Rencontre des expériences d’Ecohabitatgroupé.org à Lille Incarner l’utopie depuis 30 ans
Invité par Jean Siry (élu de Clermont-Ferrand, et membre de habicoop.org), et seulement deux jours après mon arrivée à Paris, nous sommes parti ensemble à la rencontre annuelle de l’association Ecohabitatgroupé.org, ancien Mouvement d’ Habitat Groupé Autogéré (MHGA). Ce mouvement a été très actif en France dans les années 70 et 80. Aujourd’hui, il connaît un nouvel élan basé sur trois principes : l’écologie, l’approche sociale et la promotion des expériences passées. Henri Morinière me racontait cela sur le chemin pour nous rendre à Lille. C’est un des membres les plus actifs de l’association et habitant du groupement appelé Couleur d’Orange, à Montreuil (Paris).
Les valeurs de l’humain.« On peut rêver d’une autre façon de con-vivre. » « C’est une expérience concrète, une alternative construite. À mon avis, il faut construire, rendre possible les alternatives », me disait-il. Autour d’un café chaud à notre arrivée à Lille, nous avons commencé à discuter aimablement et à faire les premières rencontres. Avec Xavier Point (habitant et promoteur du projet Diwan à Montreuil) et Ingrid Avot (habitante et architecte du projet Unisson à Montreuil) on s’est posé quelques questions sur la situation politique actuelle, et la comparaison avec l’Allemangne, la France et l’Espagne. « Les projets d’habitat groupé sont-ils une initiative collective privée (autonome) ou une initiative de transformation sociale et politique ? ; Sont-ils dans une position d’opposition politique ? À dix heures les exposés des initiatives ont commencé. Chacun des intervenants a fait remonter une valeur, une lecture et un bilan sur l’expérience, du début jusqu’à la situation actuelle. Au total il y avait plus de 60 personnes dans la salle, la plupart, d’un âge avancé. Daniel Jaures a continué avec son expérience à Paris. Il a noté que la conception des habitats groupés reposait sur une communauté des familles, à la différence des communautés des individus des expériences des pays du Nord de l’Europe. Aussi il a décrit comment les situations familiale ont beaucoup changé avec le temps (jeunes familles, divorces, retraites…). Monique Canesson a présenté son projet actuel à Arras, situé entre le milieu urbain et rural. « Les quatre saisons » est en cours. Elle a donné ses questions à résoudre : « Quelle montage juridique et financier ? », « Quelle mixité sociale et générationnelle ? » et « Quelle taille optimale pour le groupe ? ». Pour elle, la clé est d’être bien accompagnée pour une maitrise d’ouvrage spécialisée. Xavier Point a présenté son projet avec une perspective différente. Pour lui, le bâtiment de Diwan, à Montreuil, a été un symbole de l’expérience, et la dynamique coopérative et de voisinage a commencé après. Dans la journée, ont aussi participé Ingrid Avot (Projet Unisson, à Montreuil), François Verley (Projet Senior), Jean-Claude Cousin (Projet Hagrobi) et Martine Grihot (Projet Anagram), tous à Villeneuve d’Ascq, Lille. Enfin, Thérèse Clerc a pris la parole pour parler de son projet de maison de Babayagas pour des femmes et mères pauvres. Son discours était différent, plus fort, plus simple. Situé à Montreuil, il sera une maison des citoyennes, féministe, autogéré, des femmes.
Avant le déjeuner et les ateliers de discussion de l’après-midi, on a visité ensemble les projets d’habitat groupé de Hagrobi et Anagram, d’une haute qualité architecturale et paysagiste. Pour conclure l’on pourrait dire qu’il se développe un nouveau esprit pour la promotion de l’habitat pour et par tous(es), à partir de la synergie, de la sagesse et des expériences des années 70, et de l’énergie et des nouveaux discours de la jeunesse actuelle. Pour approfondir : http://www.ecohabitatgroupe.fr/ |
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