Tisser la solidarité : un engagement au-delà des frontières

Ce premier mois de formation aura été marqué par un démarrage tumultueux, conséquence des négociations infructueuses du gouvernement français sur le budget 2025. Nous sommes désormais arrivés au terme de notre formation et, même s’il est vrai que l’odeur de café qui embaume la grande salle verte du Centre International de Culture Populaire de Paris (CICP) va me manquer, il me tarde de m’envoler pour le Canada. Aussi, cet article a pour but de vous présenter, de la manière la plus exhaustive possible, les principaux objectifs et enjeux de ma mission avec Echanges&Partenariats.

Solidarité internationale

S’il est une leçon à tirer de ces dernières semaines, c’est sans doute celle-ci : croire en la possibilité d’une solidarité internationale véritable n’a jamais semblé aussi difficile. Partout dans le monde, les rapports de force s’imposent, écrasant les dynamiques de médiation et les tentatives de coopération sous le poids des intérêts divergents. Et pourtant, nous sommes là, la session 27. Ancrés dans nos convictions, résolus à ne pas céder au découragement. Ensemble, nous tissons, fil après fil, l’esquisse d’un avenir plus juste et plus humain. Et c’est avec cet objectif commun en tête que nous partons chacun, le 5 mars 2025, sur nos missions respectives.

Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse

Albert Camus

Dans un contexte marqué par des inégalités grandissantes et la montée des replis nationalistes, comment penser la solidarité des luttes et des mouvements ? Derrière cette interrogation se dessine le cadre de ma mission : relier des mobilisations citoyennes à travers le monde pour faire émerger un espace commun de solidarité internationale. C’est dans cet objectif que je m’apprête à m’envoler pour Montréal, persuadée que chaque échange sera une opportunité précieuse de tisser des liens avec des organisations engagées dans la question de la solidarité internationale, autant de fils tendus qui participent à la construction patiente d’un monde plus solidaire.

Echanger pour grandir: la force des partenariats

Porté par une vision commune et des aspirations solidaires, ce projet est co-piloté par trois organismes de coopération internationale : le Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (CRID), son homologue québécois, l’Association Québécoise des Organismes de Coopération Internationale (AQOCI), et l’organisation montréalaise Katalizo. Ma mission s’inscrit ainsi dans une volonté partagée de renforcer et d’élargir un espace commun propice à l’échange et à la réflexion collective, un terrain fertile pour aborder les enjeux de l’égalité des droits, de l’éducation populaire et de l’engagement des jeunes générations dans la solidarité internationale.

Aussi, portée par la conviction que la coopération est un puissant levier de transformation, cette mission sera rythmée par trois grands événements inter associatifs, véritables carrefours d’échanges et de réflexion :

• Le Forum Social Mondial des Intersections (Montréal)
• L’Université d’Eté des Mouvements Sociaux et des Solidarités (Bordeaux)
• Les Etats Généraux Québécois de la Solidarité Internationale (Montréal)

Ces événements seront autant d’occasions concrètes de rencontrer des partenaires du CRID, de l’AQOCI et de Katalizo, d’échanger avec des militant·e·s et de prendre part à des actions qui donnent corps à la solidarité internationale. À travers ces rencontres, il s’agira non seulement de mieux comprendre les enjeux de terrain, mais aussi de partager des expériences, des outils et des stratégies pour renforcer nos actions communes.

Deux grands défis guideront ma mission. La mise en réseau, qui reposera sur la construction de partenariats solides et le partage d’idées et de pratiques. Le renouvellement intergénérationnel, qui passera par l’intégration de délégations de jeunes à ces événements, en assurant la valorisation des expériences passées et l’ouverture à de nouvelles perspectives. En facilitant la transmission d’informations entre les différents acteurs engagés, il s’agira de nourrir ces échanges et d’amplifier leur portée.

Début d’un nouveau chapitre

Alors, le café refroidit, la grande salle verte du CICP se vide peu à peu, et déjà l’appel du départ résonne. Ce premier mois, teinté d’incertitudes, laisse place à une nouvelle étape, celle d’un engagement collectif ancré dans l’action et dans la coopération. Si l’avenir de la solidarité internationale semble semé d’embûches, il demeure un terrain fertile pour celles et ceux qui refusent de baisser les bras.

Et moi, je choisis d’y croire et pars avec la volonté d’agir, de partager et de bâtir.

Alors, Montréal, Bordeaux, et tous les ailleurs à venir, j’arrive.