podemos (les deux tendances principales étaient présentes) , Izquierda abierta ( la gauche ouverte) , UGT , CGT ( qui sont les deux syndicats principaux en État espagnol) , ecologistas en accion et Greenpeace.

L’ordre du jour porte sur l’organisation concrète de la manifestation qui aura lieu dans deux semaines et les actions à mener :

 

  • Quelles affiches avec quels mots d’ordre ?
  • Animation de la manifestation.
  • Interpellation d’élues du PSOE (l’équivalent du parti socialiste en France, qui trahit de la même manière !)
  • Service d’ordre.

 

1) Une même envie d’en découdre, mais avec une stratégie différente …

 

Si tout le monde s’accorde sur le faite d’avoir une batucada pour rythmer la manifestation, les désaccords se font ressentir quant à l’interpellation d’élues du PSOE à la commission européenne : le vote est il un moyen de lutte ?

Pour certain, cela offre une possibilité institutionnelle pour venir à bout du traité transatlantique pour d’autre cela emmène la lutte vers des carcans électoraux qui désempare la base militante de ses propres moyens d’action.

S’en suit une franche engueulade sur comment qualifier la nature du PSOE , une gauche qui a trahis à qui on ne peut plus faire confiance dans sa globalité ou s’appuyer sur son opposition interne pour tenter de changer la direction politique du parti.

Le débat ne sera pas tranché cette fois-ci avec une série d’interventions où chacun-e se trouve dans l’obligation de faire des compromis pour garder le cadre large que compose la mobilisation contre le TTIP.

 

2) Une manif oui ! Mais comment ?

 

Si tout le monde s’accorde sur le faite d’avoir un matériel spécifique pour appeler à la manifestation et d’y avoir le plus de monde possible. Cela se complique quant a savoir l’ordre des cortèges !

Si certaine règle font toujours l’unanimité : le premier cortège est celui du collectif unitaire ensuite les cortèges syndicaux … reste à savoir qui suit ! Si certaines organisations politiques argumentent sur leurs implications dans la mobilisation pour avoir une meilleure position … d’autres ne veulent pas en entendre parler et propose un placement par ordre alphabétique. Si cela ne fait pas l’unanimité ça permet néanmoins d’apaiser quelque tension qui seront remise au jour de la manifestation.

 

3) De la lutte oui … mais beaucoup d’amour !

 

Pour la préparation de la manifestation, il n’y a pas que de la confrontation et bien heureusement !

Pour les mots d’ordre à scander par exemple, une proposition qui ravit tout le monde est la proposition d’un choral, en reprenant l’air de la musique des misérables en y changeant les paroles pour dénoncer les méfaits de l’accord transatlantique … une manif en musique et chanson !