Bruxelles : les droits humains au coeur de l’Union Européenne

Après trois ans passés à Londres pour mes études, je pars comme volontaire à la Coordination Européenne des Comités et Associations pour la Palestine (CECP ou ECCP) à Bruxelles, en lien avec l’Association France Palestine Solidarité (AFPS). Ce volontariat s’inscrit comme suite logique de mon engagement pour les droits du peuple palestinien, commencé au lycée. On me pose souvent la question pourquoi cette cause et pas une autre. Je ne souhaite pas établir une hiérarchie dans les injustices que je combats au quotidien. En revanche, je pense que ce qui me touche particulièrement dans l’histoire de la Palestine est le déni d’injustice de la communauté internationale, et particulièrement de l’Occident. L’absence de sanctions prononcées et appliquées en réponse aux exactions commises par l’état d’Israël depuis des décennies m’a conduit à m’engager naturellement dans un combat pour la justice. 

J’ai fait une licence de relations internationales centrée sur la politique du Moyen-Orient à la School of Oriental and African Studies (SOAS), où j’ai eu la chance de développer mes idées politiques et mon engagement dans la solidarité internationale. Je pus prendre part à de nombreuses conférences sur l’actualité en Palestine, et supporter la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions, une initiative portée par la société civile palestinienne. Mon engagement a particulièrement été académique. Mon mémoire de fin d’études a interrogé les relations publiques de l’Etat d’Israël pendant la guerre de Gaza de 2014, centrée sur son utilisation des réseaux sociaux afin de minimiser les condamnations internationales pour crimes de guerre et violations des droits de l’Homme. Dans cette guerre de narratifs, le gouvernement et l’armée israélienne ont en effet consacré un immense effort de communication pour se présenter comme l’armée la plus morale du monde. Ils ont systématiquement dépolitisé le conflit par une vision binaire, diabolisant l’ennemi, désigné comme terroriste, et valorisant leurs propres efforts pour réduire le nombre de morts civils. Durant les deux mois du conflit, la propagande du pouvoir est ainsi parvenue à atténuer ses exactions pour éviter le statut d’état paria, malgré une enquête des Nations-Unis. 

La question de la communication stratégique m’a conduit à poursuivre mon engagement au sein d’une mission de volontariat dans un lobby européen, la CECP, en lien avec l’AFPS. L’Association France Palestine Solidarité fut créée en 2001 suite à la fusion de l’Association Médicale Franco Palestinienne et de l’Association France Palestine. Réunissant 5000 adhérents, elle organise une double action afin de mobiliser la société civile par un militantisme présent sur l’ensemble de la France, et d’influencer la politique extérieure française afin que celle-ci condamne le non-respect des droits de l’Homme par l’état d’Israël. L’AFPS est un membre fondateur de la CECP, un organisme qui regroupe 44 associations européennes qui luttent à leur niveau pour le respect du droit international par Israël. L’organisation porte son action auprès du conseil de l’Europe, des responsables de la commission et des parlementaires. Elle demande le respect du droit à l’autodétermination du peuple palestinien, la fin de l’occupation de tous les territoires acquis depuis 1967, l’égalité pour tous les Palestiniens, le retour des réfugiés comme stipulé dans la résolution 194 des Nations Unis et la liberation de tous les prisonniers politiques. Pour remplir ces objectifs, la CECP informe les élus européens de la situation réelle en Palestine et contre la désinformation menée par les lobbys israéliens. La lutte pour le respect des droits de l’Homme et du droit international est un engagement que je souhaite poursuivre à Bruxelles, et pour le reste de ma vie professionnelle. Etre volontaire du programme échanges et partenariats est donc une chance que je saisis pleinement. 

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