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Bosnie-Herzégovine /

Viviane : Tous à Tuzla !
15 décembre 2011 par Nassab

Viviane s’apprête à partir à Tuzla, en Bosnie-Herzégovine, dans le cadre d’un partenariat entre l’AEC et l’ORC Tuzla. Un des volets de sa mission sera consacré à l’organisation d’une rencontre internationale de jeunes militants sur les questions de Paix et de dialogue entre les peuples. Cette première rencontre dans les Balkans aura une dimension particulière dans une région encore morcelée par les divisions communautaires.

JPEGDepuis quand vis-tu dans la région parisienne ?

Je suis arrivée à Paris en mars 2010 à la fin de mon Master 2 Théorie et pratique des Droits de l’Homme que j’ai suivi à Grenoble. J’avais décidé de me spécialiser en droit des étrangers et plus particulièrement sur la question de l’accès aux soins des étrangers en situation irrégulière. Dans ce cadre, j’ai réalisé mon stage de fin d’études au Gisti, c’est comme ça que je suis arrivée à Paris, fraîchement débarquée des montagnes grenobloises. J’ai ensuite effectué un stage à l’Anafé, où je me suis principalement occupée de l’organisation du colloque pour les 20 ans de l’association. Les zones d’attente, 20 ans d’évolution : le “sous droit“ des étrangers. J’ai ensuite travaillé à la CIMADE en tant que chargée régionale du pôle santé-droit. Je travaillais à l’espace santé droit, partenariat CIMADE-COMEDE sur les questions de régularisation pour raison médicale et d’accès aux soins. Je n’ai donc plus quitter Paris et sa région depuis que j’y suis arrivée à la fin de mes études, à part pour les vacances bien sûr !...

Quelle a été ta première expérience dans le monde associatif ?

Lorsque j’étais étudiante à Orléans puis à Poitiers j’étais bénévole au sein de l’AFEV [1] qui lutte contre les inégalités sociales. Cette association met en lien des étudiants du cycle supérieur avec des élèves de primaire, collège et lycée issus de quartiers défavorisés. Chaque étudiant bénévole est référent d’un élève ou d’une fratrie qu’il accompagne tout au long de l’année. Il s’agit de « cours de soutien », ou plutôt d’aide au devoir mais pas seulement. L’idée est également d’ouvrir les jeunes à des activités culturelles et sportives : aller à la bibliothèque, au théâtre, au cinéma, aller voir des concerts... A Orléans la petite fille que j’accompagnais n’avait jamais mis les pieds à la bibliothèque qui ne se trouvait pourtant qu’à moins de dix minutes à pied de chez elle. Ça m’a pas mal marqué parce qu’on vivait dans la même ville et qu’à son âge je fréquentais régulièrement cette même bibliothèque. Pour moi ça a vraiment été révélateur des inégalités de notre société, suivant notre bagage familial et social. Ça m’a amené à m’interroger sur les inégalités et leurs origines. Arrivée à Poitiers pour mes études l’année suivante je m’occupais d’une fratrie de trois enfants en binôme avec un autre bénévole de l’association. Ces trois enfants étaient arrivés en France récemment avec leur mère seule. Leur père était décédé durant la guerre en Tchétchénie... Arrivée à Grenoble pour mon Master 2 je me suis engagée au sein de l’ADA [2] habilitée pour domicilier les demandeurs d’asile à Grenoble. En tant que bénévole j’aidais les demandeurs d’asile à remplir leur formulaire OFPRA, leur expliquais la procédure et les préparais pour leur entretien OFPRA. Durant cette année j’ai rencontrer plusieurs demandeurs d’asile originaires du Caucase, ce qui m’a amenée à m’intéresser à la situation de cette région du monde.

Tu pars toute seule en Bosnie, est-ce que tu parles serbo-croate ?

što ? (“quoi“, en serbo-croate). Non pas du tout, mis à part « bonjour » et « merci ». Mais ça ne m’inquiète pas, parce que pour ce qui est de la mission, je vais travailler en anglais et que pour la vie quotidienne, je sais que je vais me débrouiller avec mon dictionnaire que j’aurai toujours au fond de mon sac ! J’aime apprendre de nouvelles langues, donc ça ne me fait pas peur ! Je pars travailler avec une association qui s’appelle ORC Tuzla. Grâce à ça, je sais déjà dire quelques mots de serbo-croate ! ORC, pour Omladinski Resursni Centar veut dire jeunesse, ressource, centre. Cette association est membre du réseau HCA (Helsinki Citizen Assembly) dont l’AEC (Assembée Européenne des Citoyens), mon association de départ, est également membre. Comme son nom l’indique, l’ORC travaille avec des jeunes pour l’ouverture du dialogue entre les différentes communautés en Bosnie. Dans le cadre de ma mission, je vais notamment organiser le prochain SIDU, rencontre internationale de jeunes militants porté par le réseau HCA, qui aura lieu à Tuzla en juillet 2012.

Ton parcours baigne dans le droit des étrangers, pourquoi partir aujourd’hui avec l’AEC ?

Pour moi, l’envie était avant tout de partir via le réseau Échanges & Partenariats. Lorsque j’ai découvert ce réseau il y a un peu plus d’un an et demi durant mon stage au GISTI, j’ai tout de suite été conquise par leur vision de la solidarité internationale et leur façon de la mettre en œuvre via les échanges de volontaires. Aujourd’hui, à l’âge de 24 ans je ressentais le besoin de partir à l’étranger, pouvoir m’engager dans une association à l’étranger et sortir du cadre franco-français pour découvrir d’autres façons de faire, de vivre, et de travailler.

Après plusieurs expériences dans différentes associations de défense des droits des étrangers j’avais aussi envie de voir et de vivre autre chose. Via cette mission en Bosnie-Herzégovine au sein de l’ORC Tuzla je vais aller à la rencontre de personnes qui ont œuvré pour la paix aux côtés de qui je vais énormément apprendre tant sur le plan humain que professionnel.

C’est la première fois que l’AEC envoie un volontaire dans les Balkans. Cela va être pour moi l’occasion d’être plongée au sein du réseau HCA et en découvrir plus sur ce réseau dont j’ai souvent entendu parler mais que je n’avais pas approché de plus près. J’ai également hâte d’être à Tuzla et de pouvoir me plonger pleinement dans la vie de l’ORC Tuzla. Ma mission implique que j’effectue des déplacements régionaux à la rencontre des différents partenaires de l’ORC et de l’AEC. Cette expérience va donc être d’une grande richesse à travers les différentes rencontres que je vais faire.

Et puis parce que cette mission se déroule dans les Balkans, région que j’affectionne tout particulièrement. Pour sa musique d’abord, et puis pour ses paysages et ses habitants. La première fois que je suis allée dans les Balkans c’était en juin 2010. Je suis allée en Croatie et au Monténégro. Plus récemment je suis allée rejoindre une amie qui vit en Macédoine depuis bientôt un an. Pendant près d’un mois on s’est baladé d’un bout à l’autre du pays en stop. Ces voyages nous ont permis de rencontrer un grand nombre de Macédoniens le temps d’un bout de route. Chacun d’eux nous a réservé un accueil chaleureux sur sa banquette arrière ou son siège passager. Cela nous a permis d’apprendre beaucoup sur le pays et son histoire. C’est surtout une envie de partage que j’ai rencontré chez ces personnes. J’ai donc hâte de repartir dans les Balkans pour quelques mois !


Notes

[1] Association de fondation étudiante pour la ville

[2] Accueil des Demandeurs d’Asile



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