Trois semaines ont passé depuis les inondations. L’eau est redescendue même dans les villes très touchées comme Doboj où le niveau d’eau avait atteint près de 7 mètres et a mis 5 jours avant que la rivière ne retrouve son lit.

Pour rappel, la Bosnie-Herzegovine ainsi que la Serbie et la Croatie ont été touchées par les plus graves inondations depuis 120 ans le vendredi 16 mai dernier. De nombreuses villes ont été touchées entraînant de nombreux dégâts matériels et au dernier bilan on dénombrait 77 morts.

 

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Les bords de la Vrbas à Banja Luka le lendemain des inondations et trois semaines après.

         

Le weekend ainsi que la semaine suivants, à Banja-Luka, de nombreux volontaires se sont rendus auprès de différentes organisations ainsi que dans les villages inondés pour aider les personnes sinistrées. Le week-end, il y avait même trop de volontaires. En effet, je suis allée m’inscrire à la mairie pour me porter volontaire et un bus nous a emmenés dans une partie de la ville complètement inondée. La plupart des personnes n’étant pas équipée de bottes, il a fait demi-tour pour nous emmener dans une autre partie où les dégâts étaient importants mais où l’eau était déjà redescendue. Il nous fallait alors faire du porte à porte pour demander aux habitants s’ils souhaitaient de l’aide. Comme nous étions au nombre de 50 environ, nous n’avons pas tous trouvé une maison où nous pouvions être utiles. Mais tant mieux, cela signifiait que la solidarité était très importante.

La semaine suivante, l’université ainsi que de nombreuses associations ont annulé leurs cours ou activités afin de permettre aux jeunes d’aider. Une organisation notamment, spécialisée dans l’accueil des enfants des rues à Banja Luka, a annulé toutes ses activités durant une semaine pour organiser l’aide. Elle recevait les appels des familles dans le besoin, coordonnait les différents volontaires ainsi que toute l’aide matérielle. Petite association, toutes ses salles étaient remplies de chaussures, de vêtements, nourriture ou produits hygiéniques en tout genre. Il fallait donc trier tout cela et en faire des paquets pour les envoyer aux familles.

 

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Les bords de la Vrbas à Banja Luka le lendemain des inondations et trois semaines après.

         

Mais voilà, plus de deux semaines ont passé et les activités et cours ont repris. Qu’en est-il maintenant de la situation des personnes autrefois inondées? La plupart des familles touchées ont perdu énormément au niveau matériel: meubles, vêtements… Lorsque les maisons possédaient un étage, les familles pouvaient limiter les dégâts mais lorsque ce n’était pas le cas, certaines familles ont tout perdu. Je me souviens d’une maison dans laquelle je m’étais portée volontaire. N’ayant pas d’étage, cette famille de 3 femmes (une mère très âgée et ses deux filles elles-mêmes à la retraite) avait tout perdu ou presque. Elles n’avaient plus de lit, de couverture, avaient dû jeter une grande partie de leurs vêtements et ne pouvaient laver les autres car leur machine à laver avait rendu l’âme. On a dû enlever tout le parquet. Cette famille n’ayant qu’une retraite modeste estimait à 3 ans le temps nécessaire à la récupération de leurs biens. Et ce cas n’est malheureusement pas isolé. Certaines personnes estiment même que les dégâts sont plus importants que ceux provoqués par la guerre. Heureusement, la solidarité reste importante et la mobilisation des amis et des membres de leur famille permet à ces sinistrés de respirer un peu.