Voilà un mois tout juste nous quittions définitivement notre « territoire », le Parc de Flamengo, après y avoir passé une dizaine de jours intenses, chargés en débats, en rencontres, en joies et en déceptions, en stress et autres délicatesses qui font le quotidien d’un sommet.

 

Le sommet a rencontré un gros succès de mobilisation : 350 000 personnes sont venues à l’Aterro do Flamengo, 80 000 ont participé à la manifestation le 20 juin. La manifestation de soutien à Vila Autodromo (une favela menacée d’expulsion en raison des Jeux Olympiques de 2016) aura elle aussi réunit un nombre conséquent d’activistes et ce en dépit des difficultés posées par le gouvernement local (interdiction de la manifestation dans un premier temps, puis limitation du nombre de manifestants autorisés, puis blocage des bus affrétés par les organisateurs).

 

La méthodologie, qui avait occupé une place centrale dans le processus d’organisation, et visait à ouvrir la voie à une nouvelle forme de sommet, plus tournée vers la construction de luttes globales, aura bien permis d’aboutir à une déclaration commune comportant quelques perspectives de mobilisation. À présent le temps nous dira si celles-ci resteront essentiellement déclaratives ou non.

 

Quoi qu’il en soit le sommet aura permis à des mouvements pour le moins divisés, qui ne travaillaient plus ensemble depuis longtemps, de se prouver à eux-mêmes qu’ils pouvaient surmonter leurs divisions et réussir à mobiliser collectivement et largement. Ce qui est d’autant plus important au vu de l’échec que représente la conférence officielle et du rôle clé qu’est en train de prendre le Brésil à l’échelle internationale dans la définition de politiques environnementales non contraignantes et de marchandisation de la nature.