Bienvenue à Palermo : ville-frontière, ville d’accueil ?
J’ai appris que j’allais partir pour la mission « droits des étrangers-villes accueillantes » à Palerme quelques semaines avant le déconfinement. La formation étant décalée en septembre pour des raisons sanitaires, j’ai passé les mois d’été à lire pour préparer mon départ et à essayer de me projeter dans cette nouvelle aventure, qui m’aurait amené à vivre dans une autre ville pendant quatre mois et demi. Mon quatrième changement de ville, beaucoup d’enthousiasme, un peu de peur.
C’est pendant cette période de questionnements, de doutes et d’envie de partir que j’ai eu la chance de participer à un projet sur l’engagement des jeunes dans le champ de la solidarité internationale, ce qui m’a permis de commencer à réfléchir, plus concrètement, non seulement à ma mission à Palerme mais aussi à mes projets futurs.
Voici la vidéo qui raconte un peu de mon parcours d’études, de mon idée d’engagement et du projet sur les « villes accueillantes » promu par l’Organisation pour une Citoyenneté Universelle (O.C.U.) et l’Association Nationale des Villes et des Territoires Accueillantes (ANVITA) dans le cadre de l’Alliance pour une autre gouvernance des migrations.
Nous sommes cinq jeunes filles et nous partons dans cinq villes différentes (Palerme, Grenoble, Montreuil, Lisbonne et Barcelone) afin de tisser des liens et de comparer les formes d’accueil et de participation politique des personnes migrantes qui pourraient constituer une source d’inspiration pour d’autres réalités.
L’objectif général de ce projet est de proposer une gouvernance alternative coconstruite des migrations sur la base du principe de citoyenneté universelle et de nourrir ainsi une reflexion politique qui ne soit pas exclusivement centrée sur les tensions directives européennes – souveraineté des Etats membres mais qui puisse se construire à l’échelle des municipalités. En d’autres termes, il s’agit de reflechir à l’accueil des personnes exilées, à l’accès aux droits ainsi qu’aux formes de participation aux politiques publiques de la ville au-delà des catégories juridiques et administratives qui leur sont imposées.
Pourquoi migration et villes ?
Puisque la ville et les collectivités territoriales sont des espaces de rencontre, de dialogue et de conflit entre plusieurs acteurs qui cohabitent. Certes, il s’agit d’un espace de tensions, de contradictions, de frontières internes qui pourtant se construit à partir des interactions et des besoins des citoyens.
Les personnes étrangères, à travers leur présence physique et politique dans la ville, dans les places, dans les marchés, cessent d’être invisibilisées et réduites à des chiffres.
Je vais donc découvrir la ville de Palerme. La ville conçue comme l’espace urbain aussi bien que comme la relation, le dialogue et les conflits entre la société civile et les autorités locales qui l’habitent, avec pour but de repenser un accès aux droits qui soit le plus équitable possible pour toutes et tous et qui ne soit pas exclusivement pensé « pour les personnes migrantes » dans une perspective urgentiste.
Palerme, ville frontière, ville de passage pour des personnes qui souhaitent poursuivre leur parcours migratoire, et, en même temps, ville qui accueil et qui doit se confronter avec une population très hétérogène.
D’origine italienne, depuis 2017 j’habite à Paris où je me suis diplômée d’un master en philosophie politique. Engagée dans différentes associations de défense des droits des personnes exilées, je travaille afin de construire une narration autre des migrations et défendre le principe de citoyenneté universelle. Je suis passionnée par la recherche dans le domaine des migrations et par l’ecriture qui pour moi ne peuvent pas être détachées d’une action directe sur le terrain.
Actuellement en mission à Palerme, Italie avec l’Organisation pour une citoyenneté universelle (O.C.U.) auprès de l’association ARCI Porco Rosso
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