« Bienvenue dans la Drôme »
Tout commence en Avril avec un mois de préparation au départ. Un mois pour découvrir différentes manières de penser et d’agir, de résister et de lutter. Un mois pour construire, déconstruire, reconstruire. Un mois pour faire du collectif, être un groupe. Puis vient le jour du départ, seule. On a beau s’être préparée, avoir réfléchi, s’être renseignée, le départ ça reste l’incertitude. Qu’est-ce qu’on trouvera au bout du trajet ?
Et finalement, une fois arrivée, je découvre des ruelles, des passages, des murs en pierres, une terrasse de ludothèque, des bars, un café associatif, une usine transformée en tiers lieu, des boutiques d’artisans, des murs recouverts de messages politiques, des champs et des coquelicots, des moutons mangés par des loups et des poules déclarées disparues.
C’est parti pour cinq mois en Drôme pour participer à des dynamiques collectives en faveur d’une agriculture paysanne au sein de l’ADEAR, association pour le développement de l’emploi agricole et rural de la Drôme. Défendre et promouvoir une autre agriculture n’est pas chose aisée dans un contexte où l’agriculture industrielle est largement dominante et favorisée par les politiques publiques. Les Adears, structures associatives départementales liées à la confédération paysanne, entendent donc permettre le développement de l’agriculture paysanne via différentes actions. Pour l’ADEAR de la Drome, il s’agit principalement d’accompagner les porteurs de projets dans leur démarche d’installation agricole ainsi que de développer le partage d’expérience et la transmission de savoir-faire à travers des formations collectives et des groupes d’échanges entre paysan-e-s.
Pour mes premiers jours, les membres de l’ADEAR m’ont proposé d’aller à la rencontre de certains paysan-e-s, membres de l’association, sur leurs fermes. Je romps avec mes habitudes du 1er Mai. Cette année ce ne sera ni slogans, ni lacrymos mais plantation de persil et de coriandre avec Marion, récemment installée en plantes aromatiques et médicinales. Jeudi, je plante des tomates avec Sandra, maraîchère à Die. Enfin Vendredi je désherbe et plante tout plein de choses différentes avec Aurélien, qui cultive et transforme des petits fruits. Trois jours pendant lesquels on échange beaucoup. Je comprends les liens entre agriculture paysanne et transmission. Que ce soit des gestes, des histoires, des anecdotes, des informations il semble naturel pour les paysan-e-s de l’ADEAR de partager leur savoir. J’en apprends beaucoup sur les plantes médicinales, les fruits, la nature, l’agriculture paysanne… Une bonne première approche pour comprendre ce qui pousse de nombreuses personnes à vouloir devenir paysan-e-s malgré les différents obstacles à l’installation.
C’était mes impressions à l’arrivée il y a maintenant presque un mois. Je publie cette article bien après l’avoir écrit mais j’ai encore le droit à des « bienvenue dans la Drôme » régulièrement !
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