Il y a un mois jour pour jour, Nasser Zefzafi, porte-parole du Hirak el Rif (Mouvement du Rif, nom donné à la mobilisation dans cette région du Nord du Maroc, qui date depuis fin octobre), a été arrêté après deux jours de cavale, prétendument pour avoir perturbé une prière du vendredi. Il avait réagi aux propos de l’imam (dont le prêche est dicté au niveau ministériel) qui accusait le « Hirak » de diviser les musulmans (la fitna), accusation très grave en Islam.

Le jour même, les partisans de Zefzafi avaient affronté les forces de l’ordre pour empêcher son arrestation chez ses parents et le militant charismatique avait pu fuir dans une scène digne d’un grand film d’action, filmée en live sur Facebook depuis un smartphone.

Depuis, il a été arrêté à Al Hoceima après un week-end de cavale. Puis il a été transféré dans une prison de Casablanca, avec plusieurs de ses compagnes et compagnons les plus proches. Elles et ils sont accusé-e-s, entre autres, d’atteinte à la sécurité et à l’intégrité territoriale de l’État marocain.

Des manifestations ont lieu tous les jours depuis lors, en particulier dans les bastions du mouvement (Al Hoceima et Imzouren), mais aussi dans les autres villes du royaume, comme à Rabat le 11 juin, où 50 000 personnes[1] ont défilé devant le Parlement. Tous réclament la libération inconditionnelle et la relaxe pour les prisonniers et prisonnières du mouvement et que les revendications soient entendues et étudiées par les autorités.

Un appel à manifester à Paris dimanche 2 juillet pour la libération des prisonniers politiques du Rif a été rendu public récemment. N’hésitez pas à le relayer !

Un article plus détaillé est en cours de rédaction sur les racines et les dernières évolutions du mouvement. Stay tuned !


[1] Chiffres des journalistes indépendants, la police annonçait 12 à 15 000 personnes et l’une des structures organisatrices prétendait que jusqu’à un million de personnes avaient manifesté, chiffre unanimement reconnu comme ridicule par ailleurs, y compris parmi les autres structures qui soutenaient la mobilisation.