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Espagne / Droit à la ville /

Point d’information sur le logement. 15-M Macarena (Séville)
12 mars 2012 par Alejandro

Autogestion de l’aide aux expulsés

Nous assistons à la réunion d’un des premiers Points d’information sur le logement organisée par les assemblées de quartiers et de banlieues du mouvement 15-M. Il s’agit concrètement de la zone Macarena, un quartier ouvrier au nord de la ville, fortement marqué ces vingt dernières années par l’arrivée de l’immigration, en particulier sud américaine et africaine.

L’Association de voisins du quartier El Rocio affiche les personnes qui pourraient avoir des problèmes de logement. Mais en arrivant à l’association, l’atmosphère ne permet pas de travailler et de parler tranquillement. Une voisine nous indique que le Point d’information s’est déplacé vers un bar voisin, un endroit plus calme.

Il y a là réunis six militants du mouvement 15-M Macarena, accompagné d’Analia, une jeune avocate, vivant dans le quartier. Elle est en train de conseiller une personne menacée d’expulsion qui est venue chercher de l’aide depuis Carriòn de los Cespedes (à plus de 30 km de Séville). Un autre membre du mouvement 15-M, vivant à Camas, vient s’informer pour organiser prochainement un Point d’information là-bas. Les militants du mouvement 15-M Macarena parlent de trouver un lieu plus adéquat pour les réunions. Ils souhaitent aussi établir des contacts avec les habitants du quartier voisin San Jeronimo pour y organiser un autre Point d’information.

L’impression générale des débuts du Point d’information dit Analia, après s’être occupé de l’affaire du jour, c’est que les gens viennent chercher de l’aide quand ils sont dans une situation trop critique, certains à deux jours seulement de la vente aux enchères de leur logement. Dans ces conditions c’est presque impossible de trouver une solution et Analia insiste sur la nécessité de venir bien avant au Point d’information. Au cours du premier rendez-vous on demande aux personnes d’apporter les documents de l’hypothèque, le contrat correspondant ainsi que les lettres de convocation si elles existent. On crée de façon systématique une fiche pour chaque cas, ou type de cas, ce qui aidera par la suite d’autres demandeurs en situation similaire. Le système « dation en paiement » n’est pas actuellement autorisé, mais dans le Point d’information on dit que les différentes mairies auraient autorité pour le considérer comme une démarche légale, ce qui permettrait de faire pression sur les administrations.

Le Point d’information n’en étant qu’à ses débuts, il y a encore des doutes et des débats sur son fonctionnement. Le premier est l’identification des demandeurs. Il semble qu’il y ait des listes de personnes sous le coup d’exécution d’hypothèque ou menacées de l’être. Consulter ces listes ne devrait pas être autorisé, mais les organismes de prêt s’en servent pour contacter les personnes en grande difficulté et offrir leur service. En fait c’est souvent pour tirer profit de la situation. Ainsi certaines personnes ont du payer des honoraires de gestion pour se voir par la suite refuser le financement de leur dette. Elles se retrouvent donc, après avoir en plus déboursé le montant des honoraires, tout aussi démunies. Devant cette situation les militants se demandent si le mouvement 15-M ne devrait pas lui aussi chercher à obtenir ces listes, violant l’intimité des demandeurs, mais avec la bonne intention de les avertir à temps de possibles escroqueries et de les inviter à demander de l’aide au Point d’information avant qu’il ne soit trop tard.

Il existe un autre débat sous-jacent, propre à tout mouvement social et aux associations à but non lucratif, la séparation entre le volontariat et le professionnalisme. En offrant des services légaux en dehors du marché, on peut blesser l’éthique professionnelle des autres diplômés puisqu’on réalise gratuitement des démarches habituellement payantes. Après les conseils techniques, on peut accompagner le demandeur à la banque, aux tribunaux, et en dernier lieu faire office d’avocat lors d’un hypothétique procès. Tout cela pourrait être le travail des avocats du barreau, bien qu’ils soient parfois moins experts en la matière. D’un autre côté, accompagner un demandeur dans toutes ces démarches permet d’obtenir beaucoup plus d’informations, informations qui serviront plus tard à d’autres personnes. Par exemple, explique Analia, les verdicts des affaires sont assez différents selon le tribunal qui les juge. Devant cette perspective, jusqu’où peut-on ou doit-on aller ?

Cette question rejoint un autre thème mis sur la table dans le groupe de la Macarena, celui de la relation et la synchronisation avec la Commission centrale du logement qui se veut le point de rencontre des différents quartiers et banlieues de Séville en ce qui concerne le logement. On sent encore un manque d’organisation de l’information et comme les assemblées ont des périodicités différentes, il est difficile d’arriver à un consensus. L’idée c’est que tous les Points d’information fonctionnent sur un même modèle, et à ce sujet l’accord est de ne donner gratuitement que les premiers conseils.

Pour en savoir plus : http://sevilla.tomalaplaza.net/tag/...




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