Nous avons toutes et tous en tête cette phrase de Simone de Beauvoir, qui ne nous quitte jamais vraiment et dont on mesure aujourd’hui tristement la justesse et l’intemporalité :

N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.

C’est en ayant conscience de cette phrase ou simplement en étant choqués des dires du nouveau président américain Donal Trump, que des milliers de femmes et d’hommes se sont rassemblés le week end dernier, en réaction à l’investiture présidentielle.
La « Women’s March » est partie d’un appel posté sur Facebook pour le 21 janvier 2017, à la suite de la campagne présidentielle marquée d’annonce sexistes, homophobes et autres idées réactionnaires portées notamment par Donald Trump. Ce sont plusieurs organisations frontalement opposées à Trump et défenseurs des droits humains qui se sont greffés au mouvement et l’ont fait grossir jusqu’à rassembler un melting pot de citoyens. Cet appel a été relayé et suivi dans les quatre coins du monde afin de dénoncer ce qui a déjà été dit, prévenir et contrer ce qui risque de se passer.

Initialement, la « Woman’s March » fait allusion à la  » Great March on Washington » de 1963, où des milliers d’américains ont affirmé leur combat pour les droits civiques des afro-américains. Le « I have a Dream » de Martin Lucker King vient de là.
C’est parce que nous sommes une « minorité » (pourtant majoritaire) que nos droits sont fragiles et font l’objet d’ajustement au gré des époques. « Ajustements » que Trump s’est empressé de faire en début de semaine en signant le décret, baptisé Global Gag Rule, interdisant le financement, par les États-Unis, d’ONG internationales qui soutiennent l’avortement. « Les organisations non gouvernementales devront donc faire un choix cornélien : soit renoncer au financement américain, soit renoncer à proposer un service de planning familial aux femmes. »

http://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-mesure-anti-avortement-signee-par-trump-la-photo-de-trop?utm_source=Facebook&utm_medium=Social&utm_campaign=Echobox#link_time=1485265727

 

Un petit bonus de l’association 52 :


Retour sur un week end de mobilisation mondiale où des millions de femmes, d’hommes de vieillard et d’enfants se sont rassemblés pour exprimer leur désaccord face à l’investiture de Donald Trump et ce qu’elle représente en terme de « piétinement » des droits de l’Homme, des Femmes, des droits LGBTI, etc.

C’était 500 000 personnes dans les rues à Washington ce 21 janvier 2017 au lendemain de l’investiture du nouveau président des Etats Unis Donald Trump, 2 millions aux Etats Unis et des milliers à New Delhi, à Paris, et jusqu’en Antarctique.

A Paris

Les citoyens sont partis de la place du Trocadéro. Les chants et les langues se mélangent, on entend et on crie « No nazis, no KKK, no fascist USA !», « So, so, solidarité avec les femmes du monde entier ! ». C’est sous le soleil que toutes les générations se sont rassemblées pour marcher, le visage souriant mais le regard grave. La plus jeune, plus revendicatrice et provocatrice portent des slogans féministes quand la plus vieille parle au nom de Paris et du reste du monde contre la politique de Trump.

A Milan

Peu nombreux mais présents, les militants et citoyens milanais se sont rassemblés à deux reprises pour exprimer leur désaccord face à l’investiture de Donald Trump comme le 45ème président des États Unis d’Amérique. Le vendredi 20 janvier, une cinquantaine de personnes se sont rassemblés devant le consulat américain, les policiers assiégeant toutes les rues alentours. Beaucoup de jeunes étaient là pour exprimer leur combat contre les idées conservatrices et réactionnaires, portées notamment par Donald Trump mais aussi Le Pen, Erdogan et Salvini en Italie, député européen de la Ligue du Nord, parti fasciste italien. Le « Siamo tutti antifasciste » (nous sommes tous antifascistes) criés en coeur prend ici tout son sens au vue de l’histoire contemporaine italienne, et doit nous mettre en garde contre la montée en force des idées réactionnaires, sexistes et racistes dans les démocraties occidentales.
Le lendemain, une centaine de personnes ont répondu à l’appel mondial de la « Women’s March » sur la piazza della Scala. « La marche des femmes » est devenue « la marche de tous » à Rome et à Milan, pour réaffirmer l’importance de la solidarité pour des droits de l’Homme et les droits de femmes.

 

Comme à l’aune d’une bataille, la société civile américaine prend le monde à témoin. Résistance et ingouvernabilité sont leurs cris. Elle semble s’organiser à l’envahisseur dangereux et incontrôlable qu’incarne Trump. Cet Envahisseur a de multiples visages notamment dans toutes les démocraties occidentales. A coup de populisme et de conservatisme, ils affirment leur valeur de domination de l’homme sur l’Autre, que ce soit les femmes, les immigrés ou la planète. Il est là, soyons prêt.

 

Rosalie & Leïla