Travailleuse domestique malienne membre de l'association ADDAD au FSM de Tunis

Fatoumata, travailleuse domestique malienne membre de l’association ADDAD au FSM de Tunis

Travail domestique: Stop à l’esclavage moderne

 

Au Forum Social Mondial à Tunis s’est tenu un atelier sur la situation des travailleuses domestiques dans le monde (1). Des témoignages de différents pays ont mené à de riches débat ainsi qu’à des échanges constructifs. La lutte pour le respect du travail décent continue !

Au quatre coins du monde, entre 52 et 100 millions de personnes travaillent comme travailleurs domestiques. 83% d’entre eux sont des femmes. Des enfants et des jeunes sont également impliqués. Ils et elles nettoient, préparent à manger, prennent soins des enfants et beaucoup plus encore !

Mais très souvent leurs droits du travail sont violés, ils et elles ne sont pas reconnu(e)s comme de vrais travailleurs et ont en général un statut social très bas. Les travailleurs et travailleuses domestiques ont droit au respect pour leur travail : ils sont la solution à de nombreux problèmes et soutiennent des familles entières souvent 24h/24h. Elles et ils ont droit à une vie décente et un travail décent : un salaire minimum, des jours de congés, la protection sociale…

 

Lala Hakuma de Al Shehab Insitution, ONG  de développement en Egypte explique:

Le contexte général en Egypte n’est pas favorable au droit des travailleurs informels, et d’autant plus pour les travailleurs domestiques, qui, en plus d’être des travailleurs informels sont dans la plupart des cas des femmes. La législation égyptienne ne reconnait pas les travailleuses domestiques et par conséquent ne leur concède aucun droit ni aucune protection sociale. Elles sont vulnérables face aux pertes d’emploi, et sont généralement exploitées (horaires de travail, harcèlement…) par leurs « employeurs ». Il existe des associations de défense des droits des travailleuses domestiques, mais celles-ci excluent de leurs projets les travailleuses étrangères, qui restent une catégorie de travailleuses domestiques particulièrement fragiles.

Al Shehab a initié un travail de coopération avec différentes organisations égyptiennes pour mener de front une campagne pour la ratification de la convention 189 et pour faciliter l’auto-organisation des travailleuses domestiques.

Carmela Sifuentes, présidente nationale de la CGTP Conféderation Générale des Travailleurs du Pérou témoigne : « J’étais à Genève quand l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a adopté la Convention 189 qui fixe des normes minimales et met en avant le travail décent pour les travailleuses domestiques. C’était vraiment un moment historique. On a crié, chanté. Mais le travail continue. La convention 189 fixe la journée de travail à 8h et exige un salaire minimum décent. Actuellement au Pérou, une journée de travail de 10h à 16h est encore la règle pour les travailleuses domestiques et celles-ci gagnent beaucoup moins que le salaire minimum national. Cependant, le 30 mars a été déclaré comme journée nationale des travailleurs domestiques, ce qui est un pas en avant pour promouvoir nos revendications.

 

Werner Van Heetvelde du syndicat belge, la Centrale Générale-FGTB, est impressionné par ces témoignages : « En Belgique la situation est moins grave, nous bénéficions d’un système spécifique : le système des titres-services permet à des travailleurs d’exercer des tâches ménagères chez des familles, tout en étant liés par un contrat de travail auprès d’un employeur. Mais évidemment nous avons encore beaucoup de travail pour améliorer les conditions de travail. Pour cela, les familles doivent payer un prix juste pour le travail réalisé. Notre force syndicale fera la différence. »

D’autres témoignages (de l’Afrique du Sud, du Japon, et du Brésil) ont souligné que des progrès ont été réalisés mais qu’il reste encore beaucoup de travail sur la planche.

La convention 189 n’est pas un point final mais plutôt un point de départ puisque plus de pays doivent ratifier la convention et le convertir en une législation nationale dans l’intérêt des travailleurs.

Les différentes campagnes de la Confédération Syndicale Internationale, de la IDWN ou d’autres doivent continuer. La richesse de ces campagnes réside dans le fait que toutes sortes d’organisations sont impliqués : des syndicats, des ONG, des associations de femmes,… et combine plusieurs éléments (lobbying, action politique, action dans des rues, sensibilisation).

 

Plus d’informations :

http://www.ituc-csi.org/domestic-workers-12-by-12?lang=fr

http://www.idwn.info

www.no-vox.org

www.accg.be

http://www.alshehab

 

(1)

http://www.dailymotion.com/avenir_vivable#video=xyuhpu

Travailleuse domestique malienne membre de l’association ADDAD au FSM de Tunis

 http://www.dailymotion.com/video/xzfit5_fsmtunisstopesclavage2_news#.UX_VP6K-2Sq