#65 « Tous devraient avoir le droit à quatre murs et un toit, sans avoir peur que la journée de demain se termine dans la rue. » Ana Santos et Diogo Doria
Photo de Sandra Bernardo.

 

Des étudiants en Design de communication de Faculté des Beaux Arts de l’Université de Lisbonne ont terminé hier de coller des photos de visages d’habitant(e)s du quartier de Santa Filomena sur les maisons que la mairie d’Amadora veut démolir.

 

Ce sont dix photos, grand format. Huit d’entre elles citent l’article 65 de la Constitution de la République Portugaise, qui commence par l’affirmation suivante : « Tous ont droit, pour eux-mêmes et pour leur famille, à un logement de dimension adéquate, qui permette hygiène et confort et qui préserve l’intimité personnelle et la vie privée familiale.

Comme l’expliquent Ana Santos et Diogo Doria dans la présentation de leur projet de fin d’études, ce travail a pour objectif principal d’attribuer un visage et une voix aux habitant(e)s du quartier de Santa Filomena qui se trouvent devant un futur incertain et ce à court terme. Il y a des visages qui doivent être vus, des personnes qui vivent dans chacune des maisons susceptibles d’être démolies, qui méritent d’être entendues.
Ces habitant(e)s sont menacé(e)s d’expulsion, sans qu’on leur propose de solution ni d’alternative viable. Les 26 et 27 juillet, la mairie d’Amadora a expulsé environ six familles et leurs maisons ont été démolies. Il s’agit d’hommes, de femmes et d’enfants, y compris des personnes malades ou handicapées, dont la plupart n’a à ce jour pas trouvé de solution durable et vit dans des conditions extrêmement précaires.
Bien qu’aucune démolition n’ait eu lieu au cours de mois d’août, c’est avec appréhension que nous – le collectif Habita et les habitant(e)s – envisageons la possibilité que, comme promis par la mairie, les démolitions reprennent en septembre. Il est urgent que les démolitions soient suspendues, pour permettre la réalisation d’un recensement de la situation réelle des habitant(e)s et l’évaluation de solutions alternatives et socialement justes. Il nous paraît également fondamental que la mairie propose d’urgence des solutions pour les personnes qui ont déjà été mises à la rue. Certaines d’entre elles ont vu leur état de santé s’aggraver. Toutes souffrent de la précarité de la situation. Pour les enfants, la rentrée scolaire approche et c’est leur intégration pédagogique qui est en jeu.
Après les plaintes déposées auprès du médiateur de justice et de plusieurs institutions nationales et internationales, les appels à solidarité, les recours en justice, les pétitions et les mobilisations diverses, c’est l’art qui vient rendre au quartier son humanité.