« Bonne arrivée »

La fameuse thieboudienne

Voilà un peu plus d’une semaine que je suis arrivée à Dakar et que l’on me souhaite une « bonne arrivée ». Puisque c’est ma première fois au Sénégal, en Afrique de l’Ouest, en Afrique subsaharienne, et la première fois que je rédige un article, je vous livre mes premières anecdotes.

Après une dernière nuit parisienne (peu tranquille), un départ entouré de certains de mes amis à l’aéroport, un billet retour dans moins de 3 mois acheté au dernier moment selon les exigences de la compagnie aérienne (oui, il faut que je me rende rapidement au consulat pour régler cette histoire), j’atterrissais enfin à Dakar.

Chanceuse, le chauffeur de CARITAS m’attendait avec une pancarte pour me récupérer à l’aéroport. Première anecdote, heureusement qu’il était là, car je pensais que l’aéroport était beaucoup plus proche de la ville, en fait, il se trouve à plus de 40km. Celui situé dans Dakar est l’aéroport présidentiel…

Tant bien que mal, on arrive à trouver mon hébergement, puisque ici, on n’utilise pas d’adresse postale, mais des points de repère (École de police, fruitiers à l’angle, pharmacie, 9ème rue, brioche dorée, monument renaissance, jardin etc.), ensuite on se débrouille.

Je chasse mes premiers moustiques – je prends mon deuxième anti-palu. Je dors, je suis réveillée par l’appel à la prière, me rendors et me réveille un peu décalée. Je me prépare à aller rencontrer CARITAS qui se trouve à 20 min à pieds (30 min en réalité, le chemin étant quelque peu recouvert d’obstacles). Je fais donc mes premiers pas dans des rues mi-ensablées mi-goudronnées, je prends mon premier coup de chaud, ma première respiration de pots d’échappement…

Arrivée à CARITAS l’équipe m’est présentée puis nous faisons le point sur ma mission. Je partage la fameuse thieboudienne avec eux et j’aime beaucoup ça. On me rétorque et taquine «  tant mieux, car pendant le mois du ramadan c’est thieboudienne tous les midis, on verra si tu aimes toujours autant ça » (la cuisinière jeûnant, c’est compliqué pour elle de préparer plusieurs plats). Ce plat reflète bien le partage, la solidarité et l’accueil.

Je quitte CARITAS, je rentre à pieds, je prends mon premier coup de soleil…

Par chance, je rencontre de chouettes personnes le jeudi soir, notamment Dieynaba qui rompt le jeûne, on la soutient, on mange marocain, mais ici le tajine est servi avec des frites. Pour me souhaiter une « bonne arrivée », le restaurateur ne veut pas du pourboire et tiens à ce que je le récupère. Je rentre en taxi, j’observe Bénédicte et Dieynaba qui négocient, je reproduis le lendemain et j’arrive à négocier (c’est toujours la moitié du prix proposé).

La journée du vendredi, j’assiste notamment à ma première permanence d’accueil des personnes migrantes, je remange une thieboudienne. Le soir je suis invitée à aller manger dans un restaurant, rempli uniquement d’occidentaux : je ne me sens pas à l’aise. Je frissonne, il ne fait pas si chaud le soir en ce moment à Dakar, il y a du vent, je m’étonne à mettre un jean et un gilet.

Je goutte le jus de bissap, le bouye (lait du baobab), de tamarin, je visite des appartements, je m’installerai dans une famille sénégalaise, de penseurs, artistes, qui accueillent des colocataires, j’espère que je m’y sentirai bien. Je me rends pour la première fois à la plage, Chez Max, je sens comme un air de vacances mais me rappelle que je suis bel et bien installée ici pour 10 mois.

La semaine reprend, j’essaye de prendre mes repères à CARITAS, je ne comprends rien au Wolof (il faut vite que j’apprenne), j’assiste aux permanences, je rencontre notamment d’autres associations qui me livrent le sentiment sénégalais de ne pas vouloir perdre leurs enfants sur la route des migrations, j’accompagne CARITAS à une médiation pour qu’une femme centre-africaine à la rue puisse être hébergée dans une autre famille de sa communauté.

Je commence à avoir des discussions politiques avec deux bénévoles, notamment sur l’impact du gouvernement français au Sénégal, sur le franc CFA, sur la gestion de l’écologie selon le gouvernement, sur l’entrepreneuriat des jeunes sénégalais, sur le choix de ne pas quitter le Sénégal pour l’Europe.

Ces discussions sont notamment parties de ce tag ci-dessous, sur lequel j’aimerais écrire mon prochain article.

Tag du collectif « France dégage »

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