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Espagne / Justice sociale et écologique / Mobilisations citoyennes /

« Non aux investissements-invasions des multinationales. Ni au Pérou ni autre part »
1er février 2012 par Lucie

Casino de Madrid, 26 janvier 2012, le Président Péruvien inaugure la journée "Investir au Pérou" organisée par les journaux El País Espagne et La República Pérou afin d’explorer les possibilités d’opportunités d’investissement et d’affaires posées par ce pays pour les multinationales espagnoles. Dedans, la crème politique et économique des deux pays, notamment les dirigeants de BBVA, Telefónica et Repsol, commanditaires de l’événement. Dehors, des militants de l’association Ecologistas en Acción venus dénoncer sous le slogan "Non aux investissements-invasions des multinationales" les violations des droits de l’homme et dommage environnementaux...

Une rupture avec l’extractivisme avortée

Revendiquant son pays comme étant une plate-forme dynamique et sécurisée juridiquement et économiquement, le Président péruvien a invité les entrepreneurs espagnols à investir massivement dans le secteur des infrastructures, des services, notamment de la gestion de l’eau, ainsi que dans l’exploitation des ressources naturelles. Un peu plus tard, son ministre de l’Economie et des Finances du Pérou, Luis Miguel de Castilla, se satisfaisait des grands projets d’investissement annoncés pour 50 000 millions de dollars au cours des trois prochaines années mais soulignait que le niveau de développement et de commercialisation dans le domaine minier demeurait bien en deça des grandes possibilités pour les investissements étrangers.

De quoi déplaire fortement à la population péruvienne de plus en plus hostile aux projets miniers. Des citoyens qui ont vu un espoir dans le basculement à gauche d’un des derniers bastions de la droite en Amérique latine lors des dernières élections présidentielles en juin 2011. L’arrivée au pouvoir d’Ollanta Humala, alors maintes fois alliés aux locaux contre l’extraction minière annonçait une rupture avec la politique d’ouverture aux entreprises étrangères par Fujimori, une politique qui livraient les ressources au pillage étranger. Le soir même de l’élection présidentielle de juin 2011, il déclarait plus jamais le gouvernement ne servira les intérêts de l’élite qui vend les richesses minières du Pérou à des multinationales. Tout cela doit changer. Et pourtant, 50% des investissements annoncés dans le casino madrilène sont axés sur l’exploitation minière. Que s’est il passé ?

Lors de ce jeudi 26 janvier, le président a aussi déclaré son pays comme vivant une pleine révolution, une lutte contre la pauvreté et a affirmé que les investissements espagnols généreront des profits pour les entreprises espagnoles mais aussi des gains en terme de développement et de qualité de vie pour les citoyens péruviens. Mais, est-ce possible de faire une révolution sans toucher au modèle économique péruvien, et de croire, comme le soutient Castilla, en des activités extractives renouvelables et socialement et écologiquement durables ?

Le lourd passif de l’extractivisme

Depuis plus de 20 ans, les activités des industries extractives ont rimé avec évasion fiscale, graves violations des droits humains, augmentation de la pauvreté et des inégalités entre zones urbaines et rurales, et profonds dommages environnementaux. Alors que l’économie péruvienne a augmenté à un taux de 6,4% dans la dernière décennie, en 2010, la pauvreté touchait un tiers de la population et même 49,1% dans la région minière de Cajamarca.

Approfondir les investissements dans l’extraction minière perpétuerait non seulement les violations de droits de l’homme mais entraînerait aussi des conflits fonciers supplémentaires, aggraverait des conditions de travail déjà inhumaines et aurait des conséquences désastreuses sur la santé des populations locales, en particulier concernant l’accès à l’eau potable et les maladies qui lui sont liés.

Outre être annoncé lors de la journée « Investir au Pérou », un tel avenir se dessine aussi dans l’Initiative sur les Matières Premières qui imprègne les accords commerciaux et d’investissement de l’UE. Exerçant une énorme pression sur les pays exportateurs, l’UE utilise ces accords pour acquérir des avantages pour ses entreprises, notamment en termes d’accès aux ressources naturelles, au dépend du développement interne des "partenaires" économiques.

Mobilisation solidaire transatlantique contre l’extractivisme

Refusant d’être témoins passifs de ces évolutions, les militants d’Ecologistas en Acción ont donc profité de la visite du président Humala pour demander aux gouvernements espagnols et péruviens ainsi qu’au Parlement européen de ne pas ratifier l’ALE-Accord de libre-échange- avec l’Union européenne, à travers lequel les services publics et les ressources naturelles du Pérou sont livrés aux grandes sociétés transnationales qui ne cherchent qu’à maximiser leurs profits, sans aucune condition pour la réalisation des droits humains.

Ils ont également apporté leur soutien aux milliers de péruviens de Cajamarca mobilisés pacifiquement depuis septembre 2011 contre le nouveau projet de Minera Yanacocha, appelé le projet Conga. Alors que le cours de l’or s’envole avec la crise financière internationale, il ambitionne d’étendre les activités d’exploitation de la transnationale aurifère péruvo-états-unienne déjà responsable d’exactions de tous types contre les communautés paysannes et de pollution de l’eau. Ce projet prévoit Prévoyant l’assèchement de quatre lacs, ce projet aurait une incidence grave sur trois grands fleuves de la région, et déstabiliserait un écosystème fragile. Le développement de la vie traditionnelle et l’économie dans ces bassins versants en dépendant, il causerait des dommages socio-environnementaux irréparables. Ainsi, au slogan,« no a las inversiones extranjeras » répondait « conga no va ; agua si, oro no ».

Plus d’informations sur l’ALE UE-Colombie-Pérou :

http://www.enlazandoalternativas.or...

http://www.enlazandoalternativas.or...

http://www.enlazandoalternativas.or...

Tribunal Permanent des Peuples :

http://www.enlazandoalternativas.or...

http://www.enlazandoalternativas.or...

Campagne Aitec :

http://aitec.reseau-ipam.org/spip.p...


Repsol et Yanacocha sur le banc des accusés Conga no va !



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