Dans trois semaines, ma mission se termine.

Depuis quelques jours déjà, je suis sous le feu de la rédaction du rapport final et des derniers entretiens pour compléter mon rapport.

La rédaction de ce rapport m’amène à questionner ma position :
Qu’est-ce-que ce rapport doit contenir?
A qui je m’adresse?
Dans quel but?
Qu’est-ce-que je veux, ou pas, dévoiler sur la PAH?

Les premières semaines, étant mauvaise en espagnol, je marchais beaucoup à l’observation et l’intuition, je notais tout ce que je voyais, entendais et pressentais, ce qui me questionnait.
Petit à petit, j’ai commencé à prendre ma place, à rédiger des compte-rendus, à participer à des commissions de travail, à prendre la parole aux assemblées, à alimenter le travail de la Plateforme… à faire partie du mouvement?
Ces deux positions radicalement différentes m’ont permis d’emmagasiner beaucoup d’éléments très intéressants sur la PAH.

Ma relation avec certainEs militantEs a changé. Un lien de confiance s’est crée. Cette affinité m’a permis de participer à des événements particuliers, d’accéder à des nouveaux cercles de discussion, de découvrir des facettes plus discrètes du mouvement mais néanmoins très stratégiques.

Six mois de terrain plus tard. De nouvelles questions me taraudent. Ces questions énoncées sans une étude plus longue et approfondie (telle qu’une thèse) méritent-elles d’être posées dans le rapport? Quelles seraient leur utilité? Sans un travail de terrain, ne pourraient-elles pas seulement mettre en difficulté/à nu le mouvement?

Je me suis un moment demandée comment valoriser toutes les observations que j’avais faites, les discussions auxquelles j’avais assistées, les assemblées enregistrées, les actions filmées… Mais aussi comment fouiller mes intuitions… Intuitions qui alimentent de nouvelles hypothèses.

Comment continuer ce pré-travail? Dans quel cadre? Sous quelle forme? Mon projet de thèse, petit à petit, s’effiloche. En master 2, je n’avais pas de sujet stimulant mais un financement. Cette année, j’ai un sujet stimulant mais pas de financement ! L’histoire de la poule et l’oeuf, tout ça tout ça, vous savez.

Enfin bref, tout ça pour dire que je suis à un moment clé de mon engagement.
En juin, je reviendrai à la PAH. Mais y reviendrais-je en tant que doctorante faisant une recherche action ? Ou en tant qu’activiste ?