« Dès la première rencontre, Istanbul ne vous quitte plus : vous l’avez dans la peau pour la vie. La ville vous envoûte, vous emporte ; elle vous agace, vous fatigue aussi. Mais dès que vous vous éloignez d’elle, vous perdez vos couleurs, votre joie de vivre, votre âme »
Istanbul, émergence d’une société civile,
Defne Gürsoy et Uğur Hüküm

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Istanbul…
Je veux parler de mon amour pour cette ville, de la beauté de ses rues, des lumières le soir quand la nuit tombe, les odeurs douces et grasses à chaque passage, les sirènes des bateaux et le cri des mouettes, l’appel à la prière qui part du bas et rebondit sur les colines, de la vie paisible qu’on peut y vivre.

Istanbul…
Je veux parler de ma haine pour cette ville, de ce bruit incessant, des klaxons des taxis, de la foule qui nous entraine d’un bord à l’autre de la rue, d’Istiklal noire de monde, des rues masculines, de la solitude dans cette immensité, de la destruction permanente et la reconstruction du toujours plus haut, toujours plus grand…
Pourtant je reviendrai. Comme à chaque fois.
J’ai vu les policiers remplacer les militaires dans les rues, j’ai senti les gaz lacrymogènes et suivi les manifestations, de loin. J’ai assisté aux campagnes électorales, aux scandales de corruption, à l’incompréhension. J’ai lu les horreurs que les pères, les frères, les maris, les oncles font à leurs filles, leurs sœurs, leurs femmes, leurs nièces.
Lorsque je suis loin d’Istanbul, lorsque je fuis cette fourmilière, parce que mes sens sont saturés d’informations, que j’en suis dégoutée, elle me manque comme jamais. De tous les plaisirs de la ville, je peux revoir les paysages en fermant les yeux, je peux retrouver les odeurs, mais ce dont je veux me souvenir, extraire du bruit permanent, décortiquer et chérir, ce sont les musiques d’Istanbul.
A tous les coins de rue, à chaque instant de la journée, écoutez et laissez vous porter, communiez avec cette ville et avec ses habitants, partagez ce simple instant, au son des violons et des chants.

 

Cours de musique classique autour d’un violoniste, dans le quartier de Cihangir

A la sortie du bateau, sur les quais de l’embarcadère de Kadikoy, un vendredi soir, une ronde s’est formée autour d’un musicien. Une trentaine de personnes, hommes et femmes, dansent en cercle autour de lui et commencent à chanter

De mon lit à Cihangir, extrait de l’appel à la prière de l’après-midi, en provenance de la mosquée de Tophane

Jour de Saint-Valentin, une fanfare s’installe dans l’artère principale de Cihangir

Un dimanche après-midi, un chanteur s’est installé sur le quai du Vapur à Kadikoy

 

A écouter/voir aussi…
Light in Babylon – Mélanges des cultures (© ARTE), reportage sur un groupe de rue à Istanbul

Une déclaration d’amour à Istanbul (en couleurs et en images…) Istanbul Istanbul – Marc Aryan