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Sarah, 23 ans, part en Palestine dans le cadre d’un partenariat entre la Confédération Paysanne et l’Union of Agricultural Workers Commitees (UAWC). Sa mission sera consacrée, aux droits des travailleurs saisonniers et migrants en agriculture sur les territoires occupés de Cisjordanie et à la mise en réseau de différentes organisations anticolonialistes.

Tu es d’origine marocaine, il parait que le parcours de ta famille joue un rôle important dans ton choix. 

Effectivement. Mes deux parents viennent du Maroc et sont arrivés en France avec le statut d’exilés politiques. J’ai donc grandi dans un milieu social de militants politiques, notamment des droits de l’Homme et des étrangers. Rapidement et du fait de ma double nationalité, j’ai commencé à m’intéresser à ces questions et surtout aux problématiques liées à l’identité et à la multi-culturalité, ainsi qu’aux pays arabes. La banalisation des discours xénophobes ne laisse pas le choix, combattre ces idées est une évidence. Concernant le choix de la Palestine, j’en ai toujours entendu parler, j’ai beaucoup lu là dessus, mais il fallait que j’y aille physiquement pour espérer comprendre la situation actuelle et me faire une opinion. C’est ce que j’ai fait deux fois cette année… et je suis revenue avec encore plus de questions qu’à mon départ. Il y a beaucoup d’information sur ce pays, mais on ne sait jamais ce qui est faux et ce qui est vrai, ni comment vivent les gens concrètement. Maintenant que j’en ai eu un aperçu, l’intérêt d’une telle mission est personnel, mais c’est aussi de témoigner de la colonisation.

Quelle est ta relation avec la Confédération Paysanne ?

Je travaille à la Confédération Paysanne depuis un an et demi et je m’occupe des problématiques liées à l’élevage. En octobre dernier, la Confédération Paysanne m’a donnée l’opportunité de partir en Palestine pour deux semaines dans le cadre d’un partenariat avec la Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP). D’un côté, je me suis occupée de la récolte des olives mais j’ai ainsi rencontré des organisations anticolonialistes israéliennes et palestiniennes. Cette mission m’a donné envie de travailler sur des problèmes altermondialistes dans les pays arabes.

Des plans pour l’avenir ?

Ma passion est la géopolitique ! Je n’aime pas rester longtemps en France. Après mon voyage en Palestine je suis allée au Cameroun, maintenant je repars en Palestine et je souhaite aller vivre dans le futur au Maroc afin de contribuer à l’évolution politique et sociale du pays. Je ne veux pas travailler pour une quelconque ONG néocolonialiste et je sais qu’il est difficile de trouver des organisation qui, du point vue éthique, soit en accord avec mes principes. J’ai aussi envie d’apprendre mieux l’arabe car je ne parle que le dialecte marocain et enfin de faire un VAE (valorisation des acquis et des expériences) pour pouvoir avoir un diplôme d’ingénieur social.