Le calme après la tempête

Voilà, c’est fini. Des mois et des mois de travail, quelques jours de folie, et voilà. C’est fini. À peine le temps de comprendre ce qu’il s’est passé. Du soleil, de la pluie, du vent, des gens (plein de gens), des problèmes, des solutions, des rigolades, des engueulades, de la fatigue, des bières… c’est à peu près le meilleur résumé que je puisse faire de ces quelques jours de Forum Social Mondial du point de vue des « coulisses ».

C’était une semaine de folie, pendant laquelle Tunis a semblé être un peu le centre du monde, certes d’un petit monde, celui des militants, des activistes, des ONGistes… Mais quand même. Et puis vient le moment où tout ce monde s’en va. Le moment où le calme revient dans la ville. Retour au bercail, ou au point de départ ?

Le monde a-t-il changé ? J’en doute. Même à l’échelle de la ville le changement ne se fait pas sentir. Alors après l’agitation collective, restent les questions. À quoi cela sert-il ? Se réunir, d’accord, mais pour quoi faire ? Pour discuter, dire l’état du monde, ou pour organiser les luttes, les résistances ? Quel message porte le mouvement altermondialiste ? Qui l’entend ? Un autre monde ? Pourquoi pas, mais lequel ? Et comment le construire ?

J’ai vu beaucoup de joie, de passion, d’envie d’être ensemble, de lutter, de construire, de déconstruire, mais je ne suis pas sûr d’avoir ne serait-ce qu’aperçu des solutions…

J’ai entendu qu’un « autre monde est possible, mais ce n’est pas sûr qu’il soit meilleur que celui-ci ». Parce que face à un mouvement altermondialistes qui se cherche, il y a ici, et ailleurs des forces qui se lèvent, organisées et déterminées à gagner du terrain et à construire un autre monde, dans lequel « il n’est pas certains que nous puissions tous avoir une place ».

J’ai entendu qu’il fallait « soutenir le peuple le grec », mais qu’on ne savait pas comment.

J’ai vu la volonté de femmes et d’hommes en lutte, leur détermination à faire valeur leurs droits et à obtenir accéder à leur dignité.

Mais finalement, la seule certitude qui reste, c’est l’incertitude. Le monde changera, le monde change. Reste à voir et à savoir comment, pour quoi, et pour qui. Je continue à croire que nous pouvons participer à ce changement, voire l’impulser et l’orienté, mais sans vraiment savoir comment…

En attendant, il paraît que le Forum Social Mondial posera la prochaine fois ses valises à Montréal. Peut-être un autre monde nous attend-il de l’autre côté de l’atlantique…