Freestyle, break et graffiti à Kabaria
Kabaria, quartier populaire de la capitale tunisienne, tient son nom du câprier "kabar" qui verdissait ses prairies avant l’urbanisation. Ce matin, non loin de la nouvelle ligne de métro léger fraichement sortie des industries françaises, une piste de danse se met en place en bas de la rangée blanche de bâtiments qui longe l’autoroute. Plusieurs rappeurs et b-boys sont réunis pour un atelier de danse avec les enfants du quartier ansi qu’une série de freestyles. Plus loin, un autre groupe trace les premières lignes d’un graffiti, en soutien au rappeur tunisien Dadou MC aujourd’hui emprisonné. Alors que j’interroge l’un des organisateurs au sujet du système de sonorisation, il me répond "on a voulu faire ça entre individuels, sans budget ni soutien d’associations, alors la sono, ça se fera à la voiture !". Cinq minutes plus tard, les premiers break beats sortent des hauts parleurs d’une golf garée en bas de l’immeuble. L’atelier breakdance commence, puis les MCs et groupes dont Armada Bizerta rappent une série de freestyles. "Le break a commencé à exploser dans les années 2000 avec internet" m’explique l’animateur de l’atelier de danse, "avant, sous la dictature, c’était 100% underground, on avait rien ! Il fallait rapporter des cassettes vidéos d’Europe, on dansait dans la rue, il m’arrivait même de me déplacer juste pour aller dans une station de métro voire des mecs danser ! Depuis qu’il y a Youtube et Facebook, ça n’a plus rien à voir". L’événement s’achève dans la convivialité autour d’un repas, avant de laisser le quartier profiter du calme de ce dimanche après midi ensoleillé, avec des murs un peu plus colorés. Photo : zabara_breakdance sous license cc-by-2.0 |
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