Ça y est, le jour J arrive. Le jour du vernissage ! Après moultes réflexions, nous avons décidé de faire un vernissage de l’exposition « Moving Beyond Borders », exposition de Migreurop et mise en scène par la compagnie Etrange Miroir.

Après avoir fabriqué à la main des panneaux pour indiquer où se trouve la Bibliothèque Universitaire de Calais, être allé.e.s attacher ces panneaux dans le vent ( très froid) avec une ficelle trop fine, tartiné plusieurs plateaux de toast ( en avoir manger quelques-uns en passage), nous voilà fin prêts. Il ne reste plus qu’à attendre les invités et espérer qu’ils seront nombreux.

Finalement, après le quart d’heure de retard de politesse, nous sommes environ cinquante. c’est bon signe!

Il faut maintenant prendre la parole. Je décline donc l’ensemble des activités mises en œuvre pour ces deux prochaines semaines, telle une bonne élève. Et, évidemment, stress oblige, j’oublie le plus important pour moi : remercier les photographes réfugiés de l’atelier Jungleye qui ont participé au montage de l’exposition la veille… Je file au buffet pour oublier cette bourde que moi seule ne connaît.

Les invités commencent à partir, il est l’heure de ranger tout ce buffet et de rentrer chez soi. J’apprends qu’il y a «  du grabuge » près de l’Eurotunnel : beaucoup de réfugiés tentent de « passer » ce soir…

Sur la route pour rentrer, je vis pour la première fois ce moment de la journée si particulier dont on m’a tant parlé : la rencontre de deux Calais. Le Calais du jour rentre chez lui, tandis que le Calais de la nuit arrive, petit à petit : des groupes de gens emmitouflés marchent tous dans la même direction. Comme une communion, un pèlerinage, non dit mais partagé. Ils tentent de sortir de ce pays qui les en empêche. Cet interstice où se frôlent deux modes de vie, deux citoyennetés, l’une pleine et entière, l’autre interdite et bafouée.

Finalement, c’est bien ça que m’évoque Calais : un entre-deux monde.