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Egypte / Droits des étrangers /

Nassab, sur les routes du Jasmin
15 décembre 2011 par Viviane

Récemment rentré de Syrie où il a vécu de près le soulèvement contre le régime de Bashar al Assad, Nassab repart au Caire pour une mission avec le réseau Migreurop. En plus de ses investigations de terrain, cette mission le placera de nouveau au coeur des soulèvements populaires dont il restera un observateur privilégié.

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Nassab, tu es sur le point de partir en Égypte, connais tu déjà cette région du monde ?

Je m’y suis rendu plusieurs fois dans le cadre de mes études et aussi en voyage. J’ai un Master en migrations internationales, et la première fois que je suis allé au Proche-Orient, c’était pour effectuer une enquête de terrain dans le camp de réfugiés palestiniens de Wihdat, à Amman (Jordanie). Le but de mes recherches était d’étudier l’insertion du camp et de ses habitants au reste de la ville. Cette première expérience m’a beaucoup marqué et à mon retour je n’avais qu’une envie : continuer de travailler sur les questions liées aux migrations dans la région, et bien-sûr y repartir dès que possible. Suite à mon Master 1, j’ai continué à m’intéresser à la question israélo-palestinienne en décentrant mon approche et en adoptant le point de vue israélien. Pour cela, je suis parti en Inde pour suivre les itinéraires des jeunes israéliens qui voyagent pendant plusieurs mois là-bas après avoir terminé leur service militaire (d’une durée de 3 ans pour les hommes et de 2 ans pour les femmes). Constater les traumatismes que cette expérience provoque chez certains d’entre eux, ainsi que l’endoctrinement qu’ils subissent à l’armée m’a permis de mieux comprendre la position d’une partie des Israéliens face aux Palestiniens. J’ai bien dit comprendre, et non accepter ! Je sais que la double approche que j’ai choisi d’adopter dérange parfois certaines personnes, mais pour moi, il était essentiel d’avoir le point de vue de chaque « camp » afin de pouvoir dégager une analyse générale de la situation plus pertinente. A la suite de mon Master 2, je suis parti voyager pendant un peu plus de 2 mois au Proche-Orient, de la Turquie aux Territoires-Occupés, en passant par le Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Égypte et Israël. De l’Égypte, je ne connais finalement qu’une petite partie du Sinaï, donc pas grand chose… Et enfin, mon dernier séjour dans la région date d’il y a quelques mois. J’ai effectué un stage à Damas d’avril à août dernier, durant lequel j’étais chargé de cartographier l’évolution des quartiers informels de la capitale qui se sont développés sous l’impulsion de migrants, qu’il s’agisse de réfugiés palestiniens ou irakiens, ou bien de travailleurs kurdes ou originaires d’autres gouvernorats du pays. Et le hasard a fait que je me suis retrouvé en Syrie durant une période historique dans l’histoire de ce pays !

Tu pars en mission avec Migreurop, pourquoi ce choix ?

J’ai connu Migreurop durant mes études. Ce qui m’intéresse dans ce réseau, c’est le côté recherche militante et l’engagement des associations membres dans leur dénonciation des politiques migratoires européennes. En plus de stigmatiser les migrants en les considérant comme les principaux responsables des maux de notre société, la politique de l’Union Européenne en la matière bafouent leurs droits et multiplient les tragédies aux frontières. Pour que les choses changent, il faudrait déjà que les Européens soient plus alertés sur ces questions. Donc essayer de rétablir la vérité au sein de l’opinion publique est un défit auquel j’ai envie de prendre part. Migreurop, c’est aussi des cartes sur les migrants en Europe, et en tant qu’apprenti cartographe, j’avais la volonté de participer aux travaux du réseau dans ce domaine. Là dessus, la mission en Égypte est un peu tombée du ciel. Après mon séjour en Syrie, mon envie de repartir au Proche-Orient était grande. En plus, durant mon séjour en Egypte, je vais être amené à mobiliser des thématiques qui me sont chères. Il y a déjà le problème des réfugiés, qui dans le cas égyptien sont surtout originaires de la Corne de l’Afrique et du Soudan et dont les conditions d’accueil dans le pays sont bien souvent déplorables. Un autre des aspects sur lequel je serai amené à travailler concerne les conséquences des accords politiques passés entre l’Égypte et Israël en matière de migration dite clandestine. Si on ajoute à cela la barrière que les autorités israéliennes sont en train de construire au niveau de leur frontière avec l’Égypte, les répercussions sur les migrants qui tentent d’entrer en Israël seront terribles. Et puis bien sûr, assister au renouveau démocratique de l’Égypte après avoir suivi de près les évènements en Syrie constitue aussi une source de motivation plus personnelle.

Tu pars en Égypte, est-ce que tu parles arabe ?

Par rapport à mes différents séjours au Proche-Orient, et plus particulièrement le dernier à Damas durant lequel j’ai pris des cours, je baragouine un peu ! A la fin de ces quatre mois, au moment où j’ai dû sortir mon cahier de leçons pour lister tous les mots que j’avais appris, j’ai rempli entre autres, 6 ou 7 pages de termes liés à la nourriture. Trois autres pages sur les déplacements (train, route, etc.) et une page sur la révolution… Donc l’objectif en partant en Égypte est également de remplir mon cahier de vocabulaire avec des termes plus techniques et élaborés. En travaillant dans une association de défense des Droits de l’Homme au Caire pendant plus de 8 mois, je devrais pouvoir y arriver !




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