Non à l'ouverture d'un hotspot à Palerme
Le 23 mai 2018, le conseil municipal de Palerme a rejeté à l’unanimité le projet du gouvernement italien visant à construire un centre de premier accueil et d’identification pour les migrants arrivés par la mer à Palerme. Selon le gouvernement, il s’agirait d’une structure temporaire de 400 places, pour un budget de 7,2 millions d’euros, dans un quartier périphérique de la ville (ZEN).
Ce projet avait déjà été évoqué courant 2017 mais ensuite laissé de côté. La société civile locale et nationale s’est immédiatement mobilisée en appelant cette structure par son vrai nom : un hotspot. Un centre d’identification de migrants comme il en existe déjà en Italie -Lampedusa, Messine, ou Tarente, et le long de la frontière sud de l’Union européenne.
Le groupe politique Sinistra Comune et son chef de file Giusto Catania ont lancé les hashtags #StopHotSpot #LaBattagliaContinua sur les réseaux sociaux, dénonçant l’emprisonnement des personnes dans ce type de structure et les violations quotidiennes des droits humains à l’intérieur de ces camps.
Les associations locales antimafia ou s’occupant de l’accompagnement des migrants à Palerme se sont regroupées pour produire un document commun contre un tel projet. « Ce n’est pas juste non à l’ouverture d’un hotspot dans le quartier ZEN, mais non à l’approche hotspot en général et à n’importe quel projet de ce genre », rappellent les associations locales.
Ugo Forello, chef de groupe M5S, a déclaré : »Pour nous, la protection des droits de l’homme passe avant tout. C’est pour cela que nous ne pensons pas que l’hotspot qu’ils veulent construire à Palerme -une structure fermée, caractérisée par un fort contrôle policier et avec l’interdiction totale d’y entrer, serait un instrument adapté pour accueillir et aider les migrants. (…) On parle de plus de 7 millions d’euros pour deux ans pour la seule construction du centre, un chiffre énorme pour quelque chose qui en théorie est temporaire, et risque de créer une périphérie dans la périphérie, marginalisant encore plus ceux qui vivent loin du centre de Palerme ».
Cependant, la région de la Sicile a également son mot à dire, et a déjà nommé un commissaire pour étudier la pré-faisabilité du projet.
Aujourd’hui, lundi 28 mai 2018, les différents chefs de groupe municipaux ont rencontré le député régional Toto Cordaro.
Si allontana l’incubo hotspot per #Palermo . @GiustoCatania , (SC): « Positivo incontro capigruppo Consiglio comunale con assessore Cordaro » @BarbaraEvola @KatiaOrlandoSC @MarcelloSusinno https://t.co/8QWYN8cA56
— SinistraComune (@ComuneSinistra) 28 mai 2018
Giusto Catania (Sinistra Comune) indique que « la rencontre avec le député régional a été positive. Les conseillers ont réaffirmé les contradictions entre la ville et le type de structure. L’échange a été positif et laisse présagé une issue positive pour cette affaire. » Il ajoute que « le député est bien informé des aspects les plus critiques de l’affaire. Il s’est dit prêt à respecter la volonté de la ville. Palerme met l’accueil et les personnes au premier plan. Le cauchemar du hotspot s’éloigne. »
Cependant l’arrivée ce lundi de 600 migrants au port de Palerme, peut devenir un argument clé du gouvernement pour défendre la nécessité d’une telle structure… à suivre.