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Egypte /

Quel avenir pour les Droits de l’Homme en Egypte
24 mars 2012 par Nassab

Près d’un an après le soulèvement populaire ayant abouti au départ d’Hosni Moubarak, les Egyptiens ont été appelés aux urnes pour élire leurs représentants à la chambre du Parlement. Si la large victoire des Frères Musulmans était attendue, le score du parti “al Nour“, mené par les Salafistes, est quant à lui plus surprenant. Alors que cette “percée islamique“ éveille l’inquiétude de nombreux observateurs, l’influence grandissante des forces armées dans le paysage politique semble toute aussi préoccupante. La combinaison de ces deux facteurs nous laisse même en droit de nous interroger sur l’avenir de l’Egypte dans les années à venir, en particulier au regard de la question des Droits de l’Homme.

Les manifestants qui ont menés la révolution au Caire se sentent aujourd’hui dépossédés de leur combat. Eux qui rêvaient d’un Etat laïc et du départ de l’armée, leurs espoirs partent aujourd’hui en fumée. L’Islam devient omniprésent dans le paysage égyptien, tandis que les abus de la part du Conseil Suprême des Forces Armées (SCAF) se multiplient. Depuis le départ de Moubarak, plus de 1200 personnes ont été jugées devant des tribunaux militaires à cause de leur participation à des manifestations, ou du fait de leurs activités politiques. Parmi eux, on dénombre même plusieurs dizaines d’enfants, dont Mohamed Gomaa, 12 ans, arrêté lors des affrontements qui ont opposés des manifestants aux forces armées le 4 février dernier dans la rue Mohamed Mahmoud, à proximité de la place Tahrir. Maintenu en garde à vue pendant plus de 5 jours dans un poste de police du centre ville, il a ensuite été transféré dans la prison de Torah pour y être enfermé dans une cellule aux côtés d’adultes pour 5 nuits supplémentaires, dans l’attente de son procès devant un tribunal militaire.

Les organisations de défense des Droits de l’Homme ne sont pas épargnées. Victimes d’une campagne de discréditation menée par le SCAF et la majorité parlementaire, de nombreux Egyptiens les considèrent désormais comme des alliés de l’Occident, chargées d’imposer le diktat américano-sioniste dans le pays et de détourner l’argent des donateurs. Les récentes élections ont aussi marqué un net recul de la mixité au sein de l’assemblée. Le taux de sièges occupés par des femmes au Parlement est passé de 12 à 2%, et le quota de 64 sièges obligatoires qui prévalait avant le départ de Moubarak a été supprimé.

Face à de telles attaques, le mouvement s’essouffle de jour en jour et les militants qui continuent de mener leur combat ne sont plus très nombreux. Il suffit de se rendre sur la place Tahrir pour s’en rendre compte. Le nombre de banderoles et de tentes diminue à vue d’œil, et ce lieu, dont le nom résonne encore comme le symbole des révolutions arabes, tend à se transformer chaque jour un peu plus en une vulgaire attraction touristique. Les visiteurs de passage viennent y prendre des photos, on peut y acheter des drapeaux, des tee-shirts, et en cas de besoin, vous trouverez sans difficultés un guide pour vous faire visiter les lieux et vous traduire les graffitis qui recouvrent les murs alentours.

Les Egyptiens vont donc devoir faire preuve d’une grande vigilance dans les mois et les années à venir, car leur admirable combat pour la démocratie et les libertés individuelles pourrait bien se révéler contreproductif s’il venait à ouvrir la voie à un système militairo-religieux répressif et liberticide.




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