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Espagne / Justice sociale et écologique / Mobilisations citoyennes /

Rencontre avec Yo no pago-mouvement de désobéissance civile espagnol
16 février 2012 par Lucie

Inspiré du mouvement grec "Den Plirono", le mouvement "Yo no pago" -"Je ne paie pas" progresse en Espagne. Ses actions de désobéissance civile visent à dénoncer les coupes budgétaires dans les services publiques, et l’injustice d’un système perçu comme confisquant la démocratie au bénéfice d’une élite capitaliste. Entretien avec son fondateur.

Yo no pago s’inspire du mouvement grec Den Plirono. Etes-vous en relation avec ses membres ? Avez-vous d’autres références, sources d’inspiration ?

En effet, Yo no pago s’est organisé en observant comment fonctionnait le mouvement en Grèce. A l’origine, il n’a pas pris contact avec eux, mais aujourd’hui les deux communiquent et de fait, l’action du premier février était simultanée en Grèce et en Espagne.

Quel a été le déclencheur du mouvement ? Peux-tu revenir sur l’origine du mouvement ?

Au début, c’était plus une interrogation, une idée d’expérience personnelle. Je me demandais ce qui se passerait si le mouvement Den Plirono se mettait en route en Espagne. J’ai créé la page sur Facebook, j’ai commencé à la partager sur différents forums et pages ; ça a commencé à avoir un écho dans les médias alternatifs, et puis le mouvement a pris de l’ampleur quand ils ont commencé à en parler dans les médias de grande diffusion.

Y a-t-il un profil type de personne impliquée dans Yo no pago ou est-ce que ça balaie un large spectre, du jeune précaire ou au chômage à l’avocat quadragénaire ?

Vous pouvez vérifier dans les actions, j’ai vu des plus de 60 ans, des jeunes, des gens d’âge moyen, etc. N’importe qui qui se s’identifie avec nos proclamations et notre protestation.

Vous sentez-vous soutenus par le public ?

En général, nous pensons qu’il y a beaucoup de divisions, en partie parce que les grands médias donnent l’impression que nous nous infiltrons dans le métro parce qu’il est trop cher. Il ne s’agit en vérité que d’actions concrètes de désobéissance civile pour attirer l’attention sur les coupes budgétaires et la désintégration sociale que nous vivons, ceux qui travaillent, pendant que les politiciens, les banquiers et les grandes entreprises s’engraissent sur le dos des actifs, fraudent et trompent les gens, se corrompent, etc.

Yo no pago mène trois opérations, l’une sur les banques, l’une sur les transports en commun et la dernière sur les parcmètres. Toutefois, seules les actions dans le métro retiennent réellement l’attention des médias. Qu’advient-il des deux autres ? Comment faites-les-vous connaître et se diffuser ?

Comme je l’ai dit, Yo no pago traite du fait que nous n’avons pas à payer la crise qu’ils ont créée, du moins jusqu’à ce qu’ils rendent tout ce qu’ils nous ont volé et ce dont ils ont permis et continuent de permettre le vol et le gaspillage. Nous croyons que retirer l’argent des banques est une action qui doit être réalisée de façon individuelle et que c’est parfait pour faire du mal aux banques, qui sont en grande partie responsables de la situation. Tant que çà ne change pas, il y aura des actions contre les banques, les parcmètres, les transports publics, les péages et tout ce que nous jugeons injuste de payer deux fois. L’action directe et internet sont nos sources de diffusion.

Quelle est votre position sur le tarif des transports publics ?

Nos impôts ont payé l’infrastructure des transports publics et paient l’entretien. Tout dépend de la façon dont les richesses sont redistribuées. Par exemple, l’évasion fiscale des grandes entreprises -3% des entreprises espagnoles- coûte 42700 millions d’euros dollars par an, ce qui représente 70% de l’ensemble des fraudes fiscales, selon les inspecteurs des impôts. Cela ajouté au fait que les sociétés d’investissement ne sont imposées qu’à 1%, que l’Eglise catholique ne paie pas l’impôt sur les biens immobiliers qui s’élèverait annuellement à 1000 millions d’euros, que les dépenses militaires s’élèvent à 100 000 millions -je dis que çà pourrait être facilement réduit de 40%- et tant d’autres choses, tel que le renflouement des banques, les privilèges des postes importants, des politiciens, c’est une liste sans fin. La vérité est que l’argent, il y en a !

Alors que l’appellation Indignés est majoritaire au niveau mondial, et ce même lorsqu’il s’agit de référer aux Indignés espagnols, la dénomination 15 M est très ancrée et utilisée en Espagne. Voyez-vous une différence entre les deux et vous, où vous situez-vous ? Avez-vous des relations avec eux et vous reconnaissez-vous dans ces noms ?

Je participe au 15M de ma ville, moins récemment parce que je me concentre sur Yo no pago pendant les temps libres que mon travail me laisse. Se dire Indigné ou du 15M, c’est équivalent. C’est juste une question de noms car les deux signifient fondamentalement la même chose et partagent la même origine. Et moi, je me considère comme faisant partie des deux, et je partage beaucoup de choses avec le 15M ou les Indignés. Notre mouvement veut aller un peu plus loin et passer à l’action parce qu’ils nous marchent dessus et nous ne pouvons pas continuer à s’asseoir et et occuper les places quand ils sortent les "tanks" ...

Certaines de vos photos vous présentent anti-système...

Les photos sont postées sur notre mur [facebook] à titre personnel, pas collectif. Personnellement, je me considère comme anti-système. Chacun est libre de se considérer comme il l’entend mais ce que je pense, c’est que la majorité sera d’accord sur le fait que le système nous marche dessus et que nous ne devons pas le permettre. D’une manière ou d’une autre, nous faisons tous partie du système, même passivement. Se dire anti-système ne doit pas signifier quelque chose de négatif, c’est juste que vous n’aimez pas les résultats que le système produit pour les citoyens ; et même si il y a des choses du système dans lesquelles vous participez, soit parce que vous n’avez pas le choix, soit parce que vous les aimez, il y a beaucoup de choses que vous souhaitez modifier.

Qui sont les « eux » et les « vous » qui ponctuent vos discours ? Vous référez-vous aux 1 et 99% lancés par les Occupy Wall Street ?

Exactement.

Comment Yo no pago se projette dans le futur ? Envisagez-vous de développer des initiatives telles que l’a fait Den Plirono -repas populaires, bourses d’échanges de services et savoir-faire, magasins de troc etc boisson, ou estimez-vous qu’il y a déjà beaucoup de groupes d’entraide autogérés en Espagne, plus encore depuis le 15 mai 2011, qui développent des nouvelles formes d’action ?

Comme vous le dites, tout ça a commencé à vraiment émerger dans le sillage du 15M et font des choses très positives intéressantes à cet égard. Comme le grand inventeur Nikola Tesla a dit : « Le présent est sien, l’avenir est mien ».

Quelle est votre relation avec le PPSOE ?  [1]

Observez comment ils trompent les citoyens et dénoncer leur propositions.

Pour aller plus loin :

http://emi-cfd.com/echanges-partena...

Retrouvez Yo no pago :

Facebook : http://www.facebook.com/yonopago

Twitter : https://twitter.com/#!/yo_no_pago


Notes

[1] Partido Popular Socialista Obrero Español = PP (Parti populaire) + PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol), les deux partis dominants



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