Rangoun : une marche pour la liberté d’expression et le droit à la manifestation

 

Lundi 05 mars, Rangoun – Des centaines de personnes se sont réunis lors d’une marche pour faire opposition au projet d’amendement de la loi sur les manifestations et les rassemblements. Selon les activistes, ce projet ferait atteinte à la liberté d’expression et au droit de manifester.
À l’initiative d’un membre de la Ligue Nationale pour la Démocratie et soutenu par Daw Aung Saung Suu Kyi, ce projet d’amendement a été débattu lundi au sein de la Chambre Haute du parlement birman. De nombreux membres du parlement se sont prononcés contre ce projet.
Adoptée en 2011 sous le régime du général Thein Sein, héritier de la junte militaire, cette loi a permis de rétablir le droit au rassemblement pacifique qui avait été supprimé sous la dictature.
Au-delà du nouvel amendement prévu, la loi actuellement en vigueur viole les standards internationaux. Un an d’emprisonnement et une amende pouvant atteindre les 30 000 Kyats, tels sont les risques stipulés à l’article 18 pour toute personne coupable d’avoir orchestré un rassemblement ou procession pacifique sans autorisation préalable. Pour obtenir cette autorisation il faut fournir de nombreux détails sur l’organisation de la manifestation tels que les slogans utilisés ou encore les noms des responsables.
L’amendement qui a été débattu le 5 mars au parlement pourrait rendre cette loi encore plus restrictive. Désormais, les soutiens financiers et ceux qui nuiraient à la « sécurité, l’état de droit, la stabilité de l’État et l’intérêt moral du peuple », risqueraient trois ans de prison. Il est clair que ces dispositions anti-démocratiques constituerait un frein non négligeable à la liberté d’expression.
En parallèle à la manifestation, une pétition contestant cet amendement a été lancée par l’organisation Myanmar Alliance for Transparency and Accountability. Plus de 200 organisations de la société civile birmane ont déjà joint leur signature à cette pétition.
« Il y a dans ce pays une détermination et une énergie implacables dans la lutte pour la paix et la démocratie », souligne Thet Swe Win, fondateur de l’association Center for Youth and Social Harmony, face à la réactivité et à la force du soulèvement de la société civile birmane.