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/ Carnet de bord  /

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Hier je me suis fâché avec les luttes sociales.
3 avril 2012 par Alejandro

Hier je me suis fâché. On était dans une de ces réunions interminables et destructives. Une réunion entre cent mille. Je suis fatigué des mouvements sociaux, de leur vitesse, de leur surinformation, de la lutte intermittente, insoutenable, toujours variable, sans continuité, et finalement, qui exclut. Parce qu’ils sont seulement quelques uns, capables de maintenir ce rythme. Une façon de faire, en plus, terriblement des hommes, avec des horaires ou les femmes ont plus des difficultés pour assister -enfants, sécurité, etc.-

Et je me fâche parce que des réunions comme ça, destructives et non constructives, sont responsables de la perte de légitimité de la défense d’une organisation différente de la verticalité publique et privée. Salvador, voisin et militant de la Maison El Pumarejo –le « CICP » de Séville, mais habité aussi par des familles modestes-, nous disait : « pendant longtemps on a discuté à la Maison de la différence entre le public et le privé ; jusqu’à ce qu’on réalise que leurs comportements étaient les mêmes envers nous. On a alors commencé à parler du « communautaire » » ; « on a conclu plusieurs débats quand on a finalement défini notre lutte comme un processus, ni particulier ni universel, mais singulier ».

Il est évident que les luttes sociales, les mouvements récents avons une incapacité méthodologique remarquable : atomisation des organisations, désorganisation et décoordination entre des associations, plus des associations que des personnes, une mauvais communication, une vision non politique des actions, etc. Nous sommes des êtres individualistes, d’une société de l’information et l’achat, des logiques capitalistes compétitives, en voulant défendre –plus avec les paroles qu’avec les faits- autre réalité possible : collective, coopérative, équitable.

À mon avis, on a beaucoup à apprendre des mouvements de base, de leur sagesse et leur savoir-faire populaire. Malgré sa faible capacité de discours, mais d’après la conscience que te proportionne le fait d’être opprimé, c’est un plaisir d’accompagner une des mobilisations des « Tres Barrios », une cité de la banlieue de Séville, et écouter ses leaders-voisins, et les femmes mobilisées, avec leur apport à la transformation sociale depuis le soutien silencieuse, quotidienne, domestique, jusqu’à la dénonciation et la confrontation publique, quand nécessaire. Leur façon d’exercer leur pouvoir est complètement différente, en tant que femmes, en général, et en tant que mouvements de base. Elles/ils (les femmes et les mouvements de basse) partent d’un besoin réel, tangible, et d’un positionnement d’exclusion politique. Elles sont pragmatiques. Elles sont près à négocier, même si les politiques – avec un « p » minuscule – les ont déjà déçus. Elles n’envoient pas trente emails par jours, et n’ont pas lu Bourdieu ou Foucault, mais elles Comprennent –avec « C » majuscule- comment fonctionne le monde, leur monde.

Visiter les quartiers périphériques de Séville et leurs mobilisations populaires, m’encourage à poursuivre mon engagement, et à croire dans la beauté de penser une société et une ville plus équitable, possible, réelle, juste. Et cela me donne l’énergie nécessaire pour aller encore à une nouvelle réunion, ou lire les trente emails par jour des réseaux sociaux ; parce que, possiblement, on a besoin –dans leur dialectique- de la force de tous(tes).

Le projet « Eko Lider » : Lorsque la société civile tente de sensibiliser la population et les pouvoirs publics aux questions de la protection de l’environnement
26 mars 2012 par Viviane

Pendant cinq semaines, Maja, habitante de Tuzla, en binôme avec un jeune de la ville de Brčko était responsable d’un groupe d’une trentaine de jeunes de la ville de Tuzla pour le projet « Eko Lider ». Ils ont entre 16 et 30 ans, ont fini leurs études, ne travaillent pas et sont tous sensibilisés aux questions de l’écologie. Pendant cinq semaines ces jeunes ont suivi un « training » à Tuzla : ateliers thématiques, ateliers pratiques avec la création de lampes à énergie solaire, débats... Ils sont ensuite passés aux choses pratiques en s’attaquant au nettoyage des bords de la Jala, la rivière qui traverse la ville où se rejoignent les jeunes de la ville tous les week end dès que le printemps arrive et que l’air se réchauffe. Une fois l’aire débarrassée de ses déchets et ratissée ils y ont installé une benne de tri sélectif. Cela fonctionne : il suffit de rester un petit moment un vendredi soir, le temps de partager une bière avec quelques amis pour voir que tous les jeunes ont le réflexe d’aller jeter leur bouteilles en verres et leurs gobelets en plastique dans la benne prévue à cet effet. Malheureusement, même s’il existe de telles initiatives de la société civile, la protection de l’environnement est encore loin d’être une priorité en Bosnie-Herzégovine. La ville de Tuzla a inauguré un centre de traitement des déchets à Tuzla en 2010 mais la mise en place de ce genre de projets permis grâce au Maire de la ville reste très isolée. On peut voir dans ce type d’initiatives un espoir : avoir sous les yeux ces containers de tri sensibilise la population aux questions de protection de l’environnement et de l’écologie. Il reste seulement à se demander quand est-ce que le gouvernement se décidera à mettre en place un vraie politique de protection de l’environnement et de tri des déchets en vue de leur recyclage avec la création d’usines de tri à l’échelle du pays.

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Délocalisation des productions et des mauvaises pratiques
19 mars 2012 par Nidal

Récemment l’Europe a définit les termes d’un accord de renforcement du libre échange des productions agricoles avec le Maroc. Ceci a entraîné une forte mobilisation des producteurs européens. Ils s’insurgeaient contre la mascarade que constituait le développement des économies par la libéralisation des marchés. Dans la région d’Agadir les entreprises agricoles d’export fleurissent et l’avantage comparatif de la région tiens principalement au coût de la main d’œuvre. L’exploitant marocain devient le compétiteur de l’Espagnol, du Français, de l’Italien... Le fonctionnement de notre système économique favorise la délocalisation de la production vers les zones de productions à coût bas et force chacun à défendre ses intérêts particuliers. Chacun cherche à produire au moins cher, c’est souvent les ouvriers qui en payent le prix de part et d’autre de la méditerranée. Certains exploitants européens n’hésitent pas à utiliser la main d’œuvre migrante (souvent des marocains) dans les conditions que l’on qualifie proche de l’esclavage. Parmi ces exploitants certains d’entre eux protestaient au rang des manifestant et dénonçaient les conditions sociales de production du Maroc. Ce double positionnement a de quoi faire réfléchir. De même on peut réfléchir sur les motivations des investisseurs européens au Maroc. Un argument central de l’Europe concernant cet accord de libre échange consistait à parler du développement économique régional. Cependant la condition de l’ouvrier marocain est difficile à faire évoluer et certaines pratiques ont la peau dure : pour accéder au moindre coût salarial un patron du Souss (Région d’Agadir) a décidé de licencier ses salariés et d’employer des migrants sub-sahariens pour 40Dhm la journée soit environ 4€ (les ouvriers marocains réclamaient leur salaire minimum de 60Dhm, 6€). Ce patron est Français...

Le football, nouvel instrument de mise à l’écart ?
11 mars 2012 par Nassab

"Si vous avez vraiment envie de retrouver quelqu’un que vous avez connu et qui voyage, il y a deux points du globe où vous n’avez qu’à vous asseoir et à attendre ; votre homme tôt ou tard y viendra : les docks de Londres et Port-Saïd". Une exception pourrait désormais être ajoutée à ces paroles de Rudyard Kipling : "à moins qu’il ne soit originaire d’une autre ville d’Egypte".

Depuis la tragédie qui s’est déroulée dans le stade de Port Saïd le 1er février dernier, cette ville est littéralement boycottée par l’ensemble du pays. Au cours des deux premières semaines qui ont suivit le massacre des 74 supporters d’al-Ahli, même les transporteurs routiers refusaient de s’y rendre, allant jusqu’à provoquer un début de pénurie alimentaire dans la ville.

Du Brésil à l’Egypte, les faits sont là pour nous prouver que le football moderne engendre malheureusement toujours plus de conflits et de mises à l’écart. Heureusement qu’il reste la rue, là où on joue pour le plaisir ; dernier endroit sur Terre où ce sport est encore créateur de liens, et où les enfants redonnent à ce jeu populaire s’il en est, son véritable sens !

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Graffiti sur un mur du quartier de Jebel al Webdeh (Amman, Jordanie, février 2008)
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Partie de foot dans un quartier d’Eskisheir (Turquie, mars 2007)
La Loi de la Coupe, quand la FIFA impose ses règles du jeu.
7 mars 2012 par Juliette

Le vote du texte base de la "Loi générale de la Coupe" qui a eu lieu hier en commission parlementaire hier vient marquer une nouvelle étape dans le conflit qui oppose le gouvernement fédéral brésilien et la FIFA.

La loi contient un paquet de mesures exigées par la FIFA dans la perspective de la Coupe du Monde de Football de 2014 : exemption fiscale pendant 5 ans pour la FIFA et ses partenaires, renforcement des lois protégeant le copyright, autorisation de vendre des boissons alcoolisées dans les stades, et augmentation du prix des billets, les tarifs étudiant ou senior habituellement pratiqués n’ayant plus cours.

Si l’issue du litige laisse peu de doutes, sa nature donne vraiment à voir ce que Coupe du Monde veut dire, et en quoi ce type d’évènement est loin d’être au bénéfice de la population comme on voudrait le faire croire. Car il s’agit bien ici de permettre à la FIFA et ses amies multinationales de pousser les bénéfices au maximum, et ce avec le moins de contreparties possible. Reste à savoir comment la population brésilienne va réagir, elle qui embrasse largement ce sport, va-t-elle laisser le football si populaire devenir à ce point mercantile sans protester ?

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