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Je profite de ce blog et de la visibilité qu’il offre pour diffuser un article que j’ai rédigé pour l’Institut Français des Études Anatoliennes à Istanbul (IFEA) – institut de recherche en sciences humaines (anthropologie, sociologie, histoire, archéologie, géographie, urbanisme…) – suite à ma participation au sein d’une ONG à la frontière turco-syrienne pendant l’été 2015.

La publication de cet article sur le blog m’est apparu apparue pertinente car il s’intéresse à deux thématiques qui nous concernent particulièrement : la mobilité humaine et l’engagement de la société civile.

Mobilité humaine car il s’agit d’une organisation apportant assistance au familles syriennes installées sur le territoire turc, proche de la frontière. Ces personnes ne sont donc pas seulement des migrants mais des migrants internationaux. En effet, le sens communément utilisé pour le mot « migrant » n’est pas seulement celui d’une personne qui se déplace, car un breton qui va étudier à Toulouse et s’installe ensuite à Paris pour travailler n’est pas migrant, pourtant il se déplace. L’utilisation du mot « migrant » s’inscrit ainsi dans un champs lexical politique et est finalement peu lié à la mobilité elle-même : réfugié, clandestin, syrien, visa, politique migratoire, Schengen, étranger, détention, passeur…Il est vrai que depuis l’été dernier, les médias ont préféré l’utilisation de terme « réfugié » mais cela nous amène à un autre problème, peut-être plus grave encore. Beaucoup de ces personnes en déplacement ne sont pas des réfugiés ni même des demandeurs d’asile. L’exemple turc est manifeste : le statut de réfugié est accordé uniquement au citoyens des pays européens….chercher l’erreur….Parler de migrants c’est être un peu aveugle, car nous sommes très nombreux à nous déplacer, parler de réfugiés c’est un peu mentir, c’est qualifier des gens de ce qu’ils ne sont pas, de ce qu’ils cherchent à devenir. Il n’est pas nécessaire de continuer avec ce genre de réflexion terminologique, elle est sans fin. Une chose est claire, la répartition de la liberté de circulation est très inégalement répartie sur notre planète. Et ces familles syriennes ne sont pas celles qui en bénéficient le plus…

Engagement de la société civile car les ONG sont les représentantes par excellence de la société civile. En effet, celles-ci ne dépendent pas directement d’un État mais cela ne signifie pas pour autant qu’elles sont indépendantes. Le terme même d’ONG est large, il représente de nombreuses formes d’organisations. En France nous pouvons faire la distinction entre ONG et associations, ce n’est pas le cas en anglais. L’ONG pour laquelle j’ai travaillé est une ONG de professionnel apportant une assistance verticale et à sens unique envers les personnes qu’elle cherche à aider. D’ici vient l’interrogation principale de mon article : l’aide apporté par cette organisation est effective et claire, elle apporte nourriture et matérielle à des familles très vulnérables, mais je n’arrive pas à identifier son caractère émancipateur. L’aide apporté est considéré comme temporaire, c’est une aide d’urgence. Pourtant certaines familles ont quitté la Syrie depuis plusieurs année, et le conflit armé en Syrie ne semble pas s’estomper. Cette ONG est une composante de la société civile, mais qu’elle place donne-t-elle au reste de la société civile, qu’elles interactions a-t-elle avec la population ?

Vous trouverez l’article via ce lien : Réflexion sur la mise en place de programmes d’aide d’urgence à la frontière turco-syrienne

lien pour l’ Axe Migration et Mobilité de l’IFEA