Pourquoi cette pluie ?

LPPJHDFADNMAVG #1

Alors même que j’écris ces quelques lignes, j’ai un problème vis-à-vis de ce blog : je ne sais pas quoi écrire. Ma mission ayant une composante plus « logistique » que mes camarades, il apparaît relativement compliqué de trouver un sujet qui pourrait intéresser suffisamment un lecteur pour en faire un article. Je n’allais quand même pas parler de la pluie et du beau temps. Du coup, j’ai élaboré une liste d’articles que je pourrais écrire pour t’amener, toi cher lecteur , à lire l’article jusqu’au bout. Liste que voici :

-Top 10 des meilleurs branchements électriques au Jardin de Ville de Grenoble ( le 7ème va vous étonner )
-Pourquoi le tramway est préférable au métro ?
-Grenoble, une jolie ville ?
-10 conseils pour réduire sa consommation de viande !
-Pourquoi La Ferme à Dédé est-il le meilleur endroit pour manger une tartiflette ?

 

 
La seule conclusion que j’aie tiré de cette liste est que je ferais un excellent rédacteur chez Konbini période pré-Hugo Clément ou chez Topito. Ce qui n’est pas vraiment un constat très réjouissant.
Je me suis alors rappelé que j’avais toujours pensé qu’il y avait parfois plus de valeur dans des petits riens que dans de grandes réflexions. Alors j’ai eu une idée. Je vais faire ce que je fais de mieux : raconter les détails et réflexions inutiles et relativement insignifiantes de ma vie.
Alors Mesdames, Messieurs, laissez-moi vous présenter avec joie la toute nouvelle chronique exclusive du blog des volontaires d’Echanges et Partenariats :
 

Les Palpitantes Péripéties d’un Jeune Homme au Demeurant Fort Agréable Dans la Non Moins Agréable Ville de Grenoble

( LPPJHDFADNMAVG pour les intimes )

 
Lorsque l’on arrive pour la première fois à Grenoble, la première chose qui attire l’attention, ce sont les montagnes. La seconde chose qui attire l’attention, ce sont encore une fois les montagnes. Vous l’aurez compris, il y a beaucoup de montagnes autour de la ville, et il parait même que les autochtones se repèrent grâce à elle. Personnellement, n’étant pas encore très calé en reconnaissance montagnesque , je me repère essentiellement grâce à Google Map. C’est pour cela que les montagnes ne sont en aucun cas le sujet de la présente chronique. Alors oui, c’est déjà super long et je n’ai toujours pas abordé de quelconque thème, alors pour me faire pardonner et pour faire une pause dans la lecture de cet article fleuve, je vous propose de cliquer sur le mot coupure afin de vous reposer un peu les yeux et d’apprécier l’un des meilleurs morceaux n’ayant jamais existé.

COUPURE !!

Bien, maintenant que vous êtes pleinement ressourcés, continuons. Vous vous souvenez lorsque j’ai dit au début de cet article que je n’allais pas parler de la pluie et du beau temps ? Et bien j’ai menti. Enfin j’ai à moitié menti. Je ne parlerai en effet pas du beau temps. Seulement de la pluie.
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En effet, les premières semaines passées à Grenoble, j’ai été surpris par le nombre d’averses et d’orages. Un peu plus et on se croyait en Bretagne (coucou Manon !). Mais, tout récemment et suite à une étude plus précise de la météo grâce à l’observation participante ( aka marcher sous la pluie ), j’ai découvert un fait troublant.
A Grenoble, il pleut quasiment tous les jours à 17h. Tout le temps. Peu importe le temps qu’il fait à 16h, le ciel se couvre de nuages et la pluie tombe. Gare au naïf considérant que ce grand soleil et les températures chaudes de 9h du matin justifient le port du t-shirt : à 17h, il te faudra un K-Way.
Alors pourquoi cette pluie ? 
Pour trouver une réponse, je commence mes recherches sur le net. Comme le montre cette photo, les résultats ne sont pas très concluants, et il n’existe aucun site recensant le phénomène que j’ai nommé « il pleut toujours à 17h à Grenoble » ( je ne suis pas très doué pour trouver des noms ).

Je poursuis mes recherches, et après de nombreux échecs, je trouve enfin un article traitant d’une plus importante pluviométrie en montagne, et particulièrement dans le Dauphiné ( c’est à dire Grenoble  ). Certes cet article, intitulé Du rôle des montagnes dans la formation de la pluie d’après les nouvelles théories norvégiennes et écrit par E. Bénévent, date de 1924. Mais c’est tout ce que j’ai. Alors vu que c’est long, je me concentre sur les images. La première ne m’éclaire pas beaucoup :

 
Mais enfin, vient la seconde image bien plus explicite.
 

Bon on ne le voit pas très bien sur l’image, mais le schéma explique que la présence de montagne créé des accumulations nuageuses qui provoquent la pluie
Ainsi donc, les montagnes augmentent bien la pluviométrie (enfin c’était le cas en 1924, ça a peut-être changé depuis). Mais dans cet article aucune mention n’est faite d’une heure quelconque. A ce point, j’étais désespéré et pensais renoncer.
C’est alors que je tombais sur cet article, caché bien au fond de mon moteur de recherche, là où résident les fan fictions érotiques sur Matt Pokora et vos anciens skyblogs. Cet article explique avec une clarté toute relative qu’il existe une relation entre le comportement des Etats-Unis vis-à-vis d’Israël et les cataclysmes climatiques frappant le pays de Jay-Z. Pour faire un grossier résumé, les ouragans dévastateurs frappant la côte Est des Etats-Unis sont des messages divins notifiant nos amis américains de leur manque de soutien vis-à-vis d’Israël. L’auteur de cet article explique par exemple que l’ouragan Katrina a eu lieu le 23 Août 2005, soit le lendemain de la fin de la colonisation de la bande de Gaza par l’Etat Israélien. Par conséquent cet octroi d’une infime parcelle de dignité humaine à l’état Palestinien aurait causé la colère de Dieu. D’aucuns diraient que si c’était le cas, le Dieu dont on parle serait un parangon de cruauté qui aurait apparemment oublié sa propre injonction d’aimer son prochain, mais qui sommes nous pauvres mortels pour juger ?
Ainsi, si l’on applique cet article à mon cas précis, il est facile de trouver une raison à la pluie grenobloise de 17h : lorsque les soldats israéliens ont tiré dans la foule palestinienne tuant plus d’une soixantaine de personnes innocentes il y a quelques semaines, je me souviens de les avoir qualifié de « gros fils-de-putes ». Il est très probable que ma réaction aie amené une sorte de colère divine sur mon être, colère se matérialisant par une pluie à 17h, mon petit ouragan Katrina personnel. J’aimerai pouvoir dire que je regrette mes paroles pour ramener le soleil. Mais ce n’est pas le cas. On peux regretter de maudire des hommes et des femmes pour qui le concept d’innocence n’a plus cours, ceux qui sont prêts à tuer un enfant par devoir.
Mais n’est-ce pas égocentrique ? Et si ce n’étais pas mon avis, mais tous nos avis qui avaient amené ensembles la colère divine sur Grenoble ? Et si cette pluie était là pour punir tous les grenoblois clamant haut et fort leur dégoût face à l’infamie, face à la persécution et face à la violence indiscriminée ? Après tout, je suppose qu’il faut être sacrément nombreux à déplaire à un être divin pour qu’il décide de nous punir ainsi.
Et voilà, mystère résolu. Je suis en train de finaliser ce ( trop long article ), mais je fais une petite pause pour regarder par la fenêtre. Il est 17h32, il pleut (CQFD).  Alors, pour la première fois, je regarde cette pluie d’un regard nouveau et je me prends à la contempler avec fierté. Alors, pour la première fois, j’espère qu’il pleuvra encore longtemps à 17h à Grenoble. Après tout, ne dit-on pas qu’après la pluie vient le beau temps ?