L’association Friends of Al Aqsa fêtera le mois prochain ses quinze années d’existence. L’occasion de se pencher sur les activités de l’organisation, qui a su rapidement occuper une place centrale dans le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien.

  
Fondée en 1997, l’organisation (dont le nom fait référence à la Mosquée Al Aqsa de Jerusalem, régulièrement attaquée par les colons et soldats israéliens) a pour but de défendre les patrimoines culturels et religieux palestiniens. Et si l’organisation s’intéresse particulièrement à la culture musulmane, fait parti du collectif Muslim Safety Group (centré sur la lutte contre l’islamophobie et le racisme d’Etat) et entretient des liens avec la Coordination Française contre l’Islamophobie, Friends of Al Aqsa n’est pas à proprement parler une organisation religieuse. En effet, 40% de ses quelques milliers de militants ne sont pas musulmans.
  
Différence notable avec les composantes du mouvement de solidarité en France : comme beaucoup d’associations britanniques, Friends of Al Aqsa n’a pas de « registre d’adhérents » qui définirait qui est à l’intérieur ou à l’extérieur de l’organisation. Il s’agit donc de l’articulation d’un « réseau », composé de douze branches, allant de l’Ecosse au sud de l’Angleterre. Pour ce qui est de la vie démocratique de l’association, les militants qui participent aux congrès de l’organisation sont ceux qui se sont faits accepter via leurs activités pour la cause palestinienne.
  
A l’origine simple « témoins de l’Histoire » et « défenseurs du patrimoine palestiniens », Friends of Al Aqsa a peu à peu diversifié ses activités, et participe à de nombreuses campagnes avec les autres principales organisations du mouvement de solidarité (Palestine Solidarity Campaign, Jews for Boycott of Israeli Goods, International Solidarity Movement …) : flotilles pour Gaza, appel au boycott des dattes israéliennes à l’occasion du Ramadan, lobbying des parlementaires, réalisation de brochures pour faire connaître les conditions de vie des Palestiniens, etc.
  
Par contre, à l’inverse de l’International Solidarity Movement, Friends of Al Aqsa n’appelle pas aux actions directes, telles celles de la campagne Smash EDO, visant à infliger un maximum de dégâts matériels à l’entreprise qui produit les armes des soldats israéliens. Sans désapprouver ces actions, Friends of Al Aqsa constate que la religion et la couleur de peau de beaucoup de ses membres les exposeraient à une plus grande répression policière et judiciaire. Une nouvelle preuve du fait que les questions posées à l’intérieur du mouvement de solidarité avec la Palestine dépassent largement la seule question palestinienne …