logo rajC’est un samedi matin et une vingtaine de jeunes est réunie dans le salon d’un appartement dans le centre ville de Tunis. La plupart se connaissent déjà entre eux, ils ont participé à la préparation du Forum Social Mondial (FSM) qui a eu lieu fin mars 2013. C’est la première rencontre élargie du RAJ, le Rassemblement Alternatif des Jeunes-Tunisie, un collectif qui, selon Wassim Abidi, un de ses membres, veut « créer une alternative à la situation actuelle de la jeunesse en Tunisie ». RAJ est née un mois avant le Forum entre les couloirs du bureau du FSM, face à la nécessité de construire un collectif qui regroupe tous les jeunes, jusqu’à maintenant divisés dans des associations et syndicats très sectoriels.

Le FSM, l’étincelle qui a fait naître le RAJ

Le FSM a été l’espace idéal pour lancer l’initiative, connaitre et créer des liens avec autres groupes du monde entier. « Pour l’instant nous sommes un rassemblement de jeunes formés, qui connaissent bien certains sujets, chacun a sa spécialité. Nous voulons baser notre travail sur un minimum d’expertise pour faire passer une information documentée. Nous voulons surmonter le cadre classique des intellectuels, tant enraciné en Tunisie, et vulgariser l’information, pour la société civile tunisienne et pour le futur de la jeunesse en Tunisie », affirme Abidi.

Le travail du RAJ va se baser sur différents axes qui touchent directement la jeunesse, tels que les politiques économiques, sociales, écologiques, culturelles, démocratiques et les droits humains. Selon Wassim, ces axes permettront à l’ensemble de la jeunesse de travailler pour le même but. « Notre forme de travail va être d’abord la recherche sur le sujet en question, pour connaitre à la perfection la problématique. Le deuxième pas est celui du partage et de la formation du groupe RAJ sur cette question et l’élaboration d’outils pour diffuser l’information. En dernier, RAJ fera une action en rapport avec le thème. » Ils ne veulent pas se limiter à informer et vulgariser l’information pour la rendre accessible à tous, mais aussi « proposer des alternatives concrètes et réalisables », ajoute Abidi.

La création d’une plateforme pour unir l’ensemble de la jeunesse du monde

RAJ s’est inspiré de la forme d’organisation des nouveaux mouvements, notamment l’horizontalité, l’autogestion et l’autofinancement. Les décisions se prennent lors d’assemblées générales avec un consensus, et le partage d’information se fait aussi à travers Internet.

Les discussions qui commencées avec des groupes de jeunes du monde entier pour le FSM continuent. L’idée est de créer une plateforme collective qui regroupe les actions de la jeunesse du monde, avec pour but d’unir les actions, et créer un espace, physique ou sur le net, de rencontre qui peut rassembles les jeunes du monde entier.

Ma galoulnech (Ils ne nous ont pas dit)

Magaloulnech

Dans la deuxième rencontre de RAJ, l’idée a émergé de former un collectif de jeunes informel, qui regroupe des organisations et des indépendants, pour organiser des actions ponctuelles. La première se concentrera contre le prêt du FMI à la Tunisie, nommée Ma galoulnech (Ils ne nous ont pas dit, en français). « C’est une opportunité d’expérimenter des nouvelles formes de résistance », déclare Wassim. Dans ce collectif de jeunes les associations qui adhèrent à une action peuvent choisir de participer ou non à la suivante. RAJ est maintenant investi dans l’action avec le collectif, ça sera leur premier projet.

Le prochain projet est d’organiser un camp de jeunes pendant 3 ou 4 jours sur la « base des échanges et du partage. Un lieu pour faire des nouvelles connaissances entre les jeunes tunisiens » qui est programmé pour la fin du mois d’août ou le début de septembre.