David contre Goliat, ou un Maire fou. La proposition d’un Maire, d’occuper des logements à Séville
Hier soir, l’équipe de travail d’ACS et E&P : Blete, Marta et moi, nous sommes rendu à la réunion organisée par le Conseil Municipal de Villaverde del Río et la plateforme 15M (Plateforme citoyenne des indignées) En consultant le site internet, l’article mentionné que le dit Conseil avait décidé d’occuper des logements sociaux dont les travaux restaient inachevés, pour les utiliser à des fins communautaires. Au bout de 30 minutes de voiture, nous arrivons dans ce petit village d’agriculteurs d’orangers situé au bord du grand fleuve andalous Guadalquivir. Plus de cinquante personnes sont présentes dans la salle des fêtes. Le président de la mairie, Santiago, s’adresse à eux, et expose la situation de crise actuelle, celle de la violence de l’État et des pouvoirs financières qui expulsent les gens de leur maison, sans proposer d’autres alternatives. Pour lui, c’est le moment de sortir du discours réformiste et d’être plus revendicatif et révolutionnaire. Membre du parti d’Izquierda Unida « Gauche Unit » Santiago, a gagné les trois dernières élections, en coalition avec les socialistes (PSOE) et le Parti populaire (PP). Depuis les dernières élections de mai 2011, le parti de Gauche Unit a eu la majorité absolue.
Le programme, vise à occuper un ensemble de 52 logements sociaux publiques restés inachevés depuis des mois. Les responsables de cette situation : les banques et les décisions politiques antérieures. Avec la crise actuelle, la fragilisation des finances des pouvoirs publiques, le Conseil Régionale, n’a pas pu continuer de payer le promoteur privé. Ainsi, les travaux se sont arrêté à la construction du squelette de béton et depuis des mois : plus rien ! Jusqu’à présent, le village été formé essentiellement d’anciennes bâtisses et de nouvelles maisons de taille moyenne. Le gouvernement antérieur (PSOE+PP), en construisant le premier bâtiment en hauteur (R+2) que le maire actuel nomme « le monument de la honte », a rompu l’harmonie de Villaverde del Rio. Les décideurs politique de la ville de l’époque ont vendu le terrain public à un promoteur privé pour 600.000 euros afin de construction un ensemble de logements sociaux. « Si on vend le terrain à ce prix, c’est claire que les prix des maisons ne vont pas être sociale, accessible ». Nous entrons alors que le maire est en plein discours. Il nous interroge sur notre venu et en profite pour légitimer son rayonnement politique et le fait que le 15M fonctionne. Nous l’écoutons avec l’incroyable sensation que nous sommes utilisés et que ces dires sont une fois de plus un discours politique de spectacle et de manipulation idéologique. Rafa –un jeune du village, connu comme Le chinois- m’explique que le Maire est très populaire dans le village. Il a beaucoup travaillé avec les syndicats et aider tous les travailleurs lorsqu’ils avaient des difficultés. Depuis son arrivée au pouvoir, le parti de Santiago a mit en place plusieurs initiatives communautaires tel que le « dimanche vert », qui vise à réaménager et protéger une forêt située à la périphérie du village. Les familles s’y rejoignent pour y faire quelques travaux, passer la journée ou pour organiser la féria du village qui aura lieu en Mai, de manière autogérée. Quand on a demandé au Maire quel était son projet après l’occupation, concernant la finalisation des travaux et l’attribution des logements, celui-ci nous a répondu qu’il souhaitait finir les maisons en organisant des groupes de travail, et que celles-ci pourront-être vendues aux enchères. Nous nous sommes alors interrogé sur la viabilité de ce type de pratique : est-ce que cela ne reviendrait pas à perpétuer la logique d’un système qui dysfonctionne, et qui paupérise tout un pan de la société ? Lorsque nous lui posons la question, il rétorque que se sera à l’assemblée de choisir… Rafa, me raconte aussi que pour chaque travail (d’électricité, plomberie, etc.) nécessaire dans le village, le conseil municipal organise une assemblée afin de procéder au tirage au sort des personnes qui effectueront les travaux. « Les gens pensent qu’il est fou ! Avant, tous les travaux qui réalisés été pour les amis des politiciens ». Nous sommes retournés à Séville en réfléchissant à comment est-ce que nous pourrions appuyer techniquement cette initiative et en se rappelant les expériences des coopératives qu’on avait pu visiter la semaine passée à Barcelone. Pour approfondir : http://sevilla.tomalaplaza.net/2012... |
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